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 [Fic] Le Cirque Madyapno


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SimiaK 
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SimiaK

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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Sam 8 Aoû - 18:49

Ton dessin arrives t'inquiètes, j'ai eu des imprévus mais je te le fait bientôt ! ♥

(le chapitre est bien sur toujours aussi génial, heureusement que tu laisses des survivants, genre Ténéfix ou Aragon ♥)
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unpuis 
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unpuis

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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Lun 17 Aoû - 12:43

Le dernier chapitre de la "Secte de Felicae" arrivera prochainement, mais j'ai plus de boulot que je ne l'aurait cru en revenant de vacances ^^

Puis je voulais que vous voyez le superbe avatar que m'a fait SimiaK sur ce thème justement <3
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SimiaK 
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SimiaK

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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Lun 17 Aoû - 13:02

(HQ ici : http://www.pixenli.com/images/1439/1439812951031523300.jpg )
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Karasu 
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Karasu

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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Mer 19 Aoû - 22:44

SimiaK,de l'encre coule dans tes veines ♥
Je cherchais le fin mot de l'histoire mais je vais attendre gentiment ♥
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unpuis 
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unpuis

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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Jeu 27 Aoû - 11:16

Et voici le dernier chapitre de cette seconde partie de ma Fic! Je remercie les lecteurs qui me suivent et me font part de leurs avis, ainsi que mon cher correcteur Libra :3

PS: commentaire sous spoil pour éviter de gâcher des surprises ;)

Chapitre final : Quelques promesses irréalisables.
 
Le Clan venait d’achever le dernier Teraclope lorsqu’arrivèrent Marie, AZ et Aragon. Ce dernier fut rapidement pris en charge par deux membres du clan pour le conduire dans un établissement médical. Edith fut surprise de voir qu’AZ était à nouveau conscient et elle le fut plus encore lorsqu’il leur indiqua qu’il fallait à tout prix qu’ils se rendent à Cromlac'h.
 
-                     Attendez, mes agents sur place n’ont noté aucune perturbation pour le moment, ils me préviendraient directement s’il y avait de quoi s’inquiéter.
-                     Je connais précisément l’endroit où se trouve l’Arme, dit AZ. Nous pouvons nous y rendre directement pour éviter que ces gens ne l’activent.
 
Edith fixait le Roi géant avec une certaine méfiance. Elle regarda autour d’elle. Hector, Blanche, Estelle, Marie, quelques membres du Clan et une partie de la Troupe. Il y avait d’autres personnes présentes au Q.G, sans oublier Frederick et Henry, qui étaient en partie rétablis, ainsi que les Stone. Si la situation venait à dégénérer, ils auraient besoin de tous leurs effectifs.
 
-                     On va y aller, finit-elle par dire. mais nous allons repasser au QG pour nous équiper et pour prévenir mes agents. Il est probable que nous devions affronter le gratin de cette fichue secte.
-                     Il ne faut pas perdre de temps.
-                     Et il ne faut pas non plus se jeter dans la gueule du Démolosse sans préparation, répondit la jeune sage. Xatu ? 
 
Le Mentaliste acquiesça et, alors que des aides soignants, appelés sur place pour s’occuper des survivants, arrivaient avec l’aide de Pokémon volants, le Clan se téléporta à leur QG. Mais personne ne remarqua qu’un Pokémon très discret s’était joint à eux pour ce voyage…

 
François Lumen et les 3 derniers Seigneurs de Felicae venaient de traverser une faille qui les avait amené dans les profondeurs de Cromlac'h, plus précisément dans le complexe que la Secte avait fabriqué depuis la découverte de l’Arme Suprême pour exploiter cette dernière. Les suivants, des centaines de Munja, gorgés d’âmes. Il n’y avait aucun autre membre de Felicae présent sur place. Une machine destinée à maîtriser l’Arme avait été construite et disposée là par le Professeur Nessmad. Mais François Lumen lui avait demandé de rester dans son laboratoire secret, et il avait donné les instructions nécessaires au réveil d’Yveltal à Pyst et Oscar.
 
Les Munja se disposèrent machinalement pour former un large cercle. Au centre de celui-ci, l’Arme. Si elle avait 3000 ans d’existence, elle semblait pourtant être comme neuve, comme si le temps l‘avait épargnée. Elle possédait trois parties bien distinctes. Au centre, de longues tiges de cristal s’élevaient vers le plafond. De part et d’autre, deux grands globes de métal semblaient renfermer quelque chose… mais quoi ? Il était impossible de le dire tant qu’ils étaient clos.
 
Attablés à la machine, Oscar et Pyst suivaient les instructions du Professeur et réglaient les équipements. Il ne leur fallut guère longtemps pour activer l’Arme. Cependant, celle-ci avait besoin d’un temps de chargement avant de s’enclencher.
 
-                     Nous avons largement le temps avant que l’Arme ne s’active, expliquait Pyst à François Lumen et Herba. Lorsque la machine du Professeur aura accumulé assez d’énergie, celle-ci sera transmise à l’Arme qui pourra ouvrir l’un des globes de métal.
-                     Celui dans lequel se trouve Yveltal ? demanda Herba.
-                     C’est plus ou moins ça, continua l’Aquali. Le globe est en vérité une faille semblable à celles que nous utilisons pour les déplacements de Felicae. Nous avons réglé l’Arme pour que le globe lié à Yveltal s’ouvre.
-                     Et Yveltal débarquera alors devant nous, dit François Lumen, souriant et confiant.
-                     Sous forme de Cocon, oui. Mais il ne le restera pas très longtemps, puisque la présence d’autant d’âmes dans la pièce réveillera Yveltal qui déchirera son Cocon pour se sustenter.
-                     Et une fois que ce sera fait, il nous obéira au doigt et à l’œil, dit joyeusement Oscar, qui revenait du fond de la salle où il avait attaché Spectra. Commencera alors une nouvelle ère !
-                     Notre Ère, mes amis ! dit le Guide de Felicae. Nous répandrons la mort sur toutes les régions du monde, et nous en deviendrons les Maîtres, comme je vous l’ai promis dès votre naissance. Ce n’est plus qu’une question de temps.
-                     Et si le Clan se montre ? demanda Pyst.
-                     Ils ne pourront pas arrêter 3 Seigneurs de Felicae à eux seuls, dit Herba. Et puis, nous bénéficierons en plus bientôt de toute la puissance d’Yveltal.
-                     Néanmoins, il a raison de rester inquiet, dit François Lumen. Seigneur Herba, Seigneur Pyst, allez donc faire un tour à Cromlac'h pour vous assurer qu’ils ne se dresseront pas en travers de notre route une fois de plus, mais revenez dès que le Rayon de l’Arme percera le plafond. Vous devriez pouvoir le voir depuis l’extérieur.
 
Les deux Seigneurs de Felicae acquiescèrent et se dirigèrent vers le village. Ils avaient bien l’intention de s’amuser une dernière fois avant le réveil d’Yveltal. François Lumen les regarda partir, puis, quand ils furent hors de son champ de vision, il se retourna vers Spectra, attachée aux fils d’Oscar plus loin dans la gigantesque salle. Il avait sur le visage une expression de folie, ses traits s’étant déformés. Jamais la demoiselle aux fantômes n’avait vu celui qu’elle prenait jusqu’alors pour un héros avec une tête pareille, presque inhumaine.
 
-                     A nous, maintenant, ma très chère Spectra.
 
François Lumen commença à s’approcher de la jeune femme qu’Oscar maintenait attachée. Celle-ci ne dit rien, elle fuyait son regard, ne pouvant croire à cette trahison. Pour elle qui avait toujours cru en la bonne foi de Felicae, c’était un coup très rude. Ce n’est que lorsque François Lumen attrapa de sa main son visage que Spectra regarda François Lumen dans les yeux. Ceux-ci brillaient d’une lueur bleutée, qui semblait danser au même rythme que les flammes des Mélancolux.
 
-                     Alors ? Qu’est-ce que ça vous fait de connaître les véritables intentions des Seigneurs de Felicae ?
-                     Depuis le début, c’était votre objectif ? demanda-t-elle en essayant de détourner le regard.
-                     A dire vrai, c’est bien plus compliqué que cela, dit Oscar. Mais maintenant, au point où nous en sommes et après tous les services rendus, nous vous devons bien la vérité. Qu’en pensez-vous ? Maitres Mélancolux ?
 
Ces derniers mots firent l’effet d’une bombe en Spectra qui cessa de résister à l’étreinte de François Lumen. Elle changea la direction de son regard pour observer le dessus de la tête de son opposant. Les 4 Mélancolux ne bougeaient pas plus que d’habitude. Ils étaient là depuis que tout a commencé, mais pourtant ne se sont jamais démarqués. Spectra avait toujours cru qu’il s’agissait des Pokémon personnels de François Lumen, et qu’il les utilisait pour « montrer la lumière », et l’indiquer lui, comme un Guide. C’était presque devenu une symbolique à ses yeux. Mais maintenant, tout était différent.
 
-                     Comment ça… Mélancolux… ? commença-t-elle.
-                     Laissez-moi vous raconter une histoire, reprit Oscar. Il y a de cela 8 ans, Felicae n’était qu’une petite communauté qui résidait déjà au Mont Mémoria. Archibald Lumen en était le fondateur. Il prêchait le respect des morts, par de-là, ho, rien de plus que de simples prières et cérémonies. Puis le chemin de la Famille Lumen croisa celui de 4 Pokémon au passé bien chargé.
-                     Nous autres, Mélancolux, venions de subir quelques événements désastreux, continua François Lumen, dont l’expression n’avait pas changé. Mais nous avions décidé de nous reprendre en main. Aussi avons-nous élaboré de nouveaux plans. Et Felicae était une aubaine.
-                     Archibald Lumen fut tué. Il n’était pas assez charismatique pour que des hommes acceptent de faire des attentats en son nom. Mais son fils, François, rentrait bien plus dans les critères.
-                     Évidemment, le pauvre François n’était pas enclin à nous obéir aussi facilement, continua la voix de François lui-même. C’est pour cela que nous l’avons assassiné, lui aussi. Mais nous avons pris énormément de soin à conserver le corps. Apprendre à nous coordonner tous les quatre pour prendre possession du corps ne fut pas tâche aisée cependant. Il nous fallut plusieurs jours pour complètement maitriser la manipulation du corps. Le plus dur étant pour les cordes vocales ! Le plus gros souci de cette manipulation était que nous devions toujours être postés au-dessus de sa tête pour influencer les mouvements du cadavre, sans quoi, notre prestation ne ressemblerait à rien. 
-                     Ainsi, sous le visage de François Lumen, mes Maitres ont changé la face de Felicae, continuait Oscar. Usant de son charisme et de grands discours, il a attiré les foules en leur promettant de faire revenir les morts à la vie.
-                     Il y a une chose que nous avions bien comprise. Si nous promettons même l’impossible à quelqu’un, il nous suivra aveuglément, tant que c’est ce qu’il désire. Même vous, Spectra, êtes tombée dans nos machinations tête baissée, juste parce que nous vous promettions le retour de votre sœur jumelle. Et il en va de même pour tout le monde, la promesse vous a aveuglée. Vous en étiez même venue à éprouver des sentiments pour François Lumen, pour un cadavre ambulant ! 
 
Les mots continuaient de sortir de la bouche de François Lumen. Pourtant, Spectra le savait, ces mots étaient dictés à la dépouille par les Mélancolux qui avaient pris possession du corps comme d’une poupée de chiffon, comme d’une marionnette. Ces mots, la vérité si longtemps ignorée, étaient d’autant plus douloureux à écouter que Spectra se sentait sotte d’avoir été manipulée à ce point dès le début.
 
-                     Nous devons reconnaître cependant que tous les mérites ne nous reviennent pas, continua le cadavre. Nous n’aurions jamais mené ce projet à terme sans l’aide de quelques personnes. Le Professeur Nessmad, tout d’abord, fut une véritable bénédiction ! Un génie, qui se mettait au travail sans poser de question. Grâce à lui, nous avons eu de quoi conserver le corps de François aussi intact que s’il avait toujours été en vie. Et grâce aux travaux que nous lui avons confiés, il a été en mesure de créer Oscar.
-                     Ne soyez pas jalouse, Spectra, mais j’étais la seule et unique personne au courant de l’identité véritable de notre Maître. En vérité, c’est pour les aider à manipuler le corps que je suis né, moi et mes dons de marionnettistes. Vous le sentez en ce moment, mes fils invisibles sont capables de maintenir aisément un corps en mouvement ! Ainsi, il m’arrivait de remplacer de temps en temps un Mélancolux lorsque ceux-ci fatiguaient de constamment manipuler François Lumen.
-                     Pourquoi ne pas avoir prévenu les autres Seigneurs ? demanda Spectra.
-                     Parce que nous n’avons pas le désir de partager le Pouvoir avec eux ! lança joyeusement Oscar.
-                     C’est nous seuls qui maîtriseront Yveltal, continua François Lumen. L’heure de notre Gloire est bientôt arrivée ! Et vous serez en première loge.
 
Spectra voulut répliquer, mais le corps de François Lumen lui plaqua violemment un bâillon dans la bouche de sorte que plus aucun son ne puisse en sortir. Puis il se déplaça pour se placer juste au devant d’un des Globes. Le Globe d’Yveltal.
 

 
Le QG du Clan Distorsion était en effervescence. Tout le monde courrait dans tous les sens, à la recherche d’objets, armes, ou de compagnons. Le départ pour Cromlac'h avait été fixé pour 18 heure pile, et ils étaient rentrés de la Ligue à 17h30, ils n’avaient donc pas le temps de se reposer. Tous les membres du Clan étaient conviés à cette mission. La Troupe du Cirque, malgré quelques exceptions comme Mr.Mime, participerait aussi à l’assaut. Enfin, Henry, Hector, Blanche et Marie comptaient eux aussi mettre un point final à cette histoire.
 
Edith était prête et attendait l’arrivée des autres membres. La Troupe, AZ et 4 membres étaient déjà présents lorsque Frederick et Estelle Hamers arrivèrent, suivis de Smogogo et Nidoqueen.
 
-                     Tu as déjà prévenu ceux que tu as posté à Cromlac'h ? demanda Estelle.
-                     Je m’apprêtais à sonner à Olivier, dit Edith en saisissant son Pokématos.
 
Elle composa rapidement le numéro souhaité via son appareil et la communication commença.
 
-                     Allô ? Olivier ? Tu me reçois ?
-                     C'est-à-dire que c’est pas trop le momAAAARGHH!!!
-                     Olivier ?! Hey, qu’est-ce qui se passe ?
 
Mais son correspondant n’était malheureusement plus en état de répondre quoi que ce soit. Edith baissa effarée son Pokématos et regarda les membres de son Clan qui arrivaient sur place pour une nouvelle téléportation. Les événements de Felicae avaient réduit drastiquement les effectifs du vieux Clan de Sinnoh. Le Clan était-il destiné à disparaître, maintenant que Giratina est scellé à jamais dans le Monde Distorsion, sans aucun moyen d’ouvrir le passage depuis l’extérieur ? Tout cela commençait à inquiéter Edith. Mais pour l’heure, il y avait urgence.
 
-                     Allez ! Dépêchez-vous !
 

 
Herba et Pyst étaient en train de remuer Cromlac'h comme jamais. À eux deux, ils avaient assassiné sans le moindre remord plusieurs touristes et habitants. Des dresseurs s’étaient mis à répliquer, mais ils n’étaient pas de taille contre les deux Seigneurs de Felicae. Ils étaient encore 3 dresseurs à lutter contre eux. Parmi eux, il restait un des 5 membres du Clan Distorsion qui avaient été postés là par Edith, un certain Patrick. Les autres s’étaient fait massacrer par les Seigneurs. Les Pokémon des derniers résistants, un Empiflor, un Lainergie et un Phyllali, étaient déjà affaiblis par leur combat. Pyst et Herba se tenaient droits et fiers, dédaigneux même, face à ces Pokémon qu’ils s’apprêtaient à tuer. Herba pointa alors son bras à la Rose bleue, prête à en finir avec son puissant Bomb’Beurk.
 
Mais un bruit l’alerta avant qu’elle ne tire et, en se retournant, elle vit de nouvelles cibles bien plus intéressantes à son goût. Le Clan Distorsion venait d’arriver.
 
Le Bomb’Beurk résonna tel un coup de canon et les arrivants durent vite s’écarter les uns des autres pour éviter, de justesse, l’attaque d‘Herba. Pendant qu’ils avaient leur attention détournée, les deux Seigneurs ne firent pas attention aux 3 Pokémon qui en profitèrent.  Herba n’y fit pas plus attention que si elle avait été piquée par un moustique, Pyst rentra dans une colère noire et, sous forme de torrent, prit l’initiative de d’abord en terminer avec eux avant de commencer avec de nouveaux adversaires.
 
-                     Toujours prendre les pions adverses, car s’ils sont moins dangereux, ils le restent un minimum ! lança-t-il en ôtant la vie aux dresseurs en les noyant dans son propre corps.
-                     Quand tu auras fini avec tes pions, tu voudras bien me donner ta stratégie pour qu’on se débarrasse des autres pièces de l’échiquier ? demanda Herba, avec une pointe d’agacement dans la voix.
-                     Ho c’est bon, ils vont se … HEY !!!
 
Le Clan Distorsion, AZ en tête pour montrer la direction, courrait vers les vieux menhirs sur la place de Cromlac'h. C’était en dessous d’eux que l’Arme était disposée. Le Clan n’avait pas du tout l’intention de les attaquer, mais seulement de stopper l’Arme.
 
-                     Ils ne doivent pas empêcher l’Arme de s’activer ! cria Herba.
-                     Pas si proches du but ! continua Pyst qui, sous forme de Torrent, fila soudainement à haute vitesse pour les rattraper.
 
Mais il n’eut pas l’occasion de les rejoindre, puisqu’un gigantesque rayon sortit du sol, au centre même du cercle que constituaient les menhirs. Ce rayon, qui mêlait toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, était à la fois magnifique et terrible à regarder. Le Clan, la Troupe, Pyst et même AZ s’étaient soudainement stoppés en le voyant s’élever vers le ciel.
 
-                     Courrez ! cria AZ qui fit volte face pour courir dans le sens inverse et s’éloigner du rayon.
 
Tous l’écoutèrent sans attendre. Lorsqu’ils furent à bonne distance, Marie se permis de jeter un coup d’œil en arrière et assista à la scène. Le rayon semblait soudain redescendre et frappa le sol, qui se décomposa pour créer un gigantesque cratère. AZ stoppa net sa course et, à nouveau, fut imité par le reste du groupe. Silencieusement, tous s’approchèrent du cratère, même Herba et Pyst.
 
Le cratère donnait tout simplement sur la gigantesque salle de l’Arme Suprême. On y voyait l’Arme, ainsi qu’un étrange Globe en métal. Au pied de l’Arme, un homme en toge bleue, au-dessus duquel flottaient 4 Mélancolux, faisait face à un gigantesque Cocon.
 
-                     Ça y est ! cria Herba en sautant dans le cratère pour atterrir sans encombre malgré 8 mètres de chûtes.
-                     Notre nouvelle ère va commencer ! dit Pyst qui, sous forme de torrent, rejoignit Herba.
 
Depuis le dessus, les hommes et Pokémon regardaient la scène avec effroi. Le Cocon était en train de bouger. Yveltal se réveillait.
 
-                     Téléportez-nous en dessous, dit AZ.
-                     On arrive trop tard, dit Edith. Si on y va, Yveltal va tous nous tuer.
-                     Nous pouvons encore l’arrêter, répondit le Roi Géant. Si vous me faites confiance, nous pouvons le faire !
 
Edith hésitait. Affronter Yveltal, le Pokémon de la Mort… était-ce vraiment une bonne idée ?
 
-                     Qu’est-ce qu’on attend ? cria Estelle.
-                     On ne peut pas les laisser gagner comme ça ! poursuivit Marie.
 
Les cris de ces jeunes filles ramenèrent soudainement Edith à la réalité. Elle inspira un grand coup et fit face à son Clan qu’elle dirigeait.
 
-                     Il s’agira peut-être du dernier combat du Clan Distorsion, dit Edith. Mais je compte sur vous pour que ce ne soit pas le cas !
 
Les membres du Clan approuvèrent par des cris positifs et encourageants, Frederick et Eden en tête. Edith adressa un regard à la bande de Jotho, qui eux aussi manifestaient leur désir d’en découdre avec Felicae. Puis elle fixa Xatu, qui attendait ses ordres.
 
-                     On y va ! cria-t-elle.
 

 
Dans la seconde qui suivit, Abra, Xatu et Mistigrix avaient téléporté l’ensemble des opposants de Felicae quelques mètres plus bas, dans la grande salle qui accueillait l’Arme. Ils remarquèrent alors ce qu’ils n’avaient su voir depuis le cratère. Des centaines de Munja formaient un cercle et Spectra était maintenue plus loin en l’air par des liens invisibles. Les voyant arrive,r Pyst éclata d’un grand rire.
 
-                     Décidément, votre bêtise atteint des sommets !
-                     Vous jeter ainsi dans la gueule d’Yveltal, quelle idée idiote ! poursuivit Herba.
-                     Vous n’avez pas encore gagné, dit AZ, appuyé par les cris du Clan.
-                     Je ne vois vraiment pas comment vous pourriez encore éviter l’Échec et Mat ! Vous n’êtes plus…
 
Pyst n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Une longue plainte venait de s’échapper du Cocon et François Lumen recula de quelques pas sur le côté. Une tête rouge et noire venait de le percer. Le Pokémon se dégageait de plus en plus de sa prison. Comme fasciné, l’Aquali s’approcha du Cocon avant de refaire face au Clan, avec un grand sourire.
 
-                     Vous voyez ! dit Pyst. Yveltal est désormais en notre pouvoir ! Et rien ni personne ne pourra venir contrarier nos p…
 
Encore une fois Pyst fut interrompu, mais de manière beaucoup plus violente. Yveltal, en écartant brusquement ses ailes, avait fait voler en éclat son Cocon dont les lambeaux semblaient s’effacer et, de la gueule du Pokémon, un rayon noir comme les ténèbres s’échappa pour frapper Pyst de plein fouet. L’Aquali eut tout juste le temps de crier en recevant le choc. Puis, quand l’attaque eut cessé, il tituba et tomba. Son corps, en s’écrasant sur le sol, se liquéfia complètement. De Pyst, Seigneur de Felicae, il ne restait plus qu’une simple flaque d’eau. Il était Échec et Mat.
 
Tous les regards faisaient désormais des vas-et-viens de la flaque à Yveltal. Les opposants de Felicae avaient du mal à comprendre ce qui venait de se passer et, dans leur rang, seul AZ ne paraissait guère surpris de la mort de celui qui, pourtant, était parvenu à le plonger dans le coma. Ils étaient nombreux à regarder Yveltal avec une peur croissante de seconde en seconde. Mais la plus effarée de toutes, c’était Herba. Son corps était pris de tremblements incontrôlables. Oscar, au contraire, riait aux éclats tandis qu’Yveltal s’étirait légèrement, comme après une longue nuit de sommeil. François Lumen, lui, n’avait pas bougé. 
 
-                     Qu’est… Qu’est-ce que ça signifie … ? dit Herba.
-                     Cela signifie que le Seigneur Pyst ne nous était plus d’aucune utilité ! lança Oscar. Et il en va de même pour vous, ma chère Herba !
-                     Oscar, salopard ! cria-t-elle en se ressaisissant soudain. Je refuse de crever comme ça !
 
Herba laissa alors s’échapper son Doux Parfum, ses puissantes et irrésistibles phéromones, en les dirigeant vers le Pokémon Légendaire. Yveltal cessa subitement de s’étirer et regarda Herba de ses yeux bleus nuits. Pendant un instant, Marie cru qu’il était tombé sous le charme de la Seigneur de Felicae, comme des centaines d’individus masculins auparavant. La Roserade elle aussi y croyait puisqu’elle poussa un soupir de soulagement et regarda Oscar avec défi. Mais l’Oiseau de la Mort rugit et envoya un nouveau rayon mortel droit sur Herba, qui, surprise, ne put l’éviter. Elle s’écroula, comme Pyst auparavant, son corps s’assombrissant, se fanant, se desséchant. Sa terrible attraction n’avait eu aucun effet sur le Monstre. Oscar continuait de rire comme jamais personne n’avait rit sous son masque.
 
-                     Vous voilà punis d’avoir pensé pouvoir contrôler la Mort, dit AZ. Je l’avais prédit, Yveltal n’a pas de Maître.
-                     Au contraire ! lança joyeusement Oscar. La mort des Seigneurs Pyst et Herba était programmée depuis le jour même de leur conception ! Maintenant, Maitres Mélancolux et moi-même allons devenir les Maître du Monde. Nous ne partagerons avec personne ! Et c’est vous qui serez nos premières victimes !
-                     Maitres Mélancolux ? s’exclama Blanche. Attendez, c’est quoi ce bazar ? 
-                     Il n’y a pas de Mélancolux, où c’est moi qui voit mal ? demanda Estelle.
 
Aux mots d’Estelle, Oscar fut soudainement pris d’un horrible doute. Cela ne pouvait être vrai, cette jeune fille devait se tromper. Il se tourna lentement vers François Lumen, qui n’avait pas bougé depuis qu’il s’était écarté, quand Yveltal était sorti du Cocon. Au-dessus de sa tête, il n’y avait plus rien. Les Mélancolux avaient disparu. Et Oscar comprit. Lui aussi avait été trahi.
 
-                     Non… Ce n’est pas possible… Vous… Vous m’aviez promis ! Maitres Mélancolux !
 
Ses cris attirèrent l’attention d’Yveltal qui s’avança vers le Tutankafer. Quand celui-ci s’en rendit compte, il délivra Spectra de ses fils pour les utiliser et manipuler, comme il l’avait fait à plusieurs reprises déjà, le corps de François Lumen. Le cadavre du jeune homme décédé 8 ans auparavant se déplaça ainsi subitement entre Yveltal et Oscar.
 
-                     Nous avons accompli le Rituel, tu dois m’obéir ! cria Oscar en faisant bouger les lèvres de François Lumen en même temps, à la manière d’un ventriloque.
 
La marionnette était manipulée sous le stress et la peur, et ses mouvements désarticulés n’avaient rien d’humain. A bien des égards, c’était une piètre prestation. Aussi Yveltal y mit fin, en lançant un troisième Rayon Mortel, qui toucha non seulement François Lumen, mais aussi Oscar.
 
Lorsque le dernier Seigneur de Felicae fut touché par l’attaque, son sarcophage explosa en plusieurs morceaux. Durant la dernière seconde de son existence, de terribles mots revinrent à l’esprit d’Oscar : « Si nous promettons même l’impossible à quelqu’un, il nous suivra aveuglément, tant que c’est ce qu’il désire ». Puis le masque tomba par terre, se fissurant.
 
Le corps de François Lumen, quant à lui, commença à se décomposer à la vitesse de l’éclair, perdant d’un seul coup les 8 années de préservation que les Mélancolux lui avaient prodiguées. Du corps et du visage même de Felicae, il ne restait plus qu’un amas de chair brune et puante.
 
Yveltal regarda, presque avec curiosité, les restes de ses victimes. Le Clan retint son souffle quand il tourna son regard dans leur direction. Mais, heureusement, le Pokémon décida soudainement de plutôt s’intéresser aux Munja et aux âmes dont il allait pouvoir se délecter. Grâce à ses puissantes ailes, il fit un gigantesque bond et atterrit à la circonférence du Cercle que formaient les Munja, qui se laissèrent dévorer par le Pokémon Légendaire un à un.
 
-                     Qu’est-ce qu’il fait ? demanda Henry.
-                     Il fait ce pourquoi il s’est réveillé, dit AZ. Il a senti la présence des centaines d’âmes au travers des Munja, ce qui l’a entraîné à détruire son Cocon.
-                     Et lorsqu’il les aura tous mangé, il va se rendormir ? demanda Rosa avec espoir.
-                     J’en doute.
 
Les regards se tournèrent vers Spectra qui venait de les rejoindre. Délivrée de l’étreinte d’Oscar, elle avait retiré son bâillon.
 
-                     Qu’est-ce que tu nous veux ? demanda Edith avec méfiance.
-                     Rien de mal, affirma-t-elle. Moi aussi, j’ai été trahie par les Mélancolux, alors je n’ai plus de raison de m’opposer à vous.
-                     Mais enfin, quels Mélancolux ? demanda Frederick.
-                     Je pense en avoir vu trois ou quatre depuis le cratère, tantôt ! intervint un membre du Clan.
-                     Ce seraient… les Mélancolux de la Troupe ? demanda Henry.
-                     Ce sont eux qui ont attaqué le Cirque, dit Hector.
-                     Et ce sont eux qui manipulent Felicae depuis le début, dit Spectra.
-                     Mais pourquoi voulaient-ils réveiller Yveltal s’ils ne peuvent pas le contrôler ? demanda Marie.
-                     Je l’ignore, dit Spectra. Mais ils ont probablement une idée derrière la tête.
-                     De toutes façons, on doit empêcher Yveltal de s’échapper d’ici, sinon il ira répandre la Mort sur les alentours, qu’il ait un Maître ou non, dit Blanche.
-                     Les âmes des Munja ne lui suffiront vraiment pas ? demanda à nouveau Henry.
-                     Non, répondit AZ. Il y en avait tout juste assez pour qu’il se réveille. Mais pour créer un nouveau Cocon, il a besoin de plus d’âmes.
-                     Vous aviez dit tout à l’heure que tout n’était pas perdu, AZ, dit Edith. J’espère pour vous que vous ne m’avez pas menti.
-                     Non. Nous allons simplement lui donner les âmes nécessaires et l’obliger à retourner dans son Cocon.
-                     Comment ça, lui donner les âmes nécessaires ? demanda Eden. Vous voulez dire que… qu’on doit mourir ?
-                     Non.
 
Cette affirmation rassura les hommes et Pokémon présents. Yveltal, lui, ne faisait pas attention à ce qui se passait autour de lui. Il continuait d’attraper les Munja dans son bec noir et à les avaler. Il en était à son onzième. AZ, lui, regarda Spectra.
 
-                     Vous êtes capable de créer un portail vers le Monde des Morts, pas vrai ?
-                     En effet, mais je ne peux pas l’ouvrir, vous le savez parfaitement.
-                     Vous peut-être, mais moi, si, affirma le Roi Géant.
-                     Qu’est-ce que vous racontez ? demanda Blanche, sans comprendre.
-                     Vous allez attaquer Yveltal tous en même temps, dit AZ. Il ne saura où donner de la tête. Si vous le voyez préparer son attaque Mort-Ailes, faites tout votre possible pour l’esquiver. Restez très attentifs. Pendant ce temps, je vais me saisir d’âmes du Monde des Morts et m’en servir comme d’un tissu pour recouvrir Yveltal. Quand il y en aura assez, il retournera de lui-même à l’état de Cocon. Affaiblissez-le et cela se fera plus rapidement.
-                     Compris ! dirent en chœur tous les membres du Clan avant de donner des ordres à leurs Pokémon qui se précipitèrent vers Yveltal. Mais Spectra, elle, semblait soucieuse.
-                     Les âmes que vous allez utiliser… que va-t-il leur arriver ?
-                     Elles serviront de Cocon.
-                     Et donc, elles seront détruites ?
-                     Je ne sais pas. Peut-être.
-                     Je ne peux pas faire ça… dit Spectra.
-                     Jeune fille, votre respect pour les Morts est admirable, dit AZ. Mais ne commettez pas la même erreur que moi. Si vous devez choisir entre les morts et les vivants, choisissez ces derniers. 
 
Spectra regarda tristement AZ, puis soupira. Elle joignit ses mains en une prière et créa une fenêtre sur le Monde des Morts. AZ, d’un vigoureux coup de poing, brisa la dites fenêtre et plongea sa main dans le Monde des Morts. Il en sortit des masses mi-liquides, mi-solides, comme des tissus poisseux et blancs pâles. Des cris de douleurs et des lamentations s’échappaient du Monde des Morts, mais AZ n’y faisait pas attention. Lorsqu’il eut sorti assez de cette étrange matière, il se dirigea en courant vers Yveltal. Spectra, elle, maintenait le passage ouvert.
 
Le combat avec l’Oiseau de la Mort faisait rage. Détourné des Munja par les attaques, Yveltal regardait tous les Pokémon et les humains s’agiter autour de lui. Les attaques n’étaient pas là pour le mettre à mal, mais se sentir agressé ne lui plaisait pas. Aussi, grâce à de vigoureux gestes de ses puissantes ailes, il envoya promener les Pokémon les plus proches puis, avec Ball’Ombre, en attaqua d’autres. Cependant, il était seul contre tous et ses adversaires avaient la rage de vaincre.
 
Henry avait appelé Arcanin et Elekable pour participer au combat, avec leurs combinaisons d’attaques feu et électrique. Le Cisayox d’Hector, comme à son habitude, dirigeait la cohue avec ses frappes rapides et puissantes à la fois et l’Ecremeuh de Blanche frappait violemment Yveltal de tous les côtés avec Roulade. Accompagnée par Canarticho, Insolourdo, Simiabraz, Jungko et Pijako, Kaede, le Chinchidou de Marie, était montée sur le dos-même d’Yveltal. Ensemble, ils frappaient le Monstre directement et détournaient son attention si bien qu’il ne savait où frapper. Le Smogogo de Frederick et le Nidoqueen d’Estelle, obéissant à ces derniers, s’étaient joints à Eden et Aligatueur pour attaquer de loin. Le Sablaireau de Rosa, lui, accompagnait le Scorvol d’Edith pour imiter Cisayox dans ses mouvements. La Troupe aussi se battait avec fureur. Yveltal reçu rapidement un couteau dans son œil droit, jet de Scalproie amplifié par le Mégaphone de Grodoudou, ce qui eut pour effet qu’il se torde soudainement de douleur et ne puisse voir venir les divers rochers lancés par Mistigrix et Betochef. Une terrible charge frappa aussi Yveltal, Tauros dirigeant la cohue et accompagné de Cupcanaille, Limaspeed et plusieurs autres Pokémon du Clan. Puis AZ arriva enfin à la hauteur d’Yveltal et put lui appliquer sur le corps ce qu’il avait ramené du Monde des Morts.
 
Les Tissus d’âmes s’appliquèrent directement, comme par magie, sur le bas du corps de l’Oiseau de la Mort. Mais ce n’était pas encore suffisant pour l’arrêter. Quand il le remarqua, Yveltal rentra dans une colère noire. Alors qu’AZ retournait chercher de nouveaux Tissus vers Spectra, le Pokémon redoubla de vivacité.
 
Se secouant dans tous les sens, il obligea les Pokémon qui l’attaquaient de battre momentanément en retraite. Les Pokémon qui étaient montés sur son dos tombèrent et fuirent eux aussi. Tous sauf Kaede.
 
Le Chinchidou était tombé violemment contre terre et se relevait avec difficulté. Le couteau planté dans l’œil du Pokémon Légendaire tomba. Yveltal, dont l’œil s’était comme régénéré, fixait Chinchidou avec le même regard que celui qu’il avait adressé aux 3 Seigneurs de Felicae et Marie comprit ce qu’il allait faire. Alors qu’Yveltal lançait son attaque Mort-Ailes, Marie se précipita vers Kaede et l’attrapa dans ses bras. Mais l’attaque était déjà lancée et s’apprêtait désormais à les frapper toutes les deux de plein fouet.    
 
Tout le monde retint son souffle. Henry hurla de désespoir, avec la même puissance que Grodoudou qui l’imita en se rendant compte du danger qu’encourait Marie. Mais à l’instant où le rayon aurait dû effacer tout signe de vie du corps de Marie, une petite main froide attrapa la sienne et la poussa en avant de justesse pour éviter l’attaque. Marie tomba ainsi aux pieds du Ténéfix dont elle avait laissé la vie sauve quelques heures auparavant.
 
Celui-ci les avait suivis depuis ce moment, discrètement. Il s’était joint aux téléportations aux derniers moments et était retourné se cacher à chaque fois juste après. Il avait observé Marie avec une certaine admiration. Elle se battait avec courage pour son âge et s’était montrée magnanime envers lui. Alors quand il l’a vue prête à mourir pour Chinchidou, son cœur n’avait fait qu’un bond.
 
Marie se releva et regarda ce Ténéfix qui, subitement, avait l’air un peu gêné.
 
-                     Merci…
 
Puis les assauts reprirent de plus belles.

 
A l’autre bout de la salle, Spectra observait de loin le combat en maintenant le Monde des Morts ouvert. AZ venait de plonger une seconde fois sa main dedans et était en route pour appliquer les nouveaux tissus sur Yveltal. Quand soudainement, les 4 Mélancolux apparurent, juste devant elle. Effrayée, Spectra ferma les yeux, s’apprêtant à être brûlée vive par leurs flammes. Mais après quelques secondes, rien ne s’était passé. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, il n’y avait rien. Était-ce un cauchemar qui venait la hanter ?
 
Lorsqu’AZ revint, elle ne dit rien, persuadée d’avoir rêvé. Yveltal était aux deux tiers recouvert désormais, et ces derniers tissus qu’AZ prenait en quantité du Monde des Morts devraient suffire à pouvoir le rendormir. Néanmoins, Spectra devait tenir le Monde des Morts ouvert, sans quoi ces tissus disparaîtraient, avait affirmé AZ. Et c’est dès que le Roi Géant eut le dos tourné que Spectra revit un Mélancolux, sortant du Monde des Morts. Elle étouffa une exclamation de surprise lorsque le Mélancolux lança Flash. La lumière l’aveugla momentanément et elle ne put voir les autres Mélancolux sortir, ni même où ils étaient allés. Lorsqu’elle reprit plein possession de ses moyens, elle constata, à nouveau, qu’ils n’étaient plus là.
 

 
Yveltal avait relancé à 4 reprises son attaque Mort-Ailes depuis l’attaque ratée sur Chinchidou. Heureusement, il n’avait jamais réussi à faire mouche. Le Clan Distorsion ne s’était jamais aussi bien battu qu’avec la Troupe et la bande de Jotho et Ténéfix s’était lui aussi lancé dans le combat. Même si leurs forces faiblissaient à cause de la fatigue, ils savaient que ce n’était plus qu’une question de temps. Enfin, AZ arriva. Il monta sur Tauros qui chargea vers Yveltal. En plaquant le bout des derniers Tissus d’âmes sur le Pokémon, ceux-ci s’agrippèrent automatiquement à sa peau. Désormais, l’ensemble du corps d’Yveltal en était recouvert. A l’endroit où sa peau était d’ordinaire rouge, celle-ci était désormais blanc argenté. Yveltal rugit une dernière fois avant de se calmer. AZ fit signe à tout le mode de se retirer. L'Oiseau de la Mort se dirigea lentement vers là où se trouvait précédemment le Globe de métal dont il était sorti. Puis, revenu exactement à cette place, il poussa un dernier rugissement, tel un avertissement, et une grande lumière l’enveloppa, comme celle d’un Pokémon qui évolue. De retour à l’état de Cocon, Yveltal était désormais calmé. De surcroît, un Globe de métal se matérialisa étrangement, inexplicablement. Tout était revenu à sa place. Exactement comme avant.
 
Tout le monde poussa des cris de joie. Yveltal et Felicae avaient été vaincus, et sans aucune victime humaine. C’était un véritable miracle.
 
Les Munja, comme comprenant que la situation avait changé, commencèrent alors à se déplacer et à quitter l’endroit en s’envolant dans une étrange parade à la queue-leu-leu. Tous passèrent devant le portail que Spectra maintenait toujours ouverte pour permettre à toutes les âmes qu’ils abritaient de trouver le Repos Éternel. Toutes sauf une, qui au lieu de rentrer dans le Portail se positionna aux jambes de sa Sœur encore vivante.
 
Ce ballet qu’offraient les Munja en fuyant était d’une beauté effrayante, mais tout le monde le regardait, sachant qu’il signait la fin de toutes ces mésaventures. AZ en profita pour se rapprocher d’Edith et lui tendit la main.
 
-                     Votre Clan est admirable. Le monde a de la chance de vous avoir, et pour longtemps encore.
-                      Merci, dit Edith en lui serrant la main. Nous n’y serions pas parvenus sans vous.
-                     C’est plutôt moi qui n’aurait rien pu faire sans vous. Vous formez une bien belle équipe.
 
Edith sourit. Le Clan Distorsion était encore bien debout et elle ferait de son possible pour le maintenir encore un bon moment en activité. Elle était confiante.
 
C’est alors que Blanche, ne pouvant se retenir, vomit son petit-déjeuner.

 
La nouvelle de la fin de Felicae fut accueillie partout dans le monde comme un soulagement. La peur que la secte avait fait régner depuis l’attaque d’Atalanopolis par Pyst s’estompait enfin. Le Mont Mémoria fut nettoyé de la présence de la secte et les derniers fidèles s’entretinrent avec Spectra, qui leur expliqua tout ce qui s’était passé et comment ils avaient tous été trahis. Par la suite, elle fonda un nouveau Conseil d’Hoenn avec Aragon et de nouveaux dresseurs au talent prometteur, dont un membre du Clan Distorsion, un certain Michael.
 
Toujours à Hoenn, les funérailles de Ludwig Stones eurent lieu deux jours après l’événement Yveltal. Ils étaient tous présents et Grodoudou fit une chorale des plus harmonieuses pour cette bien triste cérémonie. Eden s’est depuis remise à la peinture, mais peignant désormais plus des scènes de famille qu’elle avait vécue avec son mari défunt et sa fille. Rosa, par ailleurs, avec Sablaireau comme fidèle partenaire, s’est remise en quête des Concours.
 
A Kalos, Frederick a repris son travail d’ingénieur. Estelle, elle, a décidée de se lancer dans l’aventure, comme Marie avant elle, aidée de sa Nidoqueen. Elle compte se spécialiser dans les Pokémon Poison.
 
A Jotho, Hector et Blanche ont prévu de se marier prochainement. En effet, après une visite chez le médecin, il s’est avéré que Blanche était enceinte du membre du Conseil de Jotho. Henry et Marie, qui a décidé de faire une pause dans son aventure pour rester avec son père, les aident dans les préparatifs, avec Grodoudou, Scalproie, Kaede, Papilusion, Tentacool, mais aussi Ténéfix, qui s’est joint à l’équipe de Marie après avoir eu l’aval de Spectra, son ancienne dresseuse. Tout le monde est convié à la cérémonie.
 
Le Clan Distorsion subit une rénovation complète de ses équipements. Ce grand déménagement est orchestré par Edith qui prévoit, entre autre, un autre moyen de surveiller l’entrée qu’un gardien qui risque sa peau. Plus personne n’a de nouvelles d’AZ, qui a disparu à nouveau de la circulation.
 
Et pour ce qui était du Cirque, le Clan s’était cotisé assez largement pour pouvoir leur repayer un Chapiteau et tout l’équipement nécessaire. Promettant de les tenir au courant de leurs futures représentations, la Troupe se remit en route, avec à leurs côtés Canarticho, Insolourdo, Eoko et Grodrive, les anciens compagnons du Seigneur Poutine.
 
Bref, tout ce petit monde est à nouveau en paix. Bien sûr, les êtres chers ne peuvent être remplacés, mais au moins, les vivants ne sont plus tourmentés.
 
Pour le moment.

 
Dans son laboratoire, à Unys, le Professeur Nessmad sirote un Soda Cool. Seuls les Seigneur de Felicae et François Lumen savaient où se trouvait cet entrepôt qu’il avait aménagé pour ses recherches, si bien qu’à la chute de la Secte, personne n’était venu l’y embêter pour régler des comptes. François Lumen avait insisté pour qu’il ne se mêle pas du Réveil d’Yveltal. Mais maintenant qu’il n’avait plus de patron, le Professeur était pris au dépourvu. Que pouvait-il bien faire ? Ses recherches ne seraient bientôt plus financées. Alors qu’il réfléchissait à une solution d’avenir, on frappa à la porte.
 
Évidemment, cela surprit le Professeur Nessmad. Il n’attendait pas de visite. Il lâcha son verre de Soda Cool et ouvrit la porte.
 
La personne qui lui faisait face respirait avec difficulté. Il n’était pas bien grand et se tenait sur deux jambes. Les moindres centimètres de sa peau étaient cachés par des vêtements et sa tête n’était pas visible, effacée par une cagoule. 4 Mélancolux se tenaient au-dessus de sa tête.
 
-                     Je pense que vous avez un objet qui m’appartient, dit la voix fatigué sous l’amas de vêtements.
-                     Vous n’êtes pas François, dit le Professeur en entendant sa voix. 
 
 
Le Professeur, en voyant les 4 Mélancolux qui accompagnaient toujours le Maître de Felicae, avait d’abord cru que cet étranger était son ancien Maître. Mais il était plus petit et sa voix plus vieillie que celle du fils Lumen. Soudain, un des Mélancolux pénétra dans son laboratoire et revint rapidement. Il lança alors à l’étranger un objet qu’il attrapa au vol. C’était une sorte de disque que le Professeur Nessmad se souvenait avoir dû réparer quelques jours auparavant.
 
-                     Parfait ! Professeur Nessmad, j’ai de grands projets pour vous.
 
Les flammes bleutées des 4 Mélancolux scintillaient d’un étrange éclat que le Professeur aurait qualifié d’inquiétant. Leurs machinations s’étaient correctement déroulées, aux moindres détails. Et tout cela simplement grâce à quelques promesses irréalisables. 
 
FIN de la seconde partie « La Secte de Felicae ».


Dernière édition par unpuis le Ven 28 Aoû - 16:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Jeu 27 Aoû - 14:02

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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Jeu 27 Aoû - 14:07

owwwh j'adore ♥
Je sais pas trop quoi dire à part que j'ai adoré la fin, qu cette deuxième partie était encore meilleure que la précédente, et que je ne m'attendait pas a une suite potentielle (ou peut-être que c'est juste un élément de suspens qui nous laisse imaginer la suite ?).

Bref, un grand bravo et merci a toi mon puis ♥

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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Jeu 27 Aoû - 22:15

Un excellent chapitre qui conclut l'excellente seconde partie de cette fiction. Même en en lisant un chapitre toutes les deux semaines tu gardes l'intensité et le souvenir de ce qu'il s'est passé précédemment, et ça c'est top parce qu'il y'a beaucoup de textes dont je dois relire les parties précédentes avant d'attaquer ce que je n'ai pas lu.

Chaque fois que tu m'envoies un chapitre à corriger je suis partagé entre la hâte de le lire et la flemme de corriger cette vingtaine de pages Word qui s'offrent à moi. Mais à la fin ça reste toujours cette envie de connaître la suite, même si flemme de la corriger mais en fait le but c'est de savoir ce qu'il se passe avant tout le monde donc voilà OwO

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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Ven 28 Aoû - 1:32

J'avais promis de lire hier, mais j'ai été appelé par cet affreux bonhomme qu'on appelle le sommeil :c

L'avis du Loupio:

Les spéculations du Loupio (parce que j'adore chercher):
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Ven 28 Aoû - 11:51

Libra a écrit:
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Loupio a écrit:
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Lun 5 Oct - 19:27

Il était écrit depuis un moment, mais le voici! Le nouveau cycle de la trilogie commence aujourd'hui!

Ce cycle n'a pas encore de nom... je ne trouve rien d'assez pertinent qui ne gâcherait pas le suspens ... ^^'

Alors le voici

Chapitre 1 : Froides Retrouvailles

Dans le Jardin du Palais Chaydeuvre, plusieurs statues de Pokémon toisent les visiteurs curieux de leur grande hauteur. Ces statues proviennent de différentes régions, notamment d’Unys avec qui le Palais a eu de nombreux échanges par le passé. Dans le cadre d’une exposition sur les Mythes des différentes régions, le Palais s’est vu prêté différentes statues pour l’année. Le jardin est donc particulièrement chargé en cette soirée d’été.

Cependant, récemment, plusieurs statues de grande valeur ont été dérobées à travers le monde. On sait par exemple que la statue de Vestigion représentant Palkia avait mystérieusement disparue en une nuit. Et c’était déjà le troisième cas depuis le début du mois. L’Inspecteur Besace y voyait là un voleur particulier, une sorte de collectionneur, qui disposait largement des moyens pour engager plusieurs personnes et l’aider à violer ainsi le patrimoine des régions. Depuis quelques jours, il était persuadé qu’ils allaient tenter leur coup ici, au Palais Chaydeuvre. C’était une occasion en or pour le cambrioleur, puisque le nombre de statues mythologiques y était exceptionnel. Aussi s’était-il arrangé avec le propriétaire pour se mettre en planque avec quelques-uns de ses hommes. Chaque soir, ils se relayaient pour surveiller le jardin.

L’Inspecteur patientait, accompagné de deux policiers, Arthur et Lucien. Ils s’étaient faits discrets et attendaient patiemment, cachés près des buissons, lorsqu’enfin quelque chose d’autre qu’un Hoothoot bougea.

Une masse gigantesque s’approchait de la statue qui représentait Kyurem, une statue qui appartenait au Palais mais qui était habituellement rangée à un endroit inaccessible au public. Besace avait l’impression qu’à chaque pas de la créature, le sol tremblait légèrement. Il fit signe à ses compagnons de rester silencieux et observa la chose plus en détail. Il s’agissait d’un Galeking. Mais celui-ci était bien plus grand que ceux que l’Inspecteur avait eu la chance de voir par le passé. Comment avait-il bien pu entrer ? Il attrapa une Pokéball et, sans se retourner, dit aux policiers de se préparer. Puis il s’élança hors des buissons et invoqua son fidèle Mastouffe.

- Au nom de la loi, je vous somme de vous rendre ! cria-t-il.

Il ne saurait dire ce qui l’inquiéta le plus. Le fait que le Galeking semblait seul ou bien que celui-ci venait d’éclater de rire en le voyant. Ou encore que ses deux associés ne l’avaient pas suivi ? Il se retourna, et constata, désemparé, qu’il n’y avait plus qu’un policier, une gigantesque paire de ciseaux plantée dans le dos. Il voulut se retourner pour faire face au Galeking, mais il reçut auparavant un grand coup sur la tête, l’assommant sur le coup.

Lorsqu’il se réveilla, L’Inspecteur Besace était à côté du cadavre du policier, qui n’avait pas bougé. Il se releva et constata avec effroi que son pauvre Mastouffe n’était, lui aussi, plus de ce monde. On aurait dit que le pauvre Pokémon avait été écrasé par un camion, ses entrailles s’étant dispersées sur le sol. Il ne retrouva jamais la tête du Pokémon.
Et pour ce qui était de la statue, elle avait évidemment disparue.




Camille se réveilla ce matin au son de son Crikzik. Habituellement, la petite fille était une partisane de la grasse matinée et malgré le chant de son Pokémon, elle restait, têtue comme une mule, allongée dans son lit encore longtemps. Mais aujourd’hui, Camille était très excitée. En effet, c’était le jour de son 9ème anniversaire et ses parents lui avaient promis de grandes surprises. Aussi se leva-t-elle d’un bond, prit son Pokémon dans ses bras, et descendit les escaliers. Elle remarqua directement les 3 grandes valises près de la porte, ce qui signifiait sans doute qu’ils allaient partir à l’étranger. Cela enchanta d’autant plus Camille. Ravie, elle entra dans la cuisine où Blanche, sa mère, mangeait un croissant.

- Bon anniverchaire ma chérie ! dit cette dernière en voyant Camille et Crikzik entrer, la bouche pleine. Tu veux un croichant ?
- Oui ! répondit la petite en en attrapant un. Dit dit, on va où ?
- Ha ça c’est une surprise, Camille !
- Et papa ? Il dort encore ? Je peux aller le réveiller ?!
- Non papa ne dort plus, trésor. Il est allé chercher Marie et Henry.  
- Tonton et Marraine viennent aussi ?!
s’exclama Camille, toute réjouie. Mais c’est trop génial !

Enchantée par les dernières nouvelles, Camille se dépêcha de finir son petit déjeuner puis s’empressa d’aller se débarbouiller avant d’enfiler ses vêtements, une robe rose pâle, semblable, mais plus rudimentaire, à celle que portait son autre Marraine, qu’elle appelait Tata Edith. Puis elle entendit du bruit au rez-de-chaussée et fila en abrégeant son brossage de dents pour accueillir Henry et Marie.

Henry, le frère du père de Camille, était un ancien Pokéathlète qui faisait maintenant parti des commentateurs vedettes du Pokéathlon de Doublonville. Malgré sa retraite sportive, il continuait d’entretenir son corps régulièrement. Henry était manchot, ayant perdu son bras gauche. Camille l’avait déjà plusieurs fois interrogé à ce sujet, mais son oncle changeait à chaque fois de version de l’histoire. Sa fille, Marie, était quant à elle une dresseuse bien connue à Jotho. C’était la première marraine de Camille. Elles étaient très complices, puisque Camille était toujours gardée par elle lorsque ses parents sortaient le soir. Elle avait alors l’occasion de faire des choses inédites et habituellement interdites, comme manger des tonnes de cookies pour souper, sans même un légume. Ils étaient accompagnés de leurs Pokémon. Camille les connaissaient tous. Elle adorait particulièrement Grodoudou et Pashmilla pour leur douceur et leur gentillesse. Par contre, même s’ils étaient tout aussi gentils que les deux femelles, Scalproie, Ténéfix et Elekable effrayaient un peu la jeune fille, de par leur apparence et leur carrure plus imposante. Enfin, évidemment, il y avait son père, Hector, qui portait les valises pour son frère handicapé avec l’aide de Cizayox. Ensemble, ils encombraient le hall d’entrée et se marchèrent l’un sur l’autre lorsqu’ils voulurent souhaiter un bon anniversaire à Camille qui dévalait les escaliers.

- Alors ma puce ? demanda Henry. Qu’est-ce que ça fait d’avoir 7 ans ?
- Maiheu ! Tu sais bien que j’ai 9 ans aujourd’hui !
- Déjà 9 ans ?
répéta Marie. Tu deviens une grande fille dis-donc !
- Et elle a très bien réussi à l’école !
rappela Blanche depuis la cuisine.
- Elle a donc amplement mérité ce que nous lui avons réservé pour ces vacances et son anniversaire ! dit Hector en embrassant sa fille.

L’anniversaire de Camille coïncidait justement avec le début des grandes vacances. Elle était inscrite à l’école de Doublonville et y avait appris à lire, écrire, calculer, etc. Elle attendait l’année suivante avec impatience car elle pourrait enfin avoir des cours d’initiation au combat Pokémon une fois la Rentrée venue. Avec ses parents, elle avait eu plusieurs fois la chance d’observer de grands combats officiels, puisque sa mère était Championne et son père membre de Conseil 4 de Jotho. Elle espérait pouvoir, comme Marie, partir un jour à l’aventure pour devenir quelqu’un d’important comme ses parents.

- Tu sais quand il arrive ? demanda Henry à Hector.
- Oui, il sera là dans quelques minutes, répondit celui-ci après avoir regardé sa montre.
- Vous parlez de qui ? demanda Camille avec curiosité. Quelqu’un d’autre doit venir ?
- Une vieille connaissance de papa et maman doit venir nous chercher pour aller à notre destination de vacances, dit Blanche en arrivant avec un sac au dos. On ferait bien de sortir pour l’attendre, non ?
- Bonne idée
, dit Hector. Va falloir m’aider à porter les valises, par contre, je n’ai pas 10 bras.
- Et moi, tu crois que j’en ai plus ?
demanda Henry en plaisantant.

Hector appela son Cizayox à la rescousse et ils prirent ensemble plusieurs valises. C’est Elekable qui attrapa les deux dernières. Ils sortirent ensuite ensemble de la maison pour se poser au seuil de la porte. Camille portait Crikzik dans ses bras. Elle sursauta quand, soudainement, un Pokémon apparut devant ses yeux. C’était un grand oiseau vert qui se tenait debout, les ailes blanches repliées comme des bras le long du corps. Camille devina qu’il s’agissait d’un Xatu. Elle avait déjà pu en voir dans des livres mais elle n’avait jamais eu l’occasion d’en apercevoir un pour de vrai.

- Camille, voici Xatu ! dit Hector avec un grand sourire.
- Comment il a fait pour venir comme ça ? demanda l’enfant.
- Xatu est capable de se téléporter, dit Blanche. Il peut se déplacer d’où il veut et où il veut d’un clin d’œil.
- Woaw !
s’exclama Camille, impressionnée.
- C’est lui qui va nous faire voyager, comme ça on arrivera rapidement sur place.

Camille déglutit. Est-ce que ça faisait mal, la téléportation ? Et puis, même si elle était très curieuse, la jeune enfant se sentait intimidée par le Pokémon et elle serra d’autant plus son Crikzik, tel une peluche qui manifestait son mécontentement par quelques notes de musique. Sa mère la prit par l’épaule et elle s’avança timidement vers Xatu, qui n’avait presque pas bougé depuis son arrivé. Lorsqu’ils furent tous rassemblés autour de lui, Xatu ouvrit rapidement ses ailes et ses yeux scintillèrent. Camille ne s’était pas attendue à ça et elle sursauta à nouveau avant de constater qu’ils n’étaient plus à Doublonville.

Ils se trouvaient dans une sorte de large prairie à l’herbe fraîchement coupée. Tout autour d’eux, il y avait plusieurs roulottes colorées et, derrière elles, un grand chapiteau rouge et blanc, avec des touches dorées, se dressait fièrement. Mais ce n’était pas tout, des dizaines de Pokémon étaient aussi présents et poussèrent des exclamations réjouies à leur arrivée. Camille les regarda, émerveillée. Ils avaient beau être nombreux, elle aurait été capable de tous les nommer, ou presque. Certains de ces Pokémon étaient plus impressionnants que d’autres, notamment Tauros, Rhinoferos, Ursaring, Némélios, Bêtochef, Jungko et Simiabraz, qui étaient un peu plus en retrait. Un Cupcanaille et un Limaspeed jonglaient tout en leur adressant des sourires joyeux. Un Mr.Mime et un Qulbutoké maquillés leur adressèrent de grands signes de bras tandis qu’Eoko, Grodrive, Insolourdo et Canarticho s’exprimaient dans leur langage, incompréhensible des humains. Néanmoins, un Pijako, qui faisait face à Camille, était présent pour faire la traduction.

- Un Bon anniversaire Camille ! De la part de toute la Troupe ! s’exclama l’oiseau.
- Waouh ! s’écria la jeune enfant. Où on est ?
- Nous sommes à Unys, pas loin de la ville de Méanville, dit Hector. On a réservé des chambres d’hôtel là-bas pour rester quelques jours. Mais ce soir, nous allons assister à une représentation du Cirque. Ce sont tous d’anciens amis.

Camille était soudainement très excitée, comme à son réveil. Elle n’avait jamais été au cirque par le passé et elle avait hâte de faire connaissance avec les Pokémon de la Troupe. Comme s’il avait lu dans ses pensées, Xatu s’exprima, directement traduit par Pijako.

- Tu peux aller jouer avec les Pokémon présents en attendant la représentation de ce soir. Tout est déjà prêt.

Camille ne se fit pas prier et courut, Crikzik dans les bras, à la rencontre des Pokémon de la Troupe, suivie par Grodoudou et Scalproie. Seul Xatu était resté en retrait, pour parler avec Hector, Blanche, Henry et Marie.  




Un homme était assis sur un siège, le visage crispé en un sourire forcé. Il portait des vêtements rayés blancs et bleu. Il n’avait pas bougé depuis qu’il s’était assis là. Derrière lui, un Escroco, adossé à un mur, et un Papilord à la fenêtre étaient en grande conversation.

- Et à quoi ça va nous servir, au final ? demanda l’Escroco. Tu peux m’expliquer ça, Dédain ?
- Aucune idée,
dit le Papilord en nettoyant la lame d’un petit sabre. Mais ce sont les ordres du Patron, et on ne rechigne pas contre les ordres du Patron.
- N’empêche, je ne vois pas en quoi cela nous aidera à atteindre nos objectifs !
- Et alors ? Je te rappelle que nous ne serons quasiment pas impliqués dans l’affaire. C’est l’autre imbécile qui va devoir agir,
ajouta-t-il en désignant l’homme assis.
- Me parle pas de celui-là, je me demande encore pourquoi on l’a épargné.
- Aarsten, même si je partage ton avis au sujet de ce gars, ce sont les ordres du patron, un point c’est tout.
- Ouais, ouais, le patron… mais je me demande quand même…
- Aartsen, ta gueule. Juste, ta gueule.


Le dénommé Aartsen se tut, apparemment vexé. Il se déplaça jusqu’au piano puis se mit à y jouer une mélodie rapide avec brio tandis que Dédain continuait à nettoyer ses armes. L’homme, lui, n’avait tout simplement pas bougé un muscle. C’était à se demander s’il pouvait respirer.




Pendant la journée, Camille eut l’occasion de rencontrer la totalité des membres de la Troupe, avec qui elle joua à différents jeux, comme un Cache-cache géant, ou une course à dos de Pokémon. Au milieu de l’après-midi, Edith, la seconde marraine de Camille, arriva, accompagnée des Hamers, Frederick et Estelle, des amis de la famille. Ils n’étaient pas venus les mains vides, puisqu’ils donnèrent quelques paquets cadeaux que Camille s’empressa d’ouvrir, pour découvrir une Pokémontre flambant neuve, trois Poképoupées, représentant Gloupti, Chenipotte et Toudoudou, ainsi qu’un livre intitulé « Les Pokémon de Jotho ». La jeune fille les remercia avec entrain et commença à feuilleter le dernier cadeau pour avoir un avant-goût de ce qu’elle y apprendrait d’utile lorsqu’elle pourrait se lancer dans une aventure.

- Ha, voilà les plus beaux ! s’exclama Marie en voyant les nouveaux arrivants.
- Salut Marie, dit Estelle. Tu vas bien ?
- Très bien et toi ? Félicitation pour ton diplôme de médecine, dit !
- Oui, merci, mais j’en avais marre de ces études, je suis contente de les avoir terminées ! Je vais pouvoir continuer de parcourir le monde.
- Un diplôme comme celui-ci te sera toujours utile
, dit Frederick. Et puis, il y aura bien un jour où tu te diras « J’suis trop vieille pour ces conneries ».
- Moi je trouve ça assez vivifiant, je dois dire,
dit Edith. Enfin, je trouvais, puisque depuis que je dois m’occuper du Clan, c’est un peu en dehors de mes préoccupations. Où sont les autres ?
- Blanche, Hector et Henry sont partis ranger les valises à l’hôtel,
dit Marie. Je reste ici pour surveiller Camille, mais elle n’en a pas besoin je crois. Mais je te retourne la question, Edith ! Où sont les Stones ?
- Rosa et Eden ne pourront pas venir aujourd’hui,
dit Edith. Des imprévus, enfin… elles viendront dès demain nous rejoindre.
- Ha, c’est dommage… Depuis que Rosa a gagné le Grand Festival, elle est très occupée, je présume ?
- Je ne suis pas sûr que ce soit à cause de ça qu’elles n’ont pas pu se libérer. A quelle heure est la représentation ?
- A 18h30. Les spectateurs commencent déjà à arriver.


En effet, Qulbutoké et Mr.Mime avaient dû cesser de jouer avec Camille pour s’occuper de la caisse et de l’Entrée. D’autres membres de la Troupe avaient aussi dû se retirer pour faire des démonstrations de leurs talents, telles des avant-goûts, tandis que Camille était restée à l’arrière du Chapiteau, avec Grodrive, Eoko, Cupcanaille, Grodoudou, Scalrpoie et Crikzik. Ils étaient en train de jouer lorsqu’arriva une jeune fille, qui devait avoir environ l’âge de Camille. Elle avait de longs cheveux blonds, un peu comme du maïs. Elle portait, à l’instar de Camille, une robe bleue ciel. Dans ses bras, elle avait une vieille Poképoupée représentant un Branette. Elle observait les Pokémon et Camille avec un mélange de curiosité et d’envie.

- Tu veux venir jouer ? demanda Camille lorsqu’elle aperçut l’inconnue.

La jeune fille rougit et acquiesça timidement de la tête. Les Pokémon l’accueillirent gentiment et ils commencèrent à jouer une partie de Touche-Touche. Au fur et à mesure de la partie, la petite était de plus en plus décontractée et les deux fillettes devinrent ainsi rapidement amies.

- Tu t’appelles comment ? demanda Camille.
- Je m’appelle Eve, et toi ?
- Moi c’est Camille, et c’est mon anniversaire aujourd’hui !
- C’est vrai ? Tu as quel âge ?
- Neuf ans tout pile, et toi ?
- Moi j’aurai 9 ans aussi dans 1 mois !
- Tu viens d’où ? T’habites ici ?
- J’habite Méanville, et toi ?
- Moi je viens de Doublonville, mais je vais à l’hôtel ce soir parce qu’on voyage en téléportation pour mon anniversaire.
- En télé-quoi ? C’est où Doublonville ?
- C’est une grosse ville de Jotho, et même que ma maman elle est Championne de l’Arène.
- Camille ?
appela soudainement la voix de cette dernière.

Les deux fillettes s’arrêtèrent de parler et Blanche arriva, accompagnée de son Ecremeuh.

- C’est bientôt l’heure, trésor ! Ho mais… qui est-ce ?
- C’est Eve, c’est ma nouvelle copine,
répondit Camille avec allégresse, faisant rougir son amie.
- Ha génial ! Mais ses parent doivent la chercher, sûrement…
- Mes parents sont à l’étranger,
dit Eve. C’est mon Tuteur qui m’a amené ici, mais il me laisse faire un peu ce que je veux…
- Dis maman, elle peut venir à côté de nous pour voir le Cirque ?
- Hum… Si ça ne la dérange pas…
- Super ! s’exclama la fillette.





Les Pokémon de la Troupe firent ce jour-là une Représentation digne de leur réputation. La parade, dirigée par Tauros, mettait en scène Pijako qui esquivait de justesse les assauts des lourds et puissants Pokémon qu’il présentait en même temps.

Vinrent ensuite les jongleurs, Limaspeed et Cupcanaille, qui se disputèrent en surenchère, rajoutant toujours de nouvelles balles et autres objets à leur spectacle. Cette partie se termina lorsque Cupcanaille, qui avait eu moins de balles que Limaspeed, mangea 5 pommes que ce dernier utilisait, rétablissant l’équilibre à l’hilarité générale.

Bétochef fit son apparition et montra l’étendue de sa force physique en soulevant divers poids, ainsi que plusieurs membres du public, dont Fredérick. Il tenta ensuite de soulever une haltère, mais sans succès. Le public parut déçu, jusqu’à ce que Mr.Mime débarque et attrape l’haltère pour la ranger, puisqu’il s’agissait d’un simple ballon.

Canarticho, Insolourdo, Eoko et Grodrive, l’ancienne Garde Rapprochée du Seigneur Poutine, arrivèrent ensuite pour défier des membres du public. Leur travail d’équipe leur permis de rivaliser contre de puissants Pokémon. Après avoir défait deux spectateurs lambda, ils firent égalité contre le Scorvol et le Pyrax d’Edith.

De retour sur scène, Mr.Mime commença son numéro clownesque avec son partenaire, Qulbutoké, qui renvoyait inexorablement toutes les tartes à la crème que Mr.Mime lui lançait au visage, malgré l’usage de différentes techniques, comme un canon.

Les acrobates suivirent en mettant en scène leurs talents d’équilibristes, capables de marcher sur un ballon roulant lui-même sur un câble tendu. Ils mirent ensuite leur souplesse à disposition de prouesses dont l’être humain aurait certainement été incapable, à travers des sauts magnifiques et des acrobaties dangereuses.  

Camille assistait aux spectacles avec émerveillement, retenant son souffle, riant aux éclats et manifestant sa bonne humeur. Elle était assise à côté de Marie et d’Eve, dont Blanche n’avait pas réussi à trouver le Tuteur avant que ne commence la Représentation. Elle et son mari étaient assis juste derrière, aux côtés d’Henry, Fréderick et Edith. Estelle était assise à côté de Marie. Lorsque Scalproie entra sur scène, Camille poussa une exclamation de surprise et se retourna vers Henry.

Le Lanceur de Couteau fut présenté par Pijako comme un ancien ami présent exceptionnellement pour montrer qu’il n’avait pas rouillé depuis tout ce temps. Attrapant sa collection de couteau, il perça toutes les balles que Cupcanaille lança en l’air. Puis il fit venir Henry, qui se plaça contre un mur dressé là par Bétochef. Il lança ses couteaux avec une précision légendaire. Néanmoins, le public poussa des cris lorsqu’un couteau alla se placer dans la manche d’Henry… Avant que celui-ci ne manifeste qu’il n’avait pas de bras dans cette manche.

Scalproie quitta la scène et fut remplacé par Grodoudou. Camille était surexcitée en voyant le Pokémon de sa Marraine sur scène. La Chanteuse entonna alors son chant, toujours aussi magnifique et serein qu’auparavant. Cette sérénade avait le don de calmer les esprits et d’offrir à ceux qui l’entendaient un état de béatitude.

Enfin arriva Xatu. Son numéro de Mentaliste était le grand final et Pijako se devait de le traduire pour que le public comprenne ce qu’il se passait. Il fit venir 3 spectateurs et devina sur eux plusieurs éléments, comme leur nom, celui de la personne qu’ils aimaient, ou bien la date de leur mariage. Puis enfin, il fit demander Camille. La petite, surexcitée, se leva et rejoignit le Mentaliste, Crikzik dans les bras. Pijako annonça que si Xatu l’avait fait venir, c’était à cause de sa date d’anniversaire, et Grodoudou entonna un nouveau chant, repris par le public. Cupcanaille et Tauros apportèrent alors un grand paquet cadeau que Camille déballa, découvrant une petite Bicyclette rose, ainsi qu’un set de jonglage et de magie pour enfant. Pijako annonça la fin de la Représentation et les artistes vinrent saluer le public, Camille à leurs côtés.
C’était probablement la plus belle journée d’anniversaire dont Camille aurait pu rêver.  




Le public sortait du chapiteau, mais beaucoup de monde restait encore pour admirer certains membres de la Troupe, ou pour acheter des choses à manger. Cupcanaille vendait de la barbe à papa et des sucreries tandis que Bétochef occupait un stand de burgers. Un homme servait aussi des glaces, un peu plus à l’écart. La nuit était tombée, mais Camille était tellement excitée qu’elle serait bien restée debout encore plusieurs heures. Lorsqu’Eve signala qu’elle avait chaud à cause des projecteurs, Camille pria sa mère pour lui donner de l’argent afin d’aller acheter une glace avec son amie.

- Il faudra qu’on retrouve son tuteur avant de partir, dit Hector en voyant les deux jeunes filles s’éloigner.
- Oui, on va attendre Xatu pour lui demander de l’aide, dit Blanche. Ce sera un jeu d’enfant pour lui de le retrouver.
- C’était vraiment bien !
s’exclama Estelle. C’est la première fois que je les voyais en action, en fait.
- On est plus habituées à les voir combattre,
dit Edith.
- Excusez-moi… vous êtes bien la Sage du Clan Distorsion ? demanda une voix inconnue.

Edith se retourna, étonnée. L’homme qui lui parlait devait avoir 35 ans. Grand, rasé de près, il avait des cheveux bruns et portait un vieux manteau de la même couleur.

- Inspecteur Besace, Police Internationale, dit l’homme. J’enquête sur des vols de statues. Je viens justement de lire un rapport sur votre Clan.
- Heu… Oui, et c’est quoi le problème avec moi ?
- Hé bien, l’une des statues représentait Giratina qui, je pense, est l’emblème de votre Clan, non ?  
- C’est exact. Mais si vous avez lu un rapport, pas besoin de moi pour le confirmer…
- Est-ce que vous pourriez m’en dire plus ? Cette statue résidait aux portes du Vieux Manoir de Sinnoh.
- Excusez-moi, mais je suis en vacances, et j’aimerais bien en profiter,
répondit sèchement Edith.

L’Inspecteur regarda la Sage avec déception. Il soupira et s’éloigna tandis que Xatu et Pijako sortaient du Chapiteau.

- Superbe représentation, Xatu ! dit Estelle.
- Vous avez été géniaux ! dit Blanche. Camille est ravie !

Xatu et Pijako avaient l’air assez content d’eux et ils commencèrent à discuter avec leurs vieux amis lorsqu’Henry exprima un détail sur lequel il se questionnait depuis un moment.

- Dis-moi, Xatu, je me posais une question. J’ai remarqué l’absence de Mistigrix…

Xatu afficha soudainement un visage plus sombre et Pijako leur expliqua, avec une expression triste, que Mistigrix avait disparu du jour au lendemain, sans laisser de trace, un an auparavant. Xatu avait fait son possible pour tenter de la localiser, mais il n’avait jamais réussi. La discussion fut soudainement moins animée, les humains s’étonnant que Xatu n’ait pu repérer quelqu’un. Puis, en essayant de changer de sujet, le Mentaliste leur demanda où était passée Camille.

- Ho, elle est allée chercher une glace avec sa copine, dit Blanche.
- Mais on ne vend pas de glaces… s’étonna Pijako.
- Ben vous n’avez pas embauché un vendeur de glaces ? s’étonna Estelle. Je l’ai vu aussi. Un gars avec un grand sourire tout crispé.
- Nous n’avons jamais eu que des Pokémon dans la Troupe, même pour la vente de nourriture,
répondit Pijako.
- Mais alors, c’était qui… ?

Tous ensembles, ils se retournèrent machinalement en direction du vendeur de glaces. Celui-ci venait de démarrer sa camionnette pour partir. Il regardait par la fenêtre dans leur direction, le visage crispé dans un sourire forcé. Puis, sans plus attendre, il prit la fuite. Il n’y avait plus aucune trace de la présence des deux fillettes.

- CAMILLE ! cria Blanche en se mettant à courir vers le véhicule, des larmes aux yeux.
- Blanche, attends ! cria Hector.
- NON, J’ATTENDS PAS !!! lui répliqua vivement sa femme en courant le plus rapidement possible.
- Elles sont peut-être toujours ici, dit précipitamment Henry. On s’alarme peut-être pour rien, mais rejoins ta femme, nous, on fouille l’endroit !

Hector invoqua son Dardargnan et lui donna l’ordre de poursuivre le camion, afin que, s’il devait leur échapper, savoir où le marchand de glaces allait. Puis il courut rejoindre sa femme, Cizayox sur les talons. Au Cirque, c’était la panique et tous les membres de la troupe, alertés par Xatu et Pijako, fouillaient les lieux avec l’aide d’Henry, Marie, Estelle et Fréderick. Edith cherchait elle aussi quand elle fut interrompue par un bruit de moteur.

- Montez, vite !

C’était l’inspecteur Besace, au volant d’une grosse moto. Il avait été mis au courant par Xatu et avait décidé de prendre le kidnappeur potentiel en charge. Edith hésita une seconde, puis s’assit derrière lui. Ils commencèrent la course en violant toutes les lois limitant la vitesse de déplacement. En rattrapant Hector et Blanche désespérés, ils purent connaître la direction indiquée par Dardargnan. Enfin, après quelques minutes de stress intense, ils aperçurent la camionnette.

Celle-ci ne roulait pas bien vite, juste assez pour ne pas être rattrapée par la course du couple. L’Inspecteur la dépassa et fit un dérapage pour barrer la route et l’obliger à s’arrêter, ce qu’elle fit. L’homme ouvrit sa portière et en descendit. Il avait exactement le même visage que celui qu’il avait adressé en partant, comme si celui-ci était figé. De plus près, Edith remarqua qu’il lui manquait une dent. Il eut un petit ricanement et appela ses 3 Sorboul à l’attaque. Il était prêt à combattre.
Edith descendit de la moto et regarda le Glacier avec de la haine dans le regard. Elle attrapa ses Pokéball et invoqua Pyrax et Scorvol.

- Où sont-elles ? demanda Edith.

Le Glacier ne répondit pas. Cependant, ses yeux se tournèrent vers l’arrière du camion. Ça devait être là que les deux fillettes étaient enfermées…

Hector et Blanche n’étaient pas encore arrivés et tous les autres étaient en train de chercher au Cirque. Edith et l’Inspecteur allaient devoir se battre seuls.

- Sans vouloir vous embêter, j’ai peur de ne pas avoir de Pokémon pour participer au combat, annonça Besace d’un ton amer.
- C’est bien ma veine, soupira Edith. Si vous pouviez tenter de libérer les filles pendant que je l’occupe…
- Pas de souci !
répondit l’Inspecteur en s’éloignant pour contourner le combat.

Malheureusement, comme s’il avait compris ce qu’ils mijotaient, le Glacier se déplaça avec vivacité pour se placer face à l’Inspecteur. Il enleva ensuite le gant blanc qu’il portait à la main droite et asséna un coup de poing fulgurant dans le bas ventre de l’Inspecteur, qui n’eut pas le temps d’esquiver. Il vola un mètre plus loin. Lorsqu’il voulut mettre sa main là où il ressentait la douleur, il constata une fine pellicule de neige à cet endroit. Il regarda avec étonnement le Glacier, dont la main droite était bleue et recouverte de glace. Toujours le visage figé dans un sourire forcé, il ricanait.




Les deux petites filles étaient montées dans la camionnette de leur plein grès, lorsque le glacier leur avait fait comprendre qu’il n’avait plus le parfum qu’elles demandaient mais qu’il devait en rester. Il les avait alors invitées à chercher avec lui, ce qu’elles avaient accepté sans imaginer qu’il refermerait subitement la porte sur elles, les piégeant à l’intérieur. Elles avaient voulu frapper à la porte, mais lorsque le véhicule démarra, elle s’était assise pour ne pas perdre l’équilibre.

Si elles étaient un peu inquiètes, les deux fillettes tentaient de se rassurer l’une l’autre. Elles avaient aussi ouvert un carton et avaient commencé à manger la glace qu’elles voulaient acheter en attendant. Cependant, la température à l’intérieur du camion était très basse et elles avaient cessé de manger. Pour se réchauffer, elles s’étaient rapprochées et se serraient l’une contre l’autre.

La camionnette venait de s’arrêter. Camille et Eve s’étaient donc relevées pour taper à nouveau sur la porte et marquer leur présence. Elles avaient bien Crikzik avec elles, mais celui-ci ne connaissait pas d’attaques pour les sortir du pétrin. Tandis que la poupée d’Eve, ce n’était rien de plus qu’une pièce de chiffon.




Edith avait demandé à son Pyrax de s’occuper de deux des Sorboul tandis que Scorvol combattait le dernier. Si Pyrax avait l’avantage du type, ses deux adversaires se débrouillaient très bien pour éviter les flammes du papillon, sans pour autant réussir à le blesser. Scorvol, lui devait faire plus attention aux coups du Sorboul qui lui était attribué et qui enchaînait les Souffles Glacés. Mais Edith gérait la situation.

L’Inspecteur Besace s’était relevé. Le Glacier était repassé à l’attaque et son adversaire reculait toujours plus pour éviter un nouveau Poing-Glace. Jamais il n’avait vu quelqu’un utiliser une technique réservée aux Pokémon. En reculant pour éviter un nouveau coup, il senti contre son dos un arbre. Le Glacier l’avait acculé dans la dernière limite et il ne pourrait plus esquiver si facilement. Lorsqu’il le vit se préparer à le frapper au visage, l’Inspecteur Besace se baissa rapidement et en profita pour donner un coup dans les jambes du Glacier qui tomba à la renverse. Besace se releva et, tel un catcheur, écrasa son adversaire avec son coude. Le Glacier voulut se relever mais il subit rapidement une prise qui l’immobilisait presque complètement. Sa main glacée, en tout cas, ne pouvait plus atteindre Besace.

- Edith, je peux vous demander de l’aide pour le menotter ?
- Quoi ? répondit celle-ci, absorbée par son combat. Ha, oui, j’arrive !

Mais alors qu’elle se retournait, elle vit les trois Sorboul la dépasser et charger l’Inspecteur. Mal leur en pris, parce qu’ils avaient baissé leur garde.

- Pyrax, maintenant !

Les Sorboul se rendirent compte de leur erreur trop tard. Comme ils se retournaient, ils subissaient de plein fouet la chaleur des flammes avant de tomber par terre, apparemment évanouis par ce brusque excès de température. Edith courut, prit les menottes dans les poches de Besace et les attacha aux mains du Glacier, derrière le dos de ce dernier.

- Je vais libérer les filles, dit ensuite Edith. Vous le surveillez ?
- Oui oui, allez-y.
- Pyrax, tu restes ici aussi. Scorvol, tu vas m’aider à ouvrir.


Les Pokémon approuvèrent et tata Edith courut délivrer sa filleule. Lorsque Scorvol ouvrit la porte, à l’aide de ses puissantes pinces, les deux fillettes se jetèrent dehors et Camille se jeta dans les bras d’Edith.

- Tu n’as rien, ma chérie ? demanda-t-elle.
- J’ai froid et j’ai plus envie de glace… Il reste du gâteau ?

Comme elle prononçait ces mots, Hector et Blanche, en sueur, débarquèrent. La Championne de Doublonville se jeta sur sa fille pour la serrer contre elle, des larmes aux yeux tandis que son mari remerciait Edith. Eve, elle, restait en retrait, un peu gênée par toutes ces émotions. Elle regardait son amie et Blanche avec une petite touche de jalousie.

Le Glacier, lui, était toujours immobilisé par l’Inspecteur. Son visage n’avait pas changé d’un poil et il continuait de sourire avec la même expression forcée. Sa main bleue restait plus froide qu’un cadavre, recouverte de particules de glace et de neige. Plus loin, sur les hauteurs, deux Pokémon observaient la scène, satisfaits.


Dernière édition par unpuis le Lun 5 Oct - 21:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Lun 5 Oct - 19:58

Toujours aussi bien mn petit Unpui, pas de mort pendant cet épisode !
Je suis fier de toi ! :)
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Lun 5 Oct - 20:02

"Celui-ci venait de démarrer sa camionnette pour partir."
Bakura sort de ce corps


Sinon très bon chapitree,j'attends la suite :333


inb4 mistigrix thugification
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Lun 5 Oct - 22:38

C'est pas assez creepy. C'est pas assez malsain. Ça cache quelque chose... ;c
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Mar 6 Oct - 9:17

Bon chapitre qui amène bien le début de la fin (lel). Je trouve ça agréable aussi d'avoir un chapitre sans 4 morts à la minutes, ça repose un peu la lecture et l'action et permet de mieux démarrer.
Pour l'instant je dirais que le personnage qui m’intéresse le plus hormis Eve c'est le Glacier.
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Dim 8 Nov - 22:55

Chapitre 2 : Further, Le Titan d’acier
 
Ils étaient tous revenus au chapiteau. Le Glacier avait été menotté et des policiers appelés par l’Inspecteur Besace l’avaient pris en charge. L’expression du visage du kidnappeur n’avait pas changé pour un sou. Besace avait demandé à parler aux deux enfants avec leurs parents pour savoir comment il s’y était pris pour les enfermer.
 
-          On voulait de la glace au chocolat, mais il en avait plus ! avait dit Camille.
-          Puis il nous a fait un geste pour nous indiquer l’entrée de la camionnette, et on a cru qu’on devait y entrer pour aller chercher la glace… continuait Eve.
-          Puis il a fermé la porte ! s’était indignée Camille avec un air ronchon. Il a voulu nous faire une blague ?
-          On peut dire ça comme ça, avait déclaré l’Inspecteur en soupirant.
 
A part, Xatu et Pijako observaient le Glacier d’un œil sombre. Lorsqu’Edith les avait rejoints, Xatu lui avait expliqué que cet homme n’était clairement pas normal. Xatu ne distinguait pas grand-chose de lui, comme si ses sentiments avaient été effacés. Mais ce qui inquiétait le plus la Sage, c’était son étrange main de glace avec laquelle il avait été capable d’utiliser une attaque qui ressemblait étrangement à Poing-Glace. Les humains avaient toujours été incapables de reproduire les attaques des Pokémon, hormis des mouvements simples tels que Charge… Alors comment se faisait-il que cet homme en fut capable ?
 
Non loin, Marie et son père discutaient avec Frederick et Estelle. Grodoudou et Scalproie étaient eux aussi présents. Ils avaient la même expression sur le visage qu’Edith et Xatu. L’indignation et l’inquiétude s’y lisaient.
 
-          Ce gars nous cache quelque chose, c’est sûr… dit Estelle.
-          Après ce qu’on a vécu ensemble, ce serait une trop grande coïncidence… dit Henry.
-          Tu penses qu’il a un lien avec Felicae ? demanda Frederick.
-          Felicae a été dissoute, dit Marie. Spectra s’est chargée de s’occuper des derniers membres en vie et de les réinsérer dans la société. Il n’y a pas eu d’incidents depuis, je crois…
-          Mais il reste les Mélancolux, dit Estelle. Tu te souviens de ce qu’elle nous a dit ? Ce sont eux qui manipulaient toute la Secte !
-          Et ils étaient déjà là, la première fois… dit amèrement Henry.
-          N’empêche, il y a des tarés partout, dit Frederick. On ne peut pas exclure qu’il n’ait aucun lien avec toutes ces histoires…
-          J’avoue que j’ai du mal à y croire… Tu te souviens de pourquoi l’Inspecteur voulait parler à Edith ?
-          Une histoire de cambriolage, non ?
-          Je ne sais plus justement, mais ça avait l’air de concerner le Clan Distorsion…
 
Leur conversation fut interrompue par l’arrivée en courant d’un homme. Celui-ci portait un costume bordeau assez chic ainsi qu’un pantalon beige. Son visage était caché par un masque complètement blanc, un peu comme on en voit au théâtre, et qui affichait un grand sourire. Mais l’homme, lui, était à bout de souffle et il s’arrêta pour le récupérer. Ils l’observaient quand il se redressa et aperçu l’Inspecteur qui terminait son interrogatoire.
 
-          Eve ! S’écria l’homme masqué avant de se précipiter vers la jeune fille.
 
 Eve se retourna et afficha un grand sourire à la vue de l’inconnu. L’homme la prit dans ses bras, apparemment rassuré.
 
-          Tu as réussi à me faire peur, chipie ! lui dit-il. Où étais-tu passée ?
-          Excusez-moi ? l’interrompit Blanche. Vous êtes le tuteur d’Eve ?
 
L’homme détourna son regard caché par son masque. Ses yeux n’étaient même pas visibles. Il lui présenta sa main droite.
 
-          Mr.Smile, ravi de vous rencontrer. Je suppose que c’est vous qui vous êtes occupée d’Eve ?
-          Je dirais plutôt que c’est ma fille qui s’en est occupée, dit Blanche en lui serrant la main. Je les ai trouvées à jouer ensemble juste avant la représentation.
-          Elle réussit toujours à échapper à ma vigilance, répondit Mr.Smile en laissant échapper un petit rire. Elle est très autonome pour son âge, vous savez, depuis que ses parents ne sont plus là…
-          Mr.Smile, intervint Hector. Il y a eu un … un incident avec Eve et ma fille.
 
L’homme masqué tourna la tête vers Hector. Il resta un bref instant sans bouger, comme s’il l’examinait, avant de répondre précipitamment pour combler ce silence.
 
-          Quel genre d’incident ? Elles ont cassé quelque chose ?
-          Non, elles ont failli être victimes d’un kidnapping.
-          QUOI ? s’écria Smile.
 
Le couple de Jotho et l’Inspecteur Besace entreprirent alors d’expliquer au tuteur d’Eve les évènements récents. Malgré son masque souriant qui cachait l’intégralité de son visage, Mr.Smile réagissait à tous les détails et laissa échapper quelques jurons.
 
-          Vous avez donc sauvé Eve… finit-il par dire à la fin du récit. Je vous dois une fière chandelle, je crois… Rappelez-moi vos noms ?
-          Vous pouvez m’appelez Hector, répondit ce dernier. Ma femme se nomme Blanche et voici l’Inspecteur Besace qui a largement contribué au sauvetage.
-          Mr.Smile, malgré les émotions de la soirée, il vous faudra passer au poste de police de Méanville. Nous sommes tous très fatigués, inutile de faire cela ce soir, mais j’attends votre visite dès demain.
-          Comptez sur moi, Inspecteur… répondit Mr.Smile.
-          Dit, Smile ? intervint Eve. Est-ce que… Camille peut venir jouer chez nous ?
-          Heu, ça dépend si ses parents sont d’accord, répondit-il avec un air dépourvu avant de regarder à nouveau le couple.
-          C’est-à-dire que nous sommes en vacances ici… commença Hector.
-          Vous pourriez passer au Parc ? reprit vivement Smile.
-          Le Parc ?
-          Je gère un Parc d’attractions, Smiland, continua Mr.Smile. C’est pour ça que je me trimballe en permanence un masque, pour la publicité ! Vous pourriez passer une journée en compagnie d’Eve ? Je n’ai pas toujours le temps de m’occuper d’elle et pour une fois qu’elle aurait une amie…
 
Hector semblait hésiter. Il adressa un regard à Blanche et lut sur son regard qu’elle était pour cette idée.
 
-          C’est d’accord. Je pense que Camille sera très contente de revoir son amie.
-          C’est parfait ! Je propose que nous nous reposions demain et que vous passiez plutôt le jour suivant, qu’en dites-vous ?
-          C’est parfait, affirma Blanche.
 
Ce fut le tour d’Hector de présenter sa main à Mr.Smile. Celui-ci la regarda un instant et Hector cru qu’il allait lui laisser un vent. Mais il lui serra finalement la main avant de déguerpir avec sa tutelle. Mais cette poignée de main intrigua Hector. Était-ce son imagination ou la main de Smile tremblait légèrement ?
 


 
Lorsqu’ils arrivèrent à l’hôtel, ils tombèrent tous de fatigue dans leur lit et plongèrent directement dans un grand sommeil. Tous exceptée Edith. Avant de partir, elle avait demandé à l’Inspecteur Besace de lui confier son dossier, promettant qu’elle allait y jeter un coup d’œil. Elle se plongea dans les papiers du policier jusqu’au lever du soleil.
 
Actuellement, 13 statues avaient été volées, et pas des petites puisqu’elles étaient à l’échelle 1/1. Toutes représentaient des Pokémon légendaires de grande importance. Ho-Oh, Celebi, Groudon, Kyogre, Palkia, Dialga, Giratina, Xerneas, Yveltal, Zygarde, Créfollet, Créfadet, Crehelf et, plus récemment, Kyurem. Ces vols avaient commencé il y a plus de deux ans, mais la fréquence de ceux-ci s’était subitement accélérée depuis quelques temps.
 
Personne n’avait été en mesure d’expliquer la disparition des statues. Celles-ci pesaient certainement plusieurs tonnes et il était donc assez invraisemblable que les voleurs se contentent de les porter sur leur dos… La Police internationale suspectait le ou les voleurs d’utiliser un moyen de transport assez grand pour charger discrètement une statue ou de procéder par Téléport.
 
L’Inspecteur Besace était le seul témoin d’un des vols, mais il avait été assommé par derrière avant de repérer tous les opposants. Il avait néanmoins décrit un gigantesque Galeking…
 
Il était temps pour la Sage du Clan Distorsion d’investiguer quelque peu…
 


 
-          L’opération s’est déroulée sans accroc, déclara Dédain.
 
Le Papilord et l’Escroco venaient d’arriver dans un grand laboratoire. Ils s’adressaient à une femme vêtue d’un tailleur noir très chic, assise sur une chaise. Ses cheveux coiffés en chignon étaient noirs comme les plumes d’un Corboss. Elle tenait en main une grande paire de ciseaux qu’elle aiguisait d’un air absent en écoutant le rapport de Dédain et Aarsten. La pièce était remplie de machines bizarres et de cuves dans lesquelles baignaient des créatures difformes. A l’autre bout de la pièce, il y avait aussi un homme en blouse blanche qui lisait un dossier en sirotant un Soda Cool. Il ne faisait pas attention à eux, comme s’il ne les avait même pas vus arriver. Enfin, juste au-dessus de l’entrée que venaient de passer les deux Pokémon, quatre Mélancolux flottaient nonchalamment et éclairaient les lieux de leurs flammes bleutées.
 
-          Ils se sont contentés de l’arrêter et de l’envoyer en prison, je suppose ?
-          Oui, mais vous ne pensez pas qu’il risquerait de parler, s’inquiéta Aarsten, l’Escroco. J’ai aucune confiance en ce gars.
-          Ne vous inquiétez pas, il n’y a aucun risque que notre Glacier dise un traître mot, répondit la femme avec un grand sourire. Mais tant qu’il peut nous servir, autant l’utiliser au maximum.
-          Vous voulez dire que … ? s’indigna Aartsen.
-          Parfaitement, nous allons le libérer.
-          Mais il ne sert à rien !
-          Il n’est pas de cet avis, répliqua sèchement la femme. Je crois qu’Il a de grand projet pour lui.
-          Vous désirez qu’on le sorte de là, madame ? demanda le Papilord en attrapant son sabre.
-          Non, nous avons besoin de vous autre part, répondit-elle. Je vais moi-même m’en occuper d’une manière un peu plus douce, avec l’aide de Lain.
-          Lain est ici ? demanda Aarsten, étonné.
 
La femme sourit et, en rangeant sa paire de ciseaux bien aiguisée, elle leur montra une petite clé USB dans sa main. Puis, sans ajouter un mot, elle se releva et quitta le laboratoire, accompagnée des 4 Mélancolux. Dédain adressa alors un regard vers l’homme.
 
-          Hey, vieux fou, Morgue n’est pas avec toi ?
-          Further est venu le chercher, répondit le Professeur Nessmad. Ils doivent ramener une nouvelle Idole. 
-          Avec Further ? ricana le Papilord. Tsss, si on commence à donner des subordonnés à cet imbécile, il va encore se croire pour plus haut qu’il n’est !
 

  
 
Lorsqu’Eden et Marie Stone arrivèrent à l’hôtel, vers 10h00 du matin, elles tombèrent directement sur Edith et les Hammers qui les attendaient. Aussi n’eurent-elles même pas le temps de déposer leurs valises qu’elles devaient repartir avec eux à Sinnoh, au Q.G du Clan Distorsion, à l’aide du Kadabra d’Eden.
 
La Sage désirait en effet faire quelques recherches à propos de la statue de Giratina qui avait été volée. Les archives du Clan étant bien fournies, elle avait donc demandé aux deux familles de l’aider à fouiller à la recherche d’informations concernant cette fameuse statue. C’est ainsi qu’ils se plongèrent tous dans divers documents assez anciens, Eden et Marie ronchonnant quelque peu devant la tâche imprévue.
 
Il devait être 15h de l’après-midi lorsque Frederick dénicha enfin ce qu’ils cherchaient. Devant cette découverte, Edith et lui décidèrent de retourner voir l’Inspecteur Besace et de laisser les Stones s’installer tranquillement dans leur chambre d’hôtel.
 
Celui-ci venait de finir de remplir le casier judiciaire du Glacier sur son ordinateur quand il les vit débarquer au poste. Il abandonna directement son ordinateur et alla à leur rencontre.
 
-          Mademoiselle, dit-il en serrant la main d’Edith. Que puis-je faire pour vous servir ? Vous avez du nouveau ? 
-          On a un peu fouillé dans nos archives et on a trouvé d’où venait la statue de Giratina volée, annonça Edith.
-          Et ça devrait vous intéresser, ajouta Frederick avec un sourire. 
-          Cette statue a été fabriquée 6 siècles avant la Grande Guerre de Kalos par un inconnu qui l’a offerte au Clan Distorsion.
-          Votre Clan est si ancien que ça ? s’étonna l’Inspecteur.
-          Nous protégeons Giratina depuis des temps immémoriaux, déclara Edith. Mais à l’époque de la Création des statues, il y avait de nombreux autres Clans dont la plupart ont disparu ou se sont effacés. Nous-même ne nous revendiquions pas beaucoup avant l’affaire de Felicae pour laquelle nous avons beaucoup collaboré avec les Gouvernements des différentes Régions.
-          Attendez… vous avez bien dit « les statues » ? Ce qui veut dire …
-          Que toutes les autres statues volées datent de la même époque et sont du même mystérieux sculpteur, compléta Edith.
-          Il s’agit donc bien d’une sorte de collectionneur, qui ne viserait que les statues si particulières de ce lot ! Et vous savez combien il y en a ?
-          Exactement 17, dit Edith. Elles ont été données aux 17 Clans les plus importants de l’époque.
-          Donc il en reste quatre qui doivent être volées ! Et vous savez desquels il s’agit ? Où elles se trouvent ? 
-          J’ai comparé la liste des statues volées et celles dont il est mention dans nos archives. Il resterait une statue offerte au Peuple Météore, représentant Rayquaza, ainsi qu’une autre de Lugia qui avait été donnée au Protectorat des mers, un vieux Clan qui a disparu depuis plusieurs siècles, je crois. Les deux dernières sont plus petites et représentent Jirachi et Mew, données respectivement à la Communauté de l’Etoile et aux Protecteurs de l’Arbre, deux autres Clans dont toutes les traces se sont effacées peu de temps après la Guerre de Kalos.
-          On peut donc retrouver la trace de ces statues en enquêtant sur ces vieux Clans disparus ?
-          Je ne pense pas qu’on les trouvera aussi facilement… La statue de Giratina, par exemple, a été installée dans le vieux Manoir quand cette propriété appartenait à un ancien Sage du Clan, mais elle a été rachetée à sa mort par un inconnu et la statue est restée là-bas…
-          Les autres statues peuvent donc se trouver n’importe où, conclut l’Inspecteur Besace, déçu.
-          C’est le cas pour Jirachi, Mew et Rayquaza… mais nous savons où se trouve celle de Lugia ! déclara, satisfaite, Edith.
-          Vraiment ? s’étonna Frederick.
-          Oui, enfin surtout moi, précisa la Sage. Il se trouve qu’à Irisia, j’ai pu voir une statue de Lugia lorsque je voyageais, il y a 15 ans.
-          Et comment pouvons-nous être sûrs que cette statue est bien du même sculpteur que les autres ? demanda Estelle.
-          Je n’en suis pas sûre à 100%, c’est vrai, avoua Edith. Cependant, Irisia était autrefois le lieu de rassemblement du Protectorat des Mers, car proche des Tourb’îles. Ça vaut le coup d’aller vérifier, non ?
-          Parfait, je vais directement me rendre sur place ! annonça l’Inspecteur, réjoui de cette découverte. Je vous dois une fière chandelle pour ces renseignements, mademoiselle ! Que diriez-vous d’accepter de dîner avec moi quand je serai de retour ?
-          Heu, dit Edith en rougissant légèrement, prise au dépourvue. Je préférerais venir avec vous directement à Irisia… et avec les autres membres de mon Clan, évidemment ! rajouta-t-elle en devenant rouge pivoine.
-          Voyons, on ne voudrait pas vous gên… commença Frederick.
-          Je vais chercher Rosa et Eden, histoire qu’on s’y rende plus rapidement, dit précipitamment Edith en fuyant le commissariat avec la même couleur qu’une tomate.
 


 
A nouveau dérangées dans leurs projets de vacances, alors qu’elles avaient juste eu le temps de parler un peu avec leurs amis de Jotho pour se mettre au courant des derniers événements troublants, les deux Stones durent les quitter pour justement se rendre dans la région d’origine de leurs amis. Aussi, la première rencontre avec l’Inspecteur Besace aurait pu mieux se passer puisqu’il vit là deux femmes ronchonnes et passablement de mauvaise humeur. Eden appela encore une fois son Kadabra et ils se téléportèrent tous ensemble à Irisia.
 
Sur place, ils durent d’abord prendre contact avec le poste de police de l’île. L’Inspecteur Besace étant membre de la Police Internationale, il avait autorité sur le commissaire et ses deux policiers, qui ne voyaient cependant pas d’un bon œil qu’on vienne pour déplacer une partie du patrimoine de l’île. Ils consentirent néanmoins à les amener voir cette statue de plus près.
 
La statue de Lugia avait exactement la même taille que le Pokémon légendaire, à croire que le sculpteur avait pu approcher tous les Pokémon pour les représenter aussi bien. Elle se trouvait à l’écart du village d’Irisia, sur la plage, non loin d’une falaise. La statue avait beau être très ancienne, elle n’avait aucune fissure, aucune imperfection, comme si le temps et l’érosion l’avaient épargnée. Elle avait été réalisée dans les moindres détails avec une perfection incroyable. C’était un véritable bijou archéologique.
 
Mais comment confirmer qu’il s’agissait bien de la Statue qu’ils cherchaient ? Les convictions d’Edith avaient beau être fortes, il allait en falloir plus pour convaincre les autorités qui les observaient d’un air mauvais. Et puis, comment allaient-ils la déplacer ?
 
-          Elle est magnifique, n’est-ce pas ?
 
Tous se retournèrent. Ces paroles venaient d’un vieillard au dos voûté par l’âge, accompagné d’un Kraboss.
 
-          Vous savez quelque chose à propos de cette statue ? demanda l’Inspecteur.
-          Sûrement plus que ces trois lascars, dit-il en désignant les policiers d’Irisia. Vous vous intéressez au Légendaire Lugia ?
-          En vérité, il y a eu plusieurs vols de statues anciennes, récemment, expliqua l’Inspecteur. Le point commun entre chacunes de ces statues étant qu’elles ont toutes été sculptées à la même époque par la même personne, puis offertes à différentes organisations de l’époque.
-          Vraiment ? dit le vieillard. Et dites-moi, l’une d’elle aurait-elle été offerte au Protectorat des Mers ?
 
Tous sursautèrent à l’annonce du vieillard.
 
-          Vous confirmez donc que cette statue fait partie du lot ? demanda Estelle avec excitation.
-          Hé bien, cela coïncide avec ce que je sais de cette vieille statue et ce que m’ont raconté mes aïeux… dit l’homme.
-          J’avais donc raison, dit Edith, satisfaite. Vous nous laissez donc la mettre en sécurité ? demanda-t-elle aux agents de police, qui avaient l’air passablement désappointés.
-          Ouais, bon, on va régler les papiers, puis …
 
Le commissaire fut subitement interrompu. De petits cailloux venaient de tomber de la falaise. Lorsqu’il leva la tête pour voir ce qu’il se passait, il était déjà trop tard.
 
Un gigantesque Galeking atterrit pile sur le commissaire d’Irisia avec un bruit fracassant, créant un petit cratère sous le choc et provoquant une secousse de sable qui fit tomber tous les humains présents. Le Pokémon faisait bien 3 mètres de hauteur. Nullement affecté par sa chute, il attrapa les deux autres policiers par la tête et les fit se fracasser l’une sur l’autre. La pression exercée par la force musculaire du Galeking fit exploser les deux crânes, répandant encore un peu plus de sang. Sous ses pieds, il ne restait du commissaire qu’un amas de chair et de vêtements aplatis.  
 
Edith fut la première à se relever. Devant le spectacle qui s’offrait à elle, elle ne put s’empêcher de mettre sa main devant sa bouche. Le Titan d’Acier riait tandis que les autres se remettaient debout.
 
-          C’est le Galeking dont vous parliez dans votre rapport ? demanda Edith.
-          C’est ça, dit amèrement l’Inspecteur. Mais je ne me souvenais pas qu’il était aussi gigantesque…
-          Tient, mais c’est le petit flic de la dernière fois ! s’écria subitement le Galeking en l’apercevant. Remis de tes émotions ? Mouhahahaha !
 
L’Inspecteur lâcha une exclamation surprise quand il entendit les paroles du Galeking. Il n’avait jamais eu l’occasion de voir un Pokémon parlant autre que le Pijako du Cirque rencontré la veille. Les membres du Clan Distorsion, eux, au contraire, affichaient une mine sévère. La dernière fois qu’ils avaient dû affronter des Pokémon doués de parole, ça n’avait pas été une partie de plaisir. De plus, la plupart de leurs soupçons venaient de grandir.
 
-          Qui es-tu ? demanda Edith.
-          Je me nomme Further, déclara le Galeking géant. Je suis ici pour récupérer l’une des dernières Idoles.
-          Et tu travailles pour qui ? demanda Estelle.
-          Cela ne vous regarde pas.
-          Et tu nous arrêtes si on se trompe, ou il y a du Mélancolux dans l’air ? demanda Frederick.
 
Pour toute réponse, Galeking ricana et lécha ses mains pleines de sang, avant de charger férocement dans leur direction.
 
Heureusement pour eux, Galeking était lent. Aussi purent-ils tous éviter l’assaut et en profiter pour invoquer leurs Pokémon respectifs. Edith fit appel à Pyrax et, avec le Smogogo de Frederick, ils entreprirent de lui projeter un torrent de flammes brûlantes. Cependant, le Galeking ne semblait pas souffrir de la chaleur des flammes et il se contentait de rire tandis que Sablaireau, vif et intouchable, tentait, sans succès, de lui asséner des coups de griffes. Mais l’armure d’acier du Titan était bien trop résistante. Lorsque Nidoqueen tenta une Telluriforce, la puissance de l’attaque ne suffit même pas à le soulever de quelques centimètres tant il était lourd. Cependant, quand le Kraboss du vieillard et l’Aligatueur d’Eden passèrent à l’attaque à coup d’Hydrocanon, Galeking montra enfin des signes de douleur.
 
-          Ha, il fait moins le malin ! dit Eden, en serrant du poing en signe de victoire.
-          Cette statue n’est pas seulement une partie de notre patrimoine, déclara le vieillard tandis que Galeking tentait en vain de se protéger des attaques de son Pokémon. Elle a beaucoup d’importance… il est hors de question que vous vous en empariez !
-          Quel genre d’importance ? demanda subitement Edith.
-          Ces statues n’ont pas été fabriquées pour faire joli, dit le vieux, elles …
-          MORGUE !!! cria subitement le Galeking. Qu’est-ce que tu attends, bordel !?
 
Sortant subitement du sable derrière le vieillard, un Grotadmorv plaqua violemment ses mains poisseuses sur la bouche du vieillard, l’empêchant de parler. Kraboss et Aligatueur interrompirent leurs attaques et Galeking en profita pour se réfugier derrière la statue. Tous étaient désormais concentrés sur le Grotadmorv qui poussait le vieillard contre son corps, l’absorbant petit à petit. La panique se lisait sur le visage de ce dernier et son Pokémon tenta d’assener à l’agresseur une puissante Pince-masse. Mais cela eu juste pour effet de piéger sa puissante pince dans le corps du Pokémon poison.
 
C’était la panique totale. Personne ne savait quoi faire et ne pouvait tout simplement rien faire sans risquer de tuer le vieillard déjà si fragile en tentant de le sauver. Le temps de prendre une décision drastique et il était déjà trop tard, Morgue ayant déjà absorbé complètement le corps du pauvre petit vieux et son Kraboss était en train de subir le même sort quand Sablaireau intervint et, à l’aide de ses griffes, coupa le bras embourbé de Kraboss, sacrifice nécessaire à sa survie.
 
Le Grotadmorv regardait le Sablaireau mettre sa victime souffrant le martyr à l’abri avec un air d’incompréhension. Puis il fixa les autres Pokémon et humains qui étaient saisis d’effrois, n’osant pas bouger.
 
-          Relâche-le ! cria l’Inspecteur.
-          Ouais ouais, deux secondes, dit le Pokémon avant de s’exécuter et d’expédier le vieillard de son corps.
 
L’Inspecteur n’aurait jamais cru que ce Pokémon accepterait si facilement sa requête. Mais quand il vit l’état du vieillard, il comprit que c’était de toute façon trop tard. Son teint était violacé et une expression d’horreur semblait à jamais fixée sur son visage. Il avait été privé d’oxygène trop longtemps pour son âge. Edith tremblait de rage. Cet homme en savait beaucoup, et ils n’avaient pas eu le temps de l’interroger. Mais un rire cruel la ramena à la réalité.
 
-          Bon travail, Morgue, avec tout ça, je devrais avoir ma récompense, dit Further.
 
Le Galeking était en train de soulever l’imposante statue de Lugia. Si ses genoux se pliaient sous l’effort, cela n’en restait pas moins un exploit hors du commun.
 
-          Maintenant, tu t’occupes d’eux, et nous on se casse, d’accord ?
-          Hein, répondit Morgue avec un air un peu désemparé. Mais je rentre comment moi ? Puis tu vas pas me laisser seul quand même ?
-          A l’attaque ! crièrent en cœur Eden et Edith à leurs Pokémon qui lancèrent un Lance-Flamme et un Hydrocanon sur le Titan.
 
Mais avant que les attaques ne le touchent, Frederick eut le temps d’apercevoir un Mistigrix femelle qui se téléporta, l’espace d’un instant, sur la tête de la statue, avant de disparaître en même temps qu’elle et que son porteur.
 
-          MERDE ! cria Edith.
-          L’enfoiré ! dit Eden.
-          Hey, Further ! s’écria le Grotadmorv. Me laisse pas…
 
Se rappelant soudain que l’assassin du vieillard était encore là, tous se retournèrent et le Grotadmorv se rendit compte de son erreur. Il semblait quelque peu gêné de toute cette attention, d’autant qu’aucun d’entre eux n’avait de bonnes intentions à son encontre.
 
-          Toi, fulmina Edith, on va pas te laisser indemne.
-          Vous ne pouvez pas me toucher… dit Grotadmorv avec un air peu convaincant.
-          Physiquement, précisa Marie. On a vu ce que tu as fait à Kraboss, c’est vrai…
-          Mais je me demande bien comment tu réagirais face à des attaques plus spéciales, dit Frederick.
 
Le visage de Grotadmorv se décomposa avant d’encaisser une multitude d’attaques. Lance-Flammes, Hydrocanon, et enfin Telluriforce le secouèrent dans tous les sens. Il tomba sous la puissance des coups, apparemment hors combat. Mais alors que le Pyrax se préparait à l’achever, Estelle lança un Hyper Ball sur le Grotadmorv et l’attrapa…  Edith était furieuse.
 
-          Estelle, c’est une blague ou quoi? S’écria-t-elle. Ce Pokémon est un meurtrier à la Joking ou à la Pyst !
-          Et justement, mieux vaut l’avoir de notre côté, non ? dit Estelle.
-          Parce que tu penses qu’il va t’obéir si facilement, dit Marie qui partageait l’opinion de la Sage.
-          Au pire, qu’il soit mort ou enfermé dans une Ball ne change rien, déclara Frederick.
-          Mais il a tué le vieux ! cria Edith. Il avait des informations qu’on ne connaîtra jamais !
-          Sauf que nous pouvons interroger ce Grotadmorv, à présent, intervint l’Inspecteur Besace.
 
La colère d’Edith retomba quelque peu. Elle fixait la Ball dans laquelle Morgue venait d’être emprisonné et qu’Estelle ramassait. Allaient-ils vraiment pouvoir tirer quoique ce soit de ce Pokémon ?
 


 
Le Commissaire Valempion, chargé du bureau de police de Méanville, arrivait souvent avec quelques minutes de retard. Lorsqu’il arriva, un de ses officiers lui annonça qu’une dame l’attendait dans son bureau. Lorsqu’il y entra, il trouva une femme en tailleur noir qui l’attendait sagement. Elle avait avec elle une mallette et semblait l’attendre depuis un moment déjà. Il la salua brièvement et s’assit en face d’elle. Il remarqua, surpris, que son ordinateur était déjà allumé. Il devait avoir oublié de le couper la veille…
 
-          En quoi puis-je vous aider, madame ?
-          Maître Salmeen, pour vous servir. Ou plutôt pour servir les intérêts de mon client.
-          Ha, vous êtes avocate ?
-          Tout-à-fait. Je représente Mr. Régis Landart, arrêté la nuit précédente pour conduite en état d’ivresse je crois.
-          C’est possible, dit le commissaire en plissant les yeux, ne se souvenant pourtant pas d’une telle affaire la veille.
-          Je ne conteste évidemment pas sa culpabilité, mais je suis venue payer sa caution pour sa femme. Après tout, elle vient juste d’accoucher, ce qui explique que Mr.Landart se soit laissé aller un peu plus qu’à l’accoutumé.
-          Ha, je comprends, dit le Commissaire. Je regarde dans mes dossiers tout de suite.
 
Il pianota à son ordinateur pour rechercher le nom dicté par l’avocate. S’afficha alors à l’écran le visage d’un homme au sourire crispé et au regard sans émotion à mettre la chair de poule. Le Commissaire regarda le visage, intrigué. Il lui semblait vaguement qu’il était arrivé à son poste de police pour autre chose, mais quoi ? Cependant, lorsqu’il lut son dossier, ses doutes le quittèrent. Il s’agissait, presque mot pour mot, de ce que cette femme venait de lui parler.
 
-          Mr. Regis Landart, arrivé hier très tard pour conduite en état d’ivresse, je crois que c’est ça… alors, pour la caution, ce sera 50 000 Pokédollars.
-          J’ai justement la somme exacte dans cette valise, répondit Maitre Salmeen en l’ouvrant, montrant l’argent au Commissaire.
-          Exactement ? Comment avez-vous…
-          L’expérience, commissaire, l’expérience.
-          Bon, je vais chercher la paperasse et votre client sera libre dans 1 heure environ.
-          Je vous remercie.
 
Le commissaire se leva et quitta son bureau. La femme, elle, souriait de toutes ses dents.
 
-          Bon travail, Lain.
 

Sur l’écran de l’ordinateur, le visage d’un Porygon2 venait d’apparaître, l’espace d’une seconde. L’infection de tout le poste de Police venait de commencer.
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Dim 8 Nov - 23:37

Je te jures que je vais tuer Mistigrix...
j'adore déjà le Porygon2 et le Grotadmorv ! :)

Toujours suoer chapitre wala rien d'aurtre a dire a part que c'est tjr aussi gore...
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SimiaK 
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Dim 8 Nov - 23:46

Porygon2 etait previsible.
+ "A la Joking ou a la Pyst", je send que cette phrade est pour moi ♥
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Mar 10 Nov - 0:07

J'aime beaucoup Morgue, il a pas l'air méchant en fait, il a juste l'air d'être un simplet/bonne poire.

Oooooooh:

En revanche, j'aime pas trop le Galeking, mais ce ne sont que mes goûts ^^ Je trouve qu'il fait très "méchant disney hardcore"
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Mar 10 Nov - 19:13

Pas grand chose à redire, super chapitre comme d'hab. Bon la reprise est un peu violente je l'avoue, m'étant habitué à écrire mes chapitres j'avais un peu zappé ^^

Et sinon je kiff Further !
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Sam 12 Déc - 18:22

Une belle journée d’été
 
Mr Smile avait donné rendez-vous à Camille et à ses parents à l’entrée du Parc d’attraction pour 9 heure du matin. Marie avait décidé de les accompagner pour la visite du Parc alors que son père avait exprimé le souhait de retrouver la Troupe pendant la journée. Lorsqu’ils arrivèrent, Hector partit à la recherche  du Directeur du Parc et de sa tutelle. Cependant, c’est Blanche qui les remarqua en premier, constatant par la même occasion que l’homme n’était pas dans le genre discret. Mr Smile arborait en effet, en plus de son masque souriant, un costume orange fluo avec plein de froufrous et diverses décorations de couleurs voyantes et extravagantes. L’ensemble se faisait aisément remarquer. Pour Blanche, c’était le comble du mauvais goût que de porter un tel accoutrement. Quand il les vit, il leur fit de grands signes. Des visiteurs autour s’esclaffaient tant il paraissait ridicule. Mais il les ignorait, n’oubliant certainement pas qu’il était celui chez qui l’argent de ses détracteurs allait bientôt retomber. Pareillement, Eve ne semblait pas gênée le moins du monde par le spectacle qu’offrait son Tuteur. Elle portait la même Poupée Branette que la dernière fois. 
 
-          Ravi de vous revoir ! s’exclama Smile quand ils arrivèrent à sa hauteur. Je vous ai prévu des tickets VIP, vous pourrez profiter de l’ensemble du Parc. La plupart des employés connaissent Eve de toute façon. Ha, je vois que vous avez amené quelqu’un en plus !? ajouta-t-il en voyant Marie.
-          Oui, je suis la marraine de Camille, dit la concernée.
-          Très bien, j’avais prévu cette éventualité, ce qui vous évitera un contretemps, dit l’homme en tendant à Blanche les tickets avant de serrer la main de Marie avec vigueur.
-          C’est drôle comme il s’habille ! s’écria Camille, son Crikzik dans les bras, ce à quoi Eve répondit par un grand sourire.
-          Ho tu sais, petite Camille, il ne faut pas avoir peur du regard des autres ! On me l’a toujours dit : Le ridicule ne tue pas !
-          Moui, enfin y avait quand même moyen de mieux s’habiller, ne put se retenir Blanche.
 
Mr Smile éclata de rire. Puis il cessa brusquement quand Hector arriva et se posta juste devant, lui tendant la main par politesse. Il eut un court moment d’hésitation, puis serra la main d’Hector qui sursauta, provoquant l’hilarité de l’homme masqué.
 
-          Farce et attrape ! dit-il en montrant sur sa main une sorte de patch en métal. Une toute petite décharge de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal !
 
Blanche eut du mal à se retenir de rire en comprenant dans quel bête piège son mari était tombé. Celui-ci eut lui-même un petit rire, tout en étant quelque peu désappointé d’avoir été victime d’une telle farce.
 
-          Je disais à votre femme que vous aviez accès à tout le Smiland ! reprit Smile avec son ton enjoué. Tout est gratuit, c’est la maison qui offre, même les petits extras comme la nourriture. Je vais devoir vous laisser seul, par contre. Un Parc aussi grand demande pas mal de boulot, voyez-vous ! Mais vous ne vous perdrez pas, Eve connaît l’endroit comme sa poche !
-          Parfait, dit Hector. A quelle heure ferme le Parc ?
-          Les attractions cessent de fonctionner vers 19h30 et nous fermons les portes à 20h.
-          Ok, on a de quoi bien profiter, dit Marie.
-          Merci pour les tickets, Mr Smile, ajouta Blanche.
-          Ho, c’est moi qui vous remercie pour ce que vous faites pour la petite Eve… dit-il en tournant sa tête, masqué d’un grand sourire, vers les deux jeunes filles. Elle en a bien besoin !
 
Le soleil était déjà haut dans le ciel pour l’heure et éclairait la terre de ses doux rayons. C’était une belle journée d’été qui commençait.
 


 
Edith, les Hamers, les Stones et l’Inspecteur Besace venaient d’arriver au Centre Pokémon d’Irisia avec le Krabboss du vieillard fortement diminué par Morgue. Le Kraboss, ayant perdu un bras dans la bataille, n’avait pas bonne mine. Aussi une infirmière le prit rapidement en charge, rassurant néanmoins le Clan sur son état. Il n’était pas rare que des Krabby ou Krabboss perdent un membre, et celui-ci repoussait si on lui en laissait en temps. Edith en profita pour demander si elle connaissait l’identité du Vieillard, tout en le décrivant brièvement et en indiquant que le Krabboss lui appartenait. Elle omit néanmoins d’ajouter que ce dernier avait été tué. L’infirmière lui indiqua donc une maison non loin de la plage et la Sage, sans plus attendre, partit sur place avec l’Inspecteur.
 
Quand ils arrivèrent, ils trouvèrent évidemment une porte close. Il ne fallut pas longtemps cependant pour que l’Inspecteur Besace crochète la serrure avec une tige de métal qu’il sortit de sa poche.
 
-          Vous faites souvent ce genre de chose ? demanda Edith.
-          C’est parfois nécessaire pour certaines enquêtes, confirma l’Inspecteur en ouvrant la porte. Après vous !
 
Edith pénétra dans la petite maisonnée. Globalement, l’intérieur était très banal. Il n’y avait aucune extravagance dans la sobre décoration du petit salon et encore moins dans la petite cuisine. Il n’y avait pour s’asseoir qu’un fauteuil en cuir et deux chaises dont la poussière indiquait qu’elles n’avaient plus été utilisées depuis pas mal de temps. Le Vieillard ne devait pas avoir beaucoup de visiteurs, se dit Edith. Il y avait aussi une vieille télévision et une pile de magazine. L’Inspecteur jeta un rapide coup d’œil.
 
-          Rien d’intéressant ? demanda-t-il.
-          Le rez-de-chaussée est sans intérêt, à moins d’être fan de tricot, lui répondit Edith en constatant le sujet dont traitaient les magazines.
-          Difficile de croire que ce petit vieux savait quelque chose sur la statue de Lugia.
-          Et pourtant… peut-être aurons-nous plus de chances à l’étage.
 
Sans plus attendre, Edith emprunta l’escalier et monta, suivie de près par Besace. Lorsqu’elle ouvrit la porte, elle poussa une exclamation satisfaite.
 
-          Hé bien, voilà qui explique pas mal de chose !
 
L’Inspecteur regarda à son tour à l’intérieur. Il y avait, en face du lit, une sorte de petit autel. Il n’était pas difficile de deviner à qui celui-ci était dédié, car le visage de Lugia avait été sculpté de part et d’autre du petit monument. D’étranges armoiries avaient aussi été gravées dans le bois. En outre, il y avait deux cloches argentées dont une partie était incrustée dans les parois. Enfin, il y avait un vieux livre disposé en évidence sur l’Autel.
 
-          C’était un adorateur de Lugia, alors ? demanda l’Inspecteur tandis qu’Edith s’approchait de l’Autel.
-          Je dirai même qu’il devait s’agir d’un membre du Protectorat des Mers, dit-elle en effleurant une des cloches.
-          Quoi ? Mais vous aviez dit que le Protectorat avait disparu depuis plusieurs siècles !
-          Oui, parce qu’il ne s’était plus manifesté depuis lors. Mais qu’il en reste quelques membres ne m’étonne pas. Peut-être même était-il le dernier…
 
La Sage observait l’autel avec un air songeur, se replongeant dans ses propres questionnements, comme 8 ans auparavant, où elle avait bien cru que son Clan allait lui-même disparaître.
 
-          Du coup, il connaissait peut-être l’utilité des statues ! dit l’Inspecteur, ramenant Edith à la réalité.
-          Heu… oui, peut-être…
-          Mais il a certainement emporté son secret dans sa tombe, remarqua amèrement Besace.
-          Pas nécessairement, dit Edith en saisissant le vieux livre qu’elle ouvrit.
 
En observant plusieurs pages, Edith remarqua que le livre avait plusieurs écritures, comme si plusieurs auteurs y avaient écrit. Elle remarqua aussi quelques dates plutôt anciennes. Il devait donc s’agir d’une sorte de Journal intime lié au Protectorat des Mers ! Edith ressenti soudain pas mal d’excitation à l’idée d’avoir entre les mains un tel bijou d’informations sur ce vieux Clan lié à Lugia. Mais elle déchanta lorsqu’elle essaya de lire une phrase, sans succès. Le texte était codé.
 
 
-          Haaa, c’est pas vrai ! s’exclama-t-elle.
-          Quoi, le livre vous a mordu ?
-          Hein ? Mais non ! Ils ont écrit ça avec un code secret.
-          Et ?
-          Et je n’y comprends rien !
-          Ha !
 
Ils se turent un instant avant d’éclater de rire. Alors qu’ils sortaient en emportant avec eux leur trouvaille, l’Inspecteur se retourna vers Edith, l’air quelque peu gêné.
 
-          Et donc, pour ma proposition de restaurant… Demain 20h ?
-          Heu… bredouilla Edith en devenant aussi rouge qu’une tomate. Pourquoi pas !
-          Super, je viendrai vous chercher à l’Hôtel ! Vous pourrez me dire si vous dénichez quoi que ce soit sur ce bouquin !
 


 
De retour au QG du Clan Distorsion, Estelle couru s’enfermer dans un des appartements qui lui étaient réservés. Elle avait eu étonnamment peu de mal à convaincre Edith de la laisser gérer le Grotadmorv seule, malgré toutes les remontrances qu’elle avait pu exprimer au sujet de sa capture. La Sage semblait cependant d’assez bonne humeur, bien qu’elle ait exigé l’aide de Frederick, Eden et Rosa pour déchiffrer des messages codés trouvés dans un vieux livre.   
 
Estelle avait invoqué son Nidoqueen, mais aussi son Ortide, son Coatox, son Nosferalto et son Aspicot. La jeune dresseuse avait un temps voyagé avant d’entamer des études de médecine pour rassurer son père qui prétendait qu’il était très difficile de vivre plus de dix ans à voyager, et encore plus de rebondir ensuite sans diplôme. Pendant son voyage, Estelle s’était spécialisée dans le type Poison, qui l’avait toujours fasciné. Déjà toute petite, elle côtoyait pas mal de Pokémon Poison lorsqu’elle accompagnait son père sur son lieu de travail. Mais l’événement qui l’avait poussée vers ce type en particulier était un combat acharné mettant en scène un terrible Pingoléon aux ailes tranchantes qui avait été affaibli par le Smogo de son père. Depuis ce jour, elle voyait en ce Pokémon, qu’elle appréciait déjà auparavant, un véritable héros.
 
Aussi n’avait-elle pas hésité à capturer le Grotadmorv malgré qu’il ait tué un homme sous ses yeux. Loin d’être effrayée, elle avait au contraire vu dans l’attitude du Grotadmorv que celui-ci ne semblait pas se rendre compte du mal qu’il avait fait. Etait-il vraiment mauvais ? Il n’avait fait qu’obéir aux ordres de cet étrange Galeking après tout…
 
Estelle attrapa l’Hyper Ball dans sa main et la regarda un instant avant d’appeler Morgue. Ses autres Pokémon se tenaient prêts à réagir en cas de pépin. Mais lorsqu’il apparut, le Grotadmorv était encore très affaibli de ses blessures. C’est à peine s’il arrivait à ouvrir les yeux. Estelle soupira et saisit des baies qu’elle avait préparées avant de s’approcher du Pokémon.
 
Alors qu’elle se penchait vers lui, Morgue saisit brusquement le bras d’Estelle de la même manière qu’il l’avait fait avec Krabboss. Estelle se figea et regarda le Pokémon d’un air sévère. Nidoqueen fit un pas en avant, prête à réagir.
 
-          Tu ne veux pas que je te soigne ? demanda-t-elle.
-          Hein ? répondit Morgue en lui lançant un faible regard d’incompréhension.
-          Que je te soigne. T’as mal et t’es crevé, je peux t’aider à faire passer ça si t’essayes pas de me tuer.
-          Pou… Pourquoi ? répondit le Pokémon
-          Parce que t’es mon pote, maintenant.
 
Morgue ouvrit grand ses yeux. L’étreinte muqueuse qui empêchait Estelle de bouger se décontracta brusquement, la libérant. Grotadmorv regardait sa nouvelle dresseuse avec beaucoup d’incompréhension.
 
-          Mange-ça, dit-elle en lui tendant quelques baies. Ça te fera du bien.
 
D’un geste un peu méfiant, Morgue prit les baies, qu’il mit doucement en bouche. Lorsqu’il les goûta, il ne put s’empêcher d’avoir un sourire, faible mais franc.
 
-          J’en ai encore, si tu as encore faim. Puis faudra que tu te reposes, surtout.
 
Morgue ne savait pas quoi dire. Il se contenta d’élargir son sourire.
 


 
Smiland était un gigantesque Parc d’Attractions réputé dans toute la région d’Unys et même au-delà des frontières. Tous comme Mr Smile, la plupart des employés avaient de petits accessoires extravagants, souvent en lien avec le Pokémon « Thème » de l’attraction dont ils avaient la responsabilité. D’autres étaient en partie déguisés en Pokémon et se baladaient pour prendre des photos avec ce même Pokémon qui les accompagnaient.
 
Bénéficiant des Tickets VIP, Eve et Camille n’avaient pas à faire la file comme les visiteurs lambda pour monter dans une attraction. Les deux jeunes filles étaient toujours accompagnées de Marie qui gardait un œil sur elles et, parfois, des parents de Camille. La matinée fut très remplie et elles purent profiter de nombreuses attractions.
 
Elles commencèrent par monter dans un manège avec Marie. Eve était montée sur un Girafarig, tandis que Camille, à sa droite, était allée sur un Donphan. Juste derrière, Marie avait pris place sur un Doduo. Blanche et Hector les fusillèrent de photos pendant que le manège était en marche. Les petites filles exprimèrent ensuite le souhait de monter sur une petite Montagne russe aux couleurs de Coxyclaque, dans laquelle Hector les accompagna. Il déchanta vite quand les jeunes filles lui réclamèrent des attractions de plus en plus fortes, passant de l’attraction Coxyclaque à Arbok, puis Drascore, de plus en plus fortes. Blanche riait aux éclats en voyant son chéri sortir du Dracsore, blanc comme un linge, tandis que les deux jeunes filles demandaient un second tour.
 
En continuant à explorer le Parc, ils arrivèrent près des attractions plus aquatiques. Ils embarquèrent ensemble dans une sorte de grosse bouée emportée par le courant tandis que des Remoraid les arrosaient. Heureusement, Blanche avait prévu des capes qu’ils portaient pour protéger leurs vêtements de l’eau. Ils sortirent néanmoins trempés, mais hilares. Sous les conseils d’Eve, ils montèrent ensuite sur la « Rivière de Musteflott » où ils embarquèrent sur des canoës aux traits du Pokémon pour quelques sensations fortes qui provoquèrent le mécontentement de Crikzik, qui avait été assez mouillé pour la journée. Histoire de se sécher, car les capes n’étaient finalement pas fiables à 100%, ils se rendirent sur le « Tentacruel », une attraction qui les fit tourner dans tous les sens mais qui eut l’avantage de bien les essorer.
 
Ils arrivèrent ensuite à une zone plus technologique où, armées d’une sorte de pistolet, les deux jeunes filles suivirent un parcours dans lequel elles devaient tirer sur différentes machines représentant des Pokémon afin de les désactiver et marquer un maximum de points. Près de là, une sorte de petit zoo abritait différents petits Pokémon tels que Togepi, Mélo, Toudoudou, etc. Les deux petites filles se laissèrent attendrir un moment, et même Marie eut du mal à résister au charisme de ces petits Pokémon, malgré les remontrances de Kaede, sa Pashmilla qui, manifestement, était un peu jalouse. Blanche et Hector en profitèrent aussi pour prendre pas mal de photos. 
 
Le soleil était haut dans le ciel lorsque Camille et Eve commencèrent à gargouiller. Cette dernière proposa aux adultes de se rendre au « meilleur restaurant de tout le Parc », près d’une grande Arène au style romain. Celle-ci n’était pas bien loin du petit zoo et ils n’eurent pas à marcher longtemps avant d’y arriver. Ils furent accueillis  par un grand homme bedonnant en habit de cuisinier, toque comprise, qui prit Eve dans ses bras l’espace d’un instant.
 
-          Alors c’est vous les nouveaux amis de la petite Eve ? demanda le cuistot. Mr Smile m’a prévenu de votre arrivée ! Je suis le Chef Uru, responsable de tout ce qui touche à la nourriture à Smiland et gérant du Lunch de l’Arène !
-          Ravi de vous rencontrer, dit Hector en lui serrant la main.
 
Le Chef Uru avait une poigne vigoureuse. Il avait une barbe blanche en broussaille, qui rappelait à Blanche celle d’un Kaimorse. De fausses défenses sortaient d’ailleurs de cet amas de poils. Pour Marie, c’était surtout son étrange nez, plus semblable à une sorte de truffe de Marcacrin qu’à celui d’un être humain normal, qui l’intriguait. Mais ils savaient qu’il devait s’agir d’un déguisement semblable à celui des autres employés.
 
-          Je vous conseille d’aller dans l’arène, il y a un superbe spectacle qui met en scène des parties historiques de la région d’Unys qui va bientôt commencer. Mais avant, faites votre commande, et je vous apporterais le tout !
-          Ho mais nous pouvons attendre avant d’aller nous installer, il ne faut pas se déranger pour nous ! intervint Blanche.
-          J’insiste ! répondit le Chef Uru. Je n’ai qu’un seul boulot ici, veiller à ce que tout le monde mange à sa faim. Mais si vous m’attendez, vous n’aurez pas de bonnes places, alors faites votre choix et j’apporte le tout !
-          Vous êtes sûr que ça ne va pas vous déranger ?
-          Ne vous inquiétez pas ! Je vous retrouverai bien assez vite ! 
 


Sous le Chapiteau de la Troupe, Henry discutait avec Xatu de la disparition de Mistigrix. L’homme avait prévu une série de questions qu’il avait passé la matinée à poser aux différents membres de la Troupe avec le Mentaliste et Pijako. Mais ils n’étaient pas plus avancés que cela.
 
Mistigrix avait disparu depuis plus d’un an maintenant. Ce soir-là, ils avaient fait une représentation à Volucité. Le chapiteau était plein à craquer de monde, mais les membres de la Troupe étaient habitués à faire leur numéro devant la foule. Il n’y avait eu aucun incident notable pendant la représentation. Mistigrix avait fait son numéro comme à son habitude, sans paraître plus troublée que d’habitude. Puis, lorsqu’ils voulurent partir après avoir démonté le Chapiteau, ils se rendirent compte qu’elle n’était plus là.
 
Toute la Troupe l’avait cherchée dans la grande ville, sans succès. Ils avaient décidé de rester jusqu’à la retrouver, mais une semaine supplémentaire n'a rien changé à la situation. Xatu avait passé cette même semaine à fixer le Soleil pour retrouver son amie. Une tâche qui lui était d’ordinaire facile, mais qui accoucha d’un échec supplémentaire. Aussi le Mentaliste avait-il pris la décision de continuer sans elle, pensant qu’elle avait fait une croix et qu’elle usait de ses Pouvoirs pour l’empêcher de la retrouver.
 
Mistigrix était depuis toujours un des Pokémon les plus solitaires de la Troupe. Elle s’entendait néanmoins très bien avec les acrobates, le Mentaliste, Mr.Mime et Tauros, les autres anciens de la Troupe Madyapno. Elle avait aussi tissé quelques liens avec Cupcanaille, Rhinocorne et Eoko, les trois autres femelles de la Troupe. Mais aucun d’entre eux n’avait remarqué quoi que ce soit de différent dans l’attitude de Mistigrix. Il faut dire cependant que la Magicienne était connue pour être très peu expressive.
 
Henry était arrivé à la même conclusion que Xatu à l’époque. Mistigrix avait dû décider de vivre sa vie et avait quitté la Troupe en secret pour éviter des situations embarrassantes. Mais comme le Mentaliste et les autres membres de la Troupe, Henry n’était pas satisfait de cette vision des choses. Quelque chose devait leur échapper.
 
Ils ne savaient pas encore que Fréderick avait vu Mistigrix téléporter une statue de Lugia et un Galeking géant la veille.
 


 
Morgue s’était reposé toute la nuit et avait récupéré ses forces. Estelle avait décidé de retourner à l’hôtel de Méanville et avait préparé une petite excursion dans le Bois des Illusions, à l’est de la ville. Se promenant avec ses Pokémon, Morgue commençait à tisser des liens d’amitié avec les autres Pokémon Poison et Estelle pendant toute la journée. Ils avaient passé d’agréables moments ensemble. Ils se posèrent enfin vers 20h pour pique-niquer. Estelle avait préparé des salades de baies dont ses Pokémon raffolaient. Morgue aimait lui aussi beaucoup cette nourriture et en mangeait comme s’il n’avait jamais rien goûté d’aussi bon avant. 
 
-          Dis-moi, Morgue, commença Estelle alors que le repas était terminé. Il vient d’où ce nom ?
 
Morgue cligna des yeux. Depuis sa capture, c’était la première fois qu’Estelle abordait son passé. Mais Morgue ne se méfiait plus d’elle. Sa dresseuse avait passé les dernières heures à prendre soin de lui et à prendre du bon temps en sa compagnie, chose qu’il n’avait jamais connue auparavant et qu’il appréciait de plus en plus.
 
-          Je ne sais pas. C’est le Chef qui m’a appelé comme ça la première fois, et depuis les autres ont commencé à me nommer de cette façon aussi, même Papa.
-          Ton Chef, hein ? Il a de drôles de goûts pour les noms.
-          Bof, je sais pas.
 
Le silence se réinstalla un moment tandis qu’Aspicot et Ortide jouaient avec un Miamiasme sauvage. Puis Estelle repartit à l’assaut des informations.
 
-          Et ton Papa, c’est pas lui qui a choisi ton nom ? C’est bizarre. C’est un Grotadmorv aussi ?
-          Non, il est comme toi ! Mais en plus vieux et avec moins de poitrine. Parfois il oublie de porter un pantalon.
-          Il est un peu tête en l’air alors ? plaisanta Estelle.
-          Un peu, mais il est très intelligent ! C’est lui qui m’a donné la vie, et aux autres aussi ! Je l’aime bien.
-          Aux autres ? Tu parles de Galeking ?
-          Further, Aartsen, Dédain, puis y a Lain aussi. Mais je sais pas pour les autres par contre.
-          C’est qui les trois derniers ? Je veux dire, comme Pokémon.
-          Heu… je sais pas vraiment, répondit Morgue après avoir réfléchi un moment. Aarsten joue souvent du piano et il marche sur deux jambes. Il a de grandes dents. Dédain a pas besoin de marcher, il a des ailes oranges.
-          Oranges ? répéta Estelle en fronçant les sourcils. 
-          Ouaip. Puis Lain, ça dépend, parce qu’il peut entrer dans des machines.
-          Ha oui ?
-          J’aime beaucoup Lain, reprit Morgue. Il me parlait souvent quand j’étais chez papa.
-          C’est ton ami, alors ?
-          Je crois ! répondit Morgue après avoir réfléchi un instant.
 
Estelle sourit. Elle avait déjà pas mal de nouvelles informations qu’elle pourrait communiquer aux autres. Elle jugeait qu’il ne fallait pas harceler Morgue de questions pour éviter qu’il ne se méfie et se renferme sur lui-même. Et puis, il était vraiment sympathique comme Pokémon. Elle ne regrettait pas du tout de l’avoir sauvé et capturé. Leur regard se porta vers l’horizon alors qu’ils se préparaient à rentrer à l’hôtel. Le soleil commençait à se coucher et offrait un coucher de soleil magnifique, teintant le ciel d’orange et de jaune.
 
-          C’était vraiment une belle journée d’été, dit-elle.
 


L’après-midi dans Smiland s’était passée avec autant d’amusement que la matinée, sinon plus. Ils s’étaient régalés avec les plats apportés par le Chef Uru, qui étaient largement supérieurs en qualité que ce à quoi on pouvait s’attendre dans ce style d’endroit, tout en regardant un fabuleux spectacle qui racontait la persécution des Dracologues d’Unys et la création de la ville de Janusia, près de deux millénaires auparavant. Ils avaient ensuite évité tout un temps de remonter dans une attraction forte comme le Drascore afin d’éviter les soucis de digestion et s’étaient plutôt concentrés sur la Maison hantée, où ils furent chatouillés par les différents Skelenox, Fantominus et Polichombr des lieux. Un Spectrum parvint à faire sursauter Blanche et lui lécha le visage, ce qui mit fin  à l’attraction car elle courut vers la sortie, les empêchant de visiter les dernières salles. Ils décidèrent de passer la galerie d’art qui, selon Eve, n’était pas très amusante, et se dirigèrent donc dans un petit labyrinthe où ils rencontrèrent plusieurs employés déguisés et au centre duquel se trouvait une grande statue de Zygarde. 
 
Les deux jeunes filles réclamèrent enfin de monter dans une attraction un peu plus forte et Hector et Blanche les accompagnèrent donc dans le Ninjask, une montagne russe très rapide qui les faisait voyager dans un décor de grands arbres, évitant les branches parfois de justesse, le tout accompagné de trois loopings. Lorsqu’ils virent les photos prises pendant l’attraction, Blanche insista pour prendre celles des deux fillettes, mais aussi celles ayant été prises par elle et de son mari, car Hector avait une tête « à mourir de rire » tant on voyait que ce n’était pas sa tasse de thé.
 
Les deux fillettes et Marie montèrent ensuite dans une Grande Roue. Lorsqu’elles arrivèrent tout au-dessus, elles purent apercevoir l’ensemble du Parc, rempli de mille couleurs et de visiteurs. Elles passèrent ensuite dans la salle aux Miroirs, une pièce pleine de miroirs, déformants ou non, où Hector et Blanche restèrent un moment, ne retrouvant pas la sortie.
 
Ensuite, elles allèrent dans une dernière attraction, accompagnées seulement pas Blanche. Le Cornèbre était en effet une attraction dans le même style que le Ninjask et son mari avait refusé d’y aller, prétextant qu’il se faisait trop vieux. Au lieu du décor de forêt, les wagons noirs du Cornèbre passèrent dans différentes salles où les attendaient différents Pokémon, dans un tribunal disposant d’une potence, dans une chambre mortuaires avec un Tutankafer disposé au centre, puis enfin dans une espèce de petit cimetière, peuplé de dizaines de Cornèbres. L’attraction étant assez rapides, cependant, les décors n’étaient pas si effrayants que ça.
 
Ils visitèrent encore quelques attractions, comme la Cache de Baggaïd ou le Tunnel Pikeur, firent un dernier tour de manège en prenant l’une ou l’autre photo, puis se redirigèrent enfin vers la sortie. Mr Smile, toujours aussi étrangement vêtu, les attendait.
 
-          Alors, comment s’est passée votre journée ? demanda-t-il avec entrain.
-          Parfaitement ! s’écria Blanche. Si on excepte votre Spectrum malpoli !
-          Vous vous êtes bien amusées, les filles ? demanda Smile en s’adressant aux deux petites.
-          Ho oui ! s’écria Camille tandis qu’Eve se contentait de sourire.
-          C’était vraiment une belle journée, confirma Hector.
-          Vous avez été gâtés par la météo !
-          On essayera de vous rendre la pareille en emmenant Eve en excursion cette semaine, qu’en dites-vous ? proposa Blanche.
-          Je suis sûre qu’Eve en sera ravie ! dit Smile, tandis que les deux petites filles rayonnaient à l’annonce de Blanche.
-          Merci encore pour la journée ! dit Marie.
Au moment de se quitter, Blanche et Marie serrèrent la main de Mr Smile sans incident. Quand ce fut le tour d’Hector, Smile fit semblant de souffrir et Hector, surpris, arracha la main qu’il serrait. Il sursauta avant de constater qu’il s’agissait évidemment d’une fausse. Décidément, ce Mr Smile aimait bien plaisanter avec Hector. 
 


 
L’Inspecteur Besace attendait Edith depuis une dizaine de minutes quand elle arriva enfin, impeccablement coiffée et vêtue d’une robe rose pâle. Il l’emmena dans un petit restaurant très chic de la ville où il avait précédemment réservé une table. Ils s’installèrent et prirent commande avant d’engager la conversation.
 
-          Qu’avez-vous fait de beau aujourd’hui ? demanda l’Inspecteur à la Sage.
-          J’ai passé toute la journée au QG du Clan, répondit-elle. On a eu du mal, mais on a réussi à déchiffrer le code du Protectorat des Mers !
-          Ha oui ?
-          Frederick et Rosa m’ont bien aidé. C’était assez compliqué à vrai dire, c’est d’ailleurs pour ça qu’Eden a pété une case au bout de quelques heures et est partie se reposer sans demander son reste.
-          À ce point-là ?
-          Comme je vous le dit ! Mais ce qu’on a découvert en valait largement la chandelle.
 
Ils furent interrompus par la serveuse qui leur apportait l’entrée et le champagne. Ils l’aidèrent brièvement à déposer le tout sur la table avant de reprendre leur conversation.
 
-          Et du coup, on sait à quoi servent les statues ?
-          Les 17 statues serviraient à réaliser un Rituel, dit Edith. Et pas n’importe lequel ! Puisqu’il s’agit d’invoquer Arceus lui-même.
-          Quoi ? s’exclama l’Inspecteur Besace, attirant le regard des employés et des autres clients du restaurant.
-          On sait que chaque Pokémon Légendaire peut être appelé à partir de Rituels très précis, dit Edith plus bas. Par exemple, pour invoquer Giratina, il fallait trois innocents de notre Clan, pleurant sur l’Orbe de Platine, et je vous épargne les autres détails. Pour Yveltal et Xerneas, il faut se servir de l’Arme Suprême et rassembler un grand nombre d’âmes, ce qu’avait fait Felicae. Tous ces Rituels datent des temps immémoriaux et ont été imaginés par les hommes et les Pokémon concernés eux-mêmes afin d’éviter les abus et les personnes mal intentionnées de se servir d’eux. Parfois, les Légendaires ont carrément été scellés comme ceux que je viens de citer.
-          Je n’en avais pas la moindre idée… dit l’Inspecteur Besace.
-          Ces Rituels sont restés secrets pour la plupart des gens et il y a fort à parier qu’il ne reste plus de trace de certains de ces Rituels. Même au sein du Clan Distorsion, seuls les membres hauts placés étaient au courant des détails. Un maximum de sécurité pour un maximum de silence.
-          Et concernant ce fameux Rituel d’Arceus ?
-          Hé bien, rassembler les 17 statues serait une première étape à la réalisation du Rituel. Et vu le format et leur répartition géographique de base, c’était déjà une grosse difficulté de ce Rituel !
-          Oui, il leur a fallu un bon moment avant de rassembler leur butin actuel… maugréa Besace.
-          Mais d’après ce qu’écrit le Protectorat, ce ne serait pas la seule chose à faire. Seulement, pour en savoir plus, le livre nous renvoie… dans les Ruines de Bonville.
-          Les Ruines de Bonville ? répéta l’Inspecteur.
-          C’est un site assez connu à Sinnoh, une référence en termes de Zarbi ancien. Ce serait là que la suite des explications pour réaliser le Rituel se trouverait. 
-          Pardon, puis-je … demanda une serveuse aux cheveux noirs en montrant leurs assiettes.
 
Une fois de plus, Edith et l’Inspecteur aidèrent la serveuse à prendre les assiettes pour les débarrasser et celle-ci annonça l’arrivée prochaine des plats principaux.
 
-          Donc nous avons quelqu’un qui cherche à invoquer Arceus… résuma l’Inspecteur Besace. Rien que ça…
-          Et à vrai dire, on a notre petite idée sur les coupables, dit Edith. Felicae avait un but semblable…
-          Mais vous les avez vaincu, non ?
-          Oui, mais leurs véritables chefs, des Mélancolux, se sont enfuis et on n'a jamais réussi à les attraper.
-          Des Mélancolux ? s’étonna l’Inspecteur Besace.
-          Exact. Ceux-ci étaient déjà impliqués dans le Rituel qui a fait revenir Giratina il y a 16 ans. Cela ne m’étonnerait pas qu’ils soient encore impliqués dans cette affaire.
-          Mais pourquoi des Pokémon souhaiteraient invoquer Arceus ? Ils ne pensent quand même pas qu’ils vont contrôler les pouvoirs du Dieu Pokémon ?
-          Je ne sais pas vraiment. Avec Yveltal, ils se sont enfuis juste après son invocation et sont restés immobiles tout le long du combat contre Estom.
-          Estom ?
-          C’est une longue histoire, soupira Edith.
 
Edith raconta l’ensemble de l’histoire de la Troupe Madyapno et de la Secte de Felicae tout au long du repas. L’Inspecteur était une oreille attentive et ne se manifestait que pour saluer le courage dont avait fait preuve Edith à plusieurs reprises. Ils finirent leur dessert en parlant de tout autre chose, l’Inspecteur la questionnant sur ses goûts et Edith faisant de même. Ils passèrent ensemble une agréable soirée. Finalement, l’Inspecteur paya l’addition et la raccompagna à l’hôtel.
 
-          Je compte me rendre à Bonville prochainement, dit Edith. Vous m’accompagnerez ?
-          Avec joie, dit l’Inspecteur en souriant.
-          Parfait, je vous tiens au courant ! dit Edith. Bonne nuit, Inspecteur.
-          Vous aussi, mademoiselle.
 
Edith hésita, puis l’embrassa sur la joue avant de fuir rapidement vers sa chambre d’hôtel. L’Inspecteur resta un instant immobile et souriant. Puis il fit volte-face, en route pour rentrer au poste de police.
 
Alors qu’il était plein de pensées d’avenir, il s’arrêta subitement dans la rue, n’en croyant pas ses yeux. La serveuse du restaurant lui faisait face, à une dizaine de mètres de lui. Mais ce qui l’effrayait, c’était la présence de 4 Mélancolux au-dessus de sa tête, les flammes bleutées dansant un rythme macabre. 
 
La serveuse sortit de sa poche une grande paire de ciseaux et courut dans la direction de l’Inspecteur, tandis que les Mélancolux restaient immobiles, en retrait. L’Inspecteur eut le réflexe d’éviter le coup de lame que la femme essaya de lui asséner et recula de quelques pas, jurant intérieurement de ne pas être venu armé.
 
La serveuse tenta à nouveau de lui asséner un coup de sa paire de ciseaux. Cette fois-ci, elle effleura simplement Besace, déchirant la manche de son costume. Elle était rapide.
 
Besace décida, contre toute attente, de se jeter sur son opposante, pour la débarrasser de son arme. Celle-ci fut en effet surprise et fut plaquée au sol. Besace en profita rapidement pour donner un coup de pied dans sa main, envoyant voler son arme plus loin et provoquant un petit cri de douleur de la part de la femme.
 
-          Désolé, mais je ne compte pas mourir aujourd’hui, dit l’Inspecteur.
-          Enfoiré, cracha la femme.
-          Cette paire de ciseaux, commença Besace, c’est toi qui as tué mon collègue au Palais Chaydeuvre !?
 
À sa grande surprise, la femme sourit sereinement, tout en fermant les yeux.
 
-          C’était si simple de jouer ce rôle, dit-elle.
-          Quoi ?
-          Le collègue dont vous n’avez jamais retrouvé le corps ce jour-là, dit-elle. C’était moi, finement déguisée.
 
L’Inspecteur ne savait que dire. Qui était cette femme ? Il l’avait donc rencontrée depuis longtemps ? Pour qui d’autre avait-elle réussi à se faire passer si elle avait été capable de jouer le rôle d’un homme ?
 
-          Tu vas me suivre au poste, salope, dit l’Inspecteur.
-          Je dois d’abord te tuer, répondit-elle le plus sereinement du monde.  
-          Essaye un peu seul…commença l’Inspecteur avant d’être interrompu par une grande douleur dans le ventre, provoquée par le bras de la serveuse qui s’enfonçait dans son corps.
 
L’Inspecteur ne comprenait pas. Il avait envoyé promener les ciseaux plus loin. Son regard se porta sur ceux-ci. Il remarqua alors qu’ils étaient toujours maintenus par une sorte de main artificielle. D’un coup vif, la femme retira son bras, du corps de l’Inspecteur, le laissant voir par quoi il avait été transpercé. Ce bras, bien que tâché de son sang, devait être à la base de couleur verte, car il ressemblait en tout point à celui d’un Manternel. Le sang s’échappait de sa plaie et se répandait sur la femme qui ne semblait pas en être importunée. Elle le dégagea néanmoins et il tomba, la tête face au ciel. Les étoiles et la lune auraient été si belles à observer en une autre circonstance.
            
-           De la part du grand Patron, je vous remercie, Inspecteur, dit la femme en se détournant de lui pour aller ramasser sa main artificielle et son arme. Vous nous avez donné pas mal d’informations très pertinentes. Même votre mort va nourrir nos intérêts.

-           Edith… réussit juste à prononcer le mourant.

-          Ne vous inquiétez pas pour votre bien-aimée, dit la femme. Moi, La Tailleuse, je jure que je l’enverrai prochainement vous rejoindre.

 
Le regard de l’Inspecteur se perdait dans les étoiles. Les forces le quittaient. Pourtant, il n’avait aucune envie de mourir, il voulait vivre ! Mais c’était impossible… En pensant une dernière fois à cette femme qu’il aurait souhaité aimer, l’Inspecteur expira finalement, provoquant l’excitation des flammes des 4 Mélancolux.
Comme toujours, les machinations se déroulaient comme prévu en cette belle journée d’été.
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Sam 12 Déc - 20:27

Wow.. Comment dire que.. C'est du beau travail bravo :)
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Viktyny 
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Sam 12 Déc - 20:40

Magnifique, juste... magnifique.

[spoiler]J'adore le concept du "tout se passe bien c'est magnifique" puis à la fin "en fait non, l'effet Unpuis est toujours là !"(/spoiler]

Que dire à part des encouragements ? J'ai tellement hâte de savoir la fin *O*
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Sam 12 Déc - 20:47

Toujours aussi Unpuisesque.
J'aime vraiment. Beaucoup. Mais tu sais déjà ce que je pense de tes travaux, chéri ~
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MessageSujet: Re: [Fic] Le Cirque Madyapno[Fic] Le Cirque Madyapno - Page 8 Empty - Dim 13 Déc - 9:32

Unpuis si tu tue Estelle !!! Nan mais j'ai pas trop compros la fin en gros la serveusese transforme en Manternel et tue Besace ? Si c'est le cas notre pauvre sage devra rester encore celibataire :/
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[Fic] Le Cirque Madyapno

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