Bon bah, j'me présente, moi c'est Gardevoir, je suis un Pokemon (et oui je parle, nous comprenons et parlons tous le langage humain), et lui là-bas, l'humain qui dort avachi sur sa chaise, c'est mon dresseur, Jack. Il est tout juste diplômé de ses études infirmières. Mais parlons davantage de moi: je suis coquette, je suis cultivée, belle, chromatique, et avant tout la "grande soeur" de mon dresseur. Je passe mon temps à le fliquer, alors je le suis même au boulot, sa cadre m'ayant autorisée à le suivre tant que j'importune pas ses patients. Ce que j'adore par dessus tout c'est la médecine humaine: un jour je rêve d'être la première professeure Pokemon en médecine humaine; je travaille dur pour ça, et Jack, il m'aide de son mieux, pis son domaine c'est la cardiologie, pas étonnant quand on bosse dans un service aussi spécialisé et qui lui plaît. Mais là on est en vacances à la montagne, dans les Alpes, on profite d'un peu de repos dans un petit chalet. En dehors de son métier, il est aussi dresseur, très talentueux, il a remporté pas mal de tournois, on en sort d'un justement, alors pour nous, la "Team Fée-Ker", il nous a emmené en voyage à la montagne. Ah je vous ai pas présenté mes autres copains, y a Mysdibule, une fille très hargneuse et qui passe son temps à "AGGRRRRRRRRRRRRRRRR" quand quelque chose ne lui plaît pas, mais elle se révèle être un atout efficace dans toutes les situations ("OUAIS VAS Y CRITIQUE MOI!" grogna Mysdibule de l'autre côté de la petite pièce); ensuite y a Trousselin, trois mots sur lui: truand, espiègle, gueule d'ange; passons à ... Oh mon Dieu... bref -"NOMNOMNOMNOMNOMNOMNOMNOM"- Cupcanaille, comme Jack, il passe son temps à manger tout et n'importe quoi, tant que ça porte un intérêt à son odorat hyper développé, n'empêche malgré sa bedaine, il court vachement vite... après la bouffe, un vrai ventre sur pattes celui-là; Azumarill, le couillon de la lune, tendre et attachant, mais également un combattant acharné; et la pét... "princesse", Diancie, qu'on a capturé dans une mine de diamants lors d'un voyage en Namibie (Dieu que j'ai sué), toujours à se prendre pour une princesse en détresse ("Ca te pose un problème que je sois une princesse? Va chier une pendule plutôt... Tssss, non mais allô quoi?!") alors qu'elle se fout elle-même dans la mouise.

Bon il se fait tard, c'est le moment d'aller dormir un peu, et je pense que je vais dormir à côté de lui.... AH MAIS Y SE PASSE QUOI?

La porte s'ouvrit brutalement, un froid intense s'engouffrait dans le chalet, éteignant le foyer

Sous les yeux horrifiés de Gardevoir, se dresse une silhouette immense, ayant fait irruption dans le chalet, l'atmosphère se rafraîchit de plus en plus, atteignant rapidement le 0°C, les autres Pokemon se joignirent à Gardevoir pour s'interposer, mais Mysdibule provoqua l'intrus sans se démonter

"Qu'est ce que tu veux le balafré? Allez viens, je t'attends! J'vais te défoncer!"

"Ere Glaciaire!" Un vent glacé, frisant le -80°C congela tout ce qu'il touchait, rapidement et sans douleur, sans que les victimes ne purent répliquer "Ahahah! AHAHAHAHAAHAHAHAAHAHAHA!" fit la silhouette; puis ensevelit la petite bâtisse sous une épaisse couche de glace, laissant pour morts les occupants

Une douce brise typique du mois d'avril caressait mon visage, il fallait en profiter avant que les troupes de la Veuve Noire viennent faire leur garde, je descendis dans la vallée, à approximativement 2000 mètres d'altitude, je connaissais cet endroit comme ma poche, notamment les cachettes pour que nous, les rebelles, puissions être en sécurité. Accompagnée de mon fidèle Arcanin, nous cherchions des Pokemon et/ou des humains sans faction afin de les rallier à notre cause...Ah je me suis pas présentée, moi c'est Eva, j'ai 19 ans, et je suis lieutenant chez les Lawbreakers, mon rôle c'est de combattre les sbires de la Veuve Noire, même si en ce moment on commence à perdre du terrain. Nous ne sommes pas très équipés contre eux, mais l'unité nous a permis de survivre quoiqu'il arrive. On cherche désespérément à regrouper entre elles nos factions disséminées sur la planète, mais c'est mission impossible. plongeant mon regard au loin, je vis une forme s'agiter dans tous les sens, à environ 10km de là (on voyait bien vu qu'on se trouvait en zone dégagée): allié? ennemi? sans faction? Aucun moyen de le déterminer, je sortis donc mes jumelles, me dirigeais vers la forme et vis un Mysdibule gesticuler. C'était la première fois que j'en voyais un, je pensais qu'ils avaient disparu dans cette région du globe, mais apparemment celui-là faisait exception. Je me décidais donc à aller à sa rencontre avec Arcanin, monter avec lui me permettra d'aller bien plus vite. L'espace de deux minutes, j'étais déjà à portée de vue du Mysdibule qui me dévisageait

"AGRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR! Tu veux quoi toi?" grogna le Mysdibule

"Je suis venue en amie" tentais-je de dire, ce Mysdibule semble très agressif. "Dis-moi, tu viens d'où?"

"Où est la neige? Y a des montagnes mais pas de neige? Où je suis?!" Le Mysdibule semblait stressé, plutôt stressée, j'ai pu voir que c'était une femelle, un léger détail qui a retenu mon attention était le petit ruban rose autour de son coup: j'ai pu en conclure qu'elle n'était pas seule

"Dis-moi, ton ami humain est où?" demandai-je

"Mon dresseur, oui dans la cabane là haut, à 1/2h de marche, si je retrouve la raclure qui m'a congelée, il va m'entendre AGRRRRRRRRRRRRR"

Je la pris donc dans mes bras et la laissais donner la direction à Arcanin

"A droite, mais j'ai dit à droite!!! AGRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR" tempêta Mysdibule

"T'es marrante toi, je suis censé deviner par où passer?" grommela Arcanin "Ah enfin là je la vois, pas besoin de hurler ma grande"

Une cabane à flanc de montagne, très abîmée par le temps, encore enneigée, mais pas comme si on était en plein hiver, Mysdibule se dégagea de mes bras pour aller rejoindre son "dresseur" comme elle l'appelait

"Hé! Y a mon dresseur qui est emprisonné dans la glace, y a mes amis aussi! Bougez-vous merde! AGRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR" La Mysdibule devait vraiment tenir à cet humain, nous entrâmes, Arcanin et moi-même, le spectacle était horrible: 6 corps congelés dans la glace, 5 Pokemon et un jeune homme, presque mon âge, pour dire que les hommes j'en ai dû voir 2 dans ma vie, avec les restes du virus anti-Y de la Veuve Noire, la population masculine a largement diminué

"On ne peut pas les décongeler ici même Mysdibule. Il va falloir les transporter et je sais qui peut nous faire ça" je sortis mon talkie-walkie et appelai Aria, ma chef, pour qu'on puisse avoir des renforts Arcanin et moi
"Aria c'est moi, Eva. Arcanin et moi avons trouvé un Pokemon qui cherchait de l'aide pour son "dresseur" -termes de Mysdibule- un jeune homme d'une vingtaine d'années, congelé, avec 5 autres Pokemon"

"Identifie-moi les Pokemon" me demanda-t-elle

"Un Mysdibule femelle caractérielle, un Gardevoir avec une couleur pas habituelle, un Trousselin, un Cupcanaille en train de manger un gâteau, un Azumarill, et le dernier je le connais pas. Le jeune homme porte des vêtements inhabituels et dans ses affaires, ou ce qu'il en reste, des balles rondes, un très vieux modèle de téléphone portable, une figurine, des livres et pas de papiers permet... Ah j'ai trouvé sa carte d'id... Aria!"

"Qu'y a t-il?"

"Ce jeune homme viendrait du XXIè siècle, il serait congelé ici depuis... 300 ans?! Mais c'est impossible!"

"Bon... QUOI UN HOMME?! Ok j'envoie les renforts de suite, rentre au QG" *clic*

Aria ne m'a pas laissé le temps de m'expliquer, je commence à rassembler ses affaires, sous l'oeil inquisiteur du Mysdibule et dis au Mysdibule

"Bon ma chérie, on va attendre les secours pour ton maître et tes amis, après tu vas me suivre"

"Hého, j'suis pas ta chérie, je veux rester avec MON dresseur. Qui me dit que tu veux pas m'éliminer? HEIN? Réponds"

Elle marque un point, elle me connaît pas, c'est compréhensible. Je n'ai pas eu à attendre longtemps que je vois l'équipe de secours dépêchée par Aria; Lucinda à leur tête, je la connais cette fille

"Ah Eva, toujours à rôder dans ce trou paumé hein?"

"Oui Lucinda, voilà l'objet de ta présence" Je lui montre le jeune homme et les Pokemon de celui-ci, Lucinda pointa du doigt Mysdibule qui, dévisagée, lança un regard assassin à l'encontre de l'intruse

"Elle fait quoi ici? Elle est à lui?"

"Visiblement oui, elle est hargneuse, prête à mordre"

"AGRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR. " Lucinda s'approcha, prit le Pokemon par le cou et lui lança

"Grogne autant que tu veux, mais tu ne m'impressionnes guère, j'ai vu plus coriace et dangereux que toi" Clac! Clac! Mysdibule se débattit en faisant claquer son énorme mâchoire métallique, tentant désespérément de faire lâcher prise l'intruse

"Lâche-moi sale rouquine, lâche-moi, laisse moi tranquille!"

Lucinda me tendit le bébé, et me fit signe de partir devant "T'inquiète Eva on gère le tout, ramène le lion au QG mais tu le gardes avec toi, moi je veux pas qu'il me rugisse dessus" Elle se mit à rigoler si fort que Mysdibule se sentit blessée dans son ego. Je me mis en route afin d'éviter un carnage. Connaissant Lucinda, elle aurait maîtrisé la Mysdibule en un rien de temps. Cette fille est forte quand même, 21 ans, rousse (c'est pas important mais bon apparemment même les Pokemon sont racistes), très jolie, sportive, mais un combattant d'élite à laquelle j'irai pas me frotter. Nous sommes rivales, mais nous nous aimons bien, le désir de se surpasser nous fait grandir ensemble. Malheureusement j'ai encore du chemin à faire. Le QG n'étant pas trop loin de cette position (nous sommes pistées par des puces électroniques implantées dans la peau permettant une localisation rapide en cas d'urgence vitale), je me décidais à fouiller plus en profondeur dans la vie de Jack; son porte-feuille peut être une source d'informations cruciales: il est infirmier (moi qui pensais que c'était un métier de femmes, mais à son époque ça devait être en train de changer), très bon combattant, avec un palmarès de victoires plutôt impressionnant mais le mot "dresseur" me gène, étant donné la conjoncture actuelle où la Veuve Noire utilise les Pokemon pour les basses besognes, soit l'esclavage des humains et leur meurtre. Il posséderait également nombre d'autres Pokemon, dans un centre Pokemon mais aucune idée de la localisation exacte. Je lui demanderai en temps voulu: le soleil allait pas tarder à se coucher, et la nuit est mortelle même pour quelqu'un d'expérimenté comme moi; il me fallait rentrer au plus vite, avec la Mysdibule de Jack.

3 longues journées passèrent, le temps que nos têtes pensantes viennent à bout de cette glace. Couchée dans mon lit, je contemplais le plafond de ma petite chambre d'une vingtaine de mètres carrés. Y avait pas grand chose, juste mon lit, un bureau, une penderie, et des toilettes faisant office de salle de bain. Une chambre d'hôtel toute simple. Mysdibule tournait en rond pendant ces trois jours, sans relâche et grognait ces mêmes paroles "Y a pas la télé, y a pas la télé....." en boucle; je me demande ce qu'elle entend par "télé". je me permis donc de lui poser la question "Mysdibule? T'entends quoi par "télé"?"

Elle me regarda comme si j'étais une demeurée "Bah tu connais pas la télé? Télévision?"

"Je ne vois vraiment pas hein, mais éclaire-moi donc"

"C'est une boîte magique avec plein d'images qui défilent, et j'adore les dessins animés, ça me fait rire, et j'aime ça; mais dans votre trou paumé y a pas et ça me rend nerveuse"

Encore un truc de son époque, c'est vrai qu'on a rien de divertissant à part lutter pour notre survie, mais Mysdibule en est à des kilomètres de ce qui l'attend ici. Je décidais de l'emmener se promener un peu, histoire de changer d'air; elle accepta sans rechigner. Notre QG, Eternitia, est une petite ville tranquille, reconstruite sur les restes de ce qui était autrefois la banlieue de Grenoble avant qu'elle ne fusse rasée de la carte, dit-on, par la Veuve Noire; c'est rudimentaire, mais nous avons de quoi nous sustenter de manière permanente, l'entraide est la clef de notre force, et ce qui fait que nous sommes une épine dans le pied des ténèbres. Il faisait bon, il était 3 heures de l'après-midi; je décidais de faire un détour au laboratoire, pour voir comment se passe la "décongélation". Y emmener Mysdibule serait un peu suicidaire, mais bon, ça pourra toujours l'aider à se calmer. Je croise justement Aria qui me fit signe de venir, c'était une femme très stricte, mais pas trop, une main de fer dans un gant de velours pour la faire courte; brune, 35 ans passées, préfère la stratégie à la force brute, ce qui lui a permis de monter rapidement en grade, très féminine, prenant soin de son apparence. Mysdibule se mit à grogner, mais je la fis taire en mettant mon doigt sur sa bouche, portant l'attention d'Aria sur elle

"Qui est-ce?" me demandait Aria

"Le Mysdibule du jeune homme... Attendez, faites attention elle mord"

"Viens par-là toi. T'es une gentille fifille toi. Je sais que ton dresseur te manque, mais au moins tu n'es plus du tout seule" Elle se mit à caresser le Mysdibule, qui réticente, se laissa faire par la suite, et piqua un roupillon dans les bras d'Aria "Voilà, je peux te dire tout sur elle: elle est caractérielle, mais c'est une femme forte, qui sait se battre, et l'adversité ça ne lui fait pas peur, elle a un lien indéfectible avec son dresseur. Elle a comme talent Sans Limite, ce qui la pousse aussi à persévérer. C'est un spécimen très rare, d'autant plus après le génocide de son espèce, il en reste très peu sur la planète. Elle a besoin d'attention la petite"

"Vous en savez des choses Aria, j'aimerais avoir votre savoir...."

"Chérie, il en est encore temps, je te conseille de discuter avec lui -elle désigna Jack du doigt-, il t'en apprendra et t'apportera bien plus que tu ne le crois. Oh et si tu peux essayer de te décoincer un peu, on dirait un piquet pour maintenir les plants de tomates, relâche la pression"

Nous nous mettions à rire en choeur, quand les ingénieurs nous firent signe de venir

"Nous avons réussi à le stabiliser, mais son pouls est encore faible: quelques années de plus et il était bon pour le cimetière, son cerveau n'est pas endommagé, ni même ses fonctions vitales en général. Ses Pokemon vont bien, ils récupèrent vite, je pense que vous devriez les voir pour leur expliquer. Diancie est parmi eux"

"Dian..Diancie? La princesse des diamants?" balbutia Aria. Elle courut voir, ce qui réveilla Mysdibule, et arriva dans une chambre où les Pokemon de Jack discutaient avec animation: l'irruption d'Aria les arrêtèrent net dans leur élan

Le Gardevoir prit la parole, je me demandais si c'était un mâle ou une femelle

"Hmm? Vous êtes? Ah je vois que vous tenez dans vos bras notre copine Mysdibule"

Mysdibule reconnut cette voix "LES COPAINS!", et sauta des bras d'Aria pour aller rejoindre ses amis "Vous m'avez manqué, punaise ici c'est un vrai trou paumé, y a pas la télé"

"Erm.. Hmmm..; Bref, vous êtes tous là, sauf votre dresseur qui se réveille doucement. Je suis Aria, chef du mouvement de résistance des Lawbreakers, et voici Eva, un de mes lieutenants. C'est elle qui vous a trouvé par l'intermédiaire de votre amie, sinon vous étiez condamnés à une mort certaine, voire pire. Il y a eu une guerre terrible, qui a mené les forces des ténèbres, la Veuve Noire, à dominer le monde et à commencer un génocide. Selon les dernières statistiques, la population des Pokemon de type Combat, Fée et Insecte est en zone rouge, seuls les type Ténèbres et Plante pullulent"

"Certes mais on veut savoir quand on est" coupa le Gardevoir

"En 2415, l'an 400 après la poussée des ténèbres" répondit Aria

"On dirait une maladie, sérieux "poussée"... Bref on a été congelé, mais on ne sait pas par qui"

"On ne peut pas vous aider, mais le coupable est encore vivant, et vit sur cette planète. Mais bon le battre ne résoudra rien si on est tous voués, ou toutes vouées, à sombrer dans les ténèbres..."

"Arrêtez votre char. On va leur botter le cul à ces raclures!"

Un voix familière que les 6 Pokemon reconnurent: Jack, à l'entrée de la pièce où nous nous trouvions, encore fatigué; sa détermination m'a étonné, une voix forte, convaincante et...

"On va botter le cul à qui déjà? Et qui êtes-vous? Où suis-je? On est en quelle année? Et j'ai faim, et pourquoi y a que des nanas ici?"

"OUAIS IL EST LA!" beugla Mysdibule, la première à lui sauter dessus et à le couvrir de bisous 'Tu m'as manqué tu sais?" c'était mignon à voir; ils semblaient grandement s'apprécier malgré leurs caractères totalement différents; le lien "dresseur-Pokemon" comme elle m'avait dit il y a 2 jours

"Toi aussi tu m'as manqué, VOUS m'avez manqué, je vous oublie pas vous autres, allez venez... Bon racontez moi ce qu'il se passe grosso modo"

Un speech qui dura 3 minutes, raconté avec animation par Mysdibule, coupant la parole à Gardevoir à maintes reprises, qui laissa carrément tomber avec "Tu me fais chier, raconte-lui toi-même".

"Ok donc le connard qui nous a transformé en glace saveur nature est toujours ici, on a pas vécu une apocalypse, ce qui a du sens, c'est la merde partout, et vous êtes les presque-derniers représentants de votre espèce. Et bah dis-donc quel merdier!"

"Ah oui je t'ai pas dit, y a pas beaucoup de mecs aussi, mais c'est la blinde en nanas, c'est le moment de pécho" fit la Mysdibule avec un brin de malice, et un clin d'oeil qui signifiait beaucoup pour elle mais dont j'ai du mal à cerner le sens: leur langage est bien différent du nôtre, l'époque peut-être? Qui sait?

"Héhéhé... Bref, vous revoir c'était le plus important mais je ne me suis pas présenté auprès de ces demoiselles, ou dames? Bref, moi c'est Jack, enchanté, je vous remercie de nous avoir sortis du congélateur, je commençais à m'y sentir à l'étroit pour être honnête. Vous devez être la chef des rebelles non? Bah enchanté alors hahaha" Il serra vigoureusement la main d'Aria, un peu surprise par tant de poigne; puis se tourna vers moi, me jaugea rapidement du regard ce qui eut le don de me déplaire, puis m'embrassa sur la joue avec un "J'te remercie de t'être occupée de ma Mysdibule chérie, elle a dû t'en faire voir de toutes les couleurs, alors si t'as besoin de quoi que ce soit, ce sera ma dette, je m'en acquitterai volontiers
... Bon je vais me changer, les amis vous venez? On sort. Et encore merci les filles"

Jack sortit de la pièce, je commençais malgré moi à rougir comme une pivoine, Aria me charriant "Ahahah, t'as une touche -j'aurai aimé qu'il fasse plus attention à moi-... Nan mais quel idiot, c'est tous les mêmes les hommes, ils ne peuvent pas penser à 2 choses en même temps! Reviens, espèce d'idiot, tu comptes t'installer où? Reviens!" Aria se mit à lui courir après, le bruit de ses talons résonnant fortement avec le sol; me laissant seule avec des sentiments que je n'avais jamais éprouvés jusqu'à maintenant: j'étais amoureuse

Je me souviens il y a 400 ans, avant mon ascension au trône, ma vie n'était pas top: orpheline, abandonnée dans une jungle luxuriante et dangereuse, ne devant que compter sur moi-même. J'ai dû faire qu'un avec la nature si bien qu'elle me transformât au plus profond de mon ADN: j'étais mi-femme mi-végétal. L'arrivée du maître au pouvoir et sa confiance absolue en moi me permirent de conquérir près de 90% de cette foutue planète, je savais qui faisait quoi en temps réel. Aucune terre n'était sans danger tant que je respire, j'ai réduit la population de Pokemon problématiques quasiment à 0. Bref une conquête parfaite. Seuls ces foutus rebelles me mettent encore des bâtons dans les roues, libérant des dizaines d'esclaves, humains comme Pokemon, usant d'attaques terroristes pour nuire à la Veuve Noire -ME nuire-. Dans toutes les cités sous ma coupe, rien ne se passe sans que je sois au courant: gestion des esclaves, exécutions publiques, combats à mort dans les arènes: tout gravitait autour de ma sainte autorité. Pourtant dans les Alpes, j'appris l'existence d'un humain, un homme, ce qui attisa ma curiosité. Les hommes sont denrées rares, puisque c'est moi qui avait concocté la préparation à base de ce virus, moi seule a permis de renverser facilement une guerre. Revenons à cet homme: il vient du XXIè siècle, juste avant qu'on ne conquiert le monde, possède, selon les espions sur place, des Pokemon quasiment disparus: des Pokemon de type Fée. Il me tarde de le tenir entre mes mains, je le ferai souffrir avec la plus grande délectation possible, arrachant son coeur devant ses Pokemon, et faisant de même avec chacun d'entre eux. Cette pensée succulente me poussa à aller au marché aux esclaves: j'étais prioritaire sur le marché, et personne n'osait me contredire ni même me défier, j'avais enfin le droit de vie et de mort sur tout vie de cette bassesse terre.

"Ecartez-vous immondices, laissez-moi la place" fis-je avec un sourire mauvais. Et toutes ces choses répugnantes se prosternèrent devant moi avec leur formule ô combien hypocrite mais flatteuse "Oui, maîtresse", mes Pokemon me suivirent également, prenant le même air dédaigneux que je prends à chaque fois que je sors de mon château. Arrivée au marché, je commence mon tour d'inspection de la marchandise: toutes ces choses fragiles et ignobles pullulèrent dans leurs cages, suppliant qu'on les laisse sortir, être "libres". Je vis une femme assez âgée, la trentaine, accompagnée de 3 gosses et leur Pokemon maladif au possible.

"Pitié, laissez-nous partir!" sanglotait la femme, me laissant totalement indifférente, leur Pokemon, un Caninos sur le point de clamser, me grogna dessus, l'air pas franchement menaçant. Je laissais un sourire mauvais, presque démoniaque se dessiner mur mon visage et fit signe au marchand d'esclaves de venir

"A consommer sur place ou à emporter?" ricana-t-il

"Sur place, j'avais une petite faim" Je sortis une grosse liasse de billets de banque et la tendit au marchand qui me lança un "Bon appétit, maîtresse", avant d'ouvrir la cage et de la refermer derrière moi. Le massacre allait commencer

"Non! Pitié, tuez-moi mais laissez mes enfants et leur Pokemon partir! Je vous en supplie" elle se jeta à mes pieds me suppliant d'épargner ses enfants, mais j'ai payé tellement cher pour ce casse-dalles que j'allais en aucun cas en laisser une miette. Egorgeant la mère devant les yeux de ses enfants, la chose servant de Pokemon se tut en l'espace d'un instant. Je me libérais tel un prédateur chassant sa proie, laissant libre court à ma bestialité, arrachant les organes un à un des petits corps encore chauds des marmots, et faisant gicler du sang à travers la cage, éclaboussant tout le monde passant devant. Ma soif de sang était dès lors inextinguible, j'étais en parfaite extase, le sang me fit tourner la tête, me faisant continuer à commettre l'irréparable. Le repas fini, il ne restait rien, sinon une énorme mare de sang avec le Pokemon de cette famille, traumatisé à vie avant de lui même s'éteindre: je l'ai pendu à des ronces, laissant un macabre présent aux prochains locataires de cette cage. Couverte de sang, j'inspirais encore plus de crainte à cette populace qui me dégoûte tant, mes Pokemon sur mes talons: on me surnommait "La rose sanguinaire", nom qui me sied à merveille.

Fini l'amusement, je dois trouver cet humain et me délecter de son sang, voire plus s'il est à mon goût. Je décidais donc de lancer un assaut commando sur la base des Lawbreakers. Retournant à mon splendide château, tout de ronces vêtu, repensant à mon dernier repas, une voix sensuelle me parvint

"Et bah alors? On mange comme une cochonne? Je vois ça dans les médias: "La rose sanguinaire a tâché ses plus beaux atours en bouffant du bouseux". T'as encore du sang qui coule, juste là". C'était ma petite amie, la Rose Noire; joli brin de femme, qui ne vient pas d'ici, elle vient d'un coin très à l'est, que j'ai pu conquérir. Rousse, bien foutue, intelligente, mais ce qui m'attirait chez elle c'était sa voracité, sa haine, une haine non descriptible, je l'ai donc prise sous mon aile, puis sous mes draps. Personne n'osait nous contredire sous peine de mourir exécuté ou dévoré vivant, et nous en profitions pour faire scandale, mais bon que faire des réactions des petites gens? Ces bouseux ne sont là que pour mon bon plaisir, même s'ils me laissent un goût infect en bouche.

"Alors chérie, t'as bouffé quoi à midi?"

"Un mets ignoble pour un prix scandaleux, je pensais que c'était meilleur que ça les gosses, apparemment non. Faudrait que je le supprime ce voleur de mes deux. Fais-le venir ici je te prie"

Je dus attendre une demi-heure avant que j'ai enfin ce voleur devant moi, en position de faiblesse, à mes pieds. j'en ai donc profité de planifier avec mon commando personnel un plan pour choper ce mec, qui représente un sacré paquet de fric ambulant. Voyant cette vermine de marchand d'esclave arriver avec ma chérie, je fis partir le commando d'un geste de la main avec comme consigne

"Ramenez-le moi en vie"

"Mes hommages, maîtresse, j'espère que vous avez apprécié votre repas" fit-il avec un sourire mesquin, content de m'avoir arnaquée

"Tu m'avais certifié que cette famille était en bonne santé et vigoureuse et tout ce que j'ai bouffé c'était 4 steaks filandreux et un clébard à moitié mort! Au prix où j'ai payé ce repas, j'exige un remboursement immédiat... De ta vie!" Je me jetais sur lui, plantant mes ongles dans sa chair, et sectionnant sa carotide avec mes dents, m'aspergeant de sang au passage, mais plus il y avait de sang, plus je devenais frénétique, incontrôlable, bestiale, et ça m'excitait, ses hurlements accentuant ma frénésie sanguinaire. Une fois ceci terminé, je fis disparaître le cadavre dans la fosse septique; puis encore enivrée par l'hémoglobine, je vis ma chérie couchée sur notre lit. Sans me prier, je lui saute dessus

"Wow du calme la tigresse" Elle se mit sous la couette, se déshabilla, je fis de même. Quoi de mieux qu'un câlin pour digérer un repas insipide

Je ne savais pas pourquoi je courrais, mais je voulais en avoir le coeur net: me dirigeant vers une sorte de bibliothèque (enfin ce qui a l'air d'y ressembler), où pas mal de filles très jolies sortaient, le plein de bouquins à la main. Je ne pus m'empêcher de les regarder, l'air béat, jusqu'à ce que Gardevoir, m'ayant rattrapé, me fit une tape derrière la tête, qui me ramena à la douloureuse réalité

"Hého, c'est pas bientôt fini de mater les filles? Y a des personnes qui TE cherchent, pendant que tu courrais je-ne-sais-où" son index droit me tambourinait la poitrine à chacun de ces mots: elle semblait visiblement furax "Enfin un monde de femmes, je vais pouvoir te mener à la baguette et te faire redescendre sur Terre Jack, c'est moi qui te le dis".
Féministe dans l'âme, Gardevoir a beaucoup milité pour dénoncer les méfaits commis sur ses congénères -et évidemment je ne lui ai pas, selon elle, accordé mon soutien tout entier-, ce qui lui a valu une certaine notoriété, peut-être parce qu'elle était pas comme les autres Gardevoir femelles: sa couleur inhabituelle, un beau bleu, au lieu du vert caractéristique de cette espèce (), une intelligence hors du commun, et un caractère bien trempé. J'ai touché le jackpot avec Mysdibule, qui, à l'instar de Gardevoir, est aussi une fille énergique, mais bien moins réfléchie, et plus dans le "je cherche les emmerdes". Ce monde, si c'est notre monde après quelques années, ce n'est pas le nôtre, nous n'y avons pas notre place, mais la question reste de savoir qui nous a emmené ici de force; mes pensées encore dans le brouillard m'empêchent d'avoir un visu de la scène, à moins que je ne dormais à ce moment là, c'est fort probable. Tandis que Gardevoir me traînait avec la force de ses petits bras, j'en profite pour consulter mon Pokédex: miracle il s'allume! Je pointe au hasard dans toutes les directions, espérant trouver quelque chose pour vérifier son état de fonctionnement, le Pokédex se mit à sonner lorsque je scannais un Taupiqueur qui passait par là "Taupiqueur, Pokemon taupe. Pas d'autres informations à son sujet"

"Des barres de rire, le Pokédex qui déconne sur un Taupiqueur"

"Change pas de sujet... WHAT? Il est gros ce Taupiqueur!" Arrêtant de me traîner, Gardevoir se mit à prendre mon Pokédex des mains et, avant que je puisse dire quoi que ce soit, me jeta un regard noir m'invitant à la boucler, mais je me décidais à parler

"J'avais pas fait gaffe, mais il fait plus que 20 centimètres le pépère, on dirait qu'il en fait 40 à tout casser."

"Bah voilà abruti! T'as déréglé ton Pokédex, j'appuie ici... hmmm; je frappe par là... Voilà il est comme neuf, scanne ce Taupiqueur de novo.

Je m'exécute, tandis qu'au même moment Aria nous rejoignit, essoufflée, accompagnée d'un Lucario assez distant. J'ai du mal avec ce Pokemon, sachant qu'il pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert: ça me met mal à l'aise.

"Taupiqueur, Pokemon Taupe. Il vit à un mètre sous la terre et se nourrit de racines. Il apparaît rarement à la surface."

"Hé! C'est quoi ce bidule qui vient de causer?" me demandait Aria, intéressée par mon Pokédex

"Ben, c'est un Pokédex, une encyclopédie portable; j'ai eu le mien quand j'avais une dizaine d'années. Me souviens que c'était le professeur Keteleeria qui me l'avait donné. Une femme bien sympa, et plutôt jolie en y repens... Aïe!" Gardevoir me fit une tape derrière la tête

"La prochaine connerie que tu sors, c'est mon poing dans la face" me menaçait-elle, son poing droit se chargeant en électricité, sans nul doute un Poing-Eclair. Elle était tout à fait convaincante, mais le simple fait de l'énerver me poussa à aller plus loin.

"Tenez, prenez-le, je n'en ai pas besoin dans l'immédiat." Je tendis mon Pokédex à Aria, le Lucario me grognant dessus, comme le ferait un chien ne connaissant pas une personne présentée devant lui

"Lucario, du calme, il ne me fera aucun mal, et même si ce sont ses intentions, je doute fort qu'il me maîtrise... Au fait, tu n'as pas d'endroits où dormir... Voyons voir" Elle se mit à réfléchir, et même à rougir en me regardant: je crois que je lui ai fait de l'effet, mais je préfère ne pas y penser "Tu pourrais venir chez..."

"MOI! Chez moi.... Pffff, c'est dur de courir après vous" Eva interrompit la conversation, reprit son souffle, puis sans se démonter: "Tu viens chez moi, tes autres Pokemon s'y dirigent en ce moment même, c'est pas le grand luxe, mais Arcanin et moi nous nous y accommodons très bien, et un peu de compagnie ça va nous changer."

"Chez Eva oui... C'est petit chez elle... Enfin.... Tu vois" fit Aria, un peu dépitée. J'entraperçus une pointe de déception, mais également de jalousie, l'incitant à trouver une idée et vite. "Mais je t'invite chez moi pour dîner ce soir, tu rejoindras le reste de tes Pokemon après. Qu'en dis-tu?"

Un dilemme se posait à moi: dois-je me résoudre à refuser l'invitation d'une jolie dame, ou bien retarder les retrouvailles avec Cupcanaille et les autres? Je dis donc ceci: "Va pour le dîner, mais après, si Eva le souhaite encore, j'irai habiter chez elle... mais ça me gêne un peu autant de générosité... Qu'en dis-tu Gardevoir?"

"Hmmm... No.... Oui, mais tu rentres avant minuit, sinon t'auras affaire à moi." Elle mimait le geste en montrant son poing et mon visage, elle était on ne peut plus sérieuse, l'expression sur son visage rendant bien plus convaincant son discours.

"Je n'y vois aucun inconvénient, je viendrai te chercher en personne." Puis à Gardevoir: "Allez, viens ma chérie"

Je les regardais s'éloigner, tandis qu'Aria fit signe à son Lucario de s'en aller "T'inquiète pas, je peux me défendre seule, tu peux rejoindre tes amis."

"Mais... Bon d'accord, mais je reste en alerte, si ça se passe mal, s'il te fait du mal, gare à lui!"

Pendant le trajet, je me permis d'observer les environs: c'est assez sobre, une grande muraille haute d'une bonne vingtaine de mètres se projetait au loin, entourant peut-être cette cité, pas de véhicules, la voirie semble en bonne état. Mon poignet gauche me faisait mal, un clou de mon Méga-bracelet s'étant enfoncé dans la chair. Me voyant grimacer de douleur, Aria se tourna vers moi.
"Fais voir ton bras... -elle remonta la manche- C'est.... ton Méga-bracelet? ... Il est cassé, regarde"

Elle me montrait le clou enfoncé, arracha le bracelet, arrêta le flot de sang avec un mouchoir, fit un garrot et m'expliqua

"Ce clou là qui sort, il est le signe que ton Méga-bracelet ne fonctionne pas..."

"Comment tu sais ça?" Je me mis à la tutoyer, sans savoir pourquoi ni comment, je la vis rougir, mais je n'y prêtais pas grande attention

"Hmmm -oh il m'a tutoyé- je vais te montrer, ma maison c'est la troisième en partant d'ici." Nous arrivons chez elle, sa bâtisse était plutôt coquette, un beau jardin, certes petit, mais parfait pour s'y détendre. Elle me fit entrer: l'intérieur était splendide, mais poussé sur une atmosphère romantique. Des rideaux rouges, des chandelles sur les meubles, dans la salle à manger, un beau canapé, et une petite cheminée. Aria me prévint qu'elle avait quelque chose à faire, retrouver une bricole "Donne-moi cinq petites minutes, fais comme chez toi"

Cinq minutes plus tard, assis sur son canapé, j'en profitais pour regarder la décoration: je vis pas mal de vieilles photos, qui dataient de mon époque, les visages sur celles-ci m'intriguaient, je reconnaissais la skateuse: c'était Cornélia avec son Lucario, une championne d'arène dans une ville paumée en Bretagne, spécialiste des patins à roulettes et du type Combat. Je suppose donc que Aria est sa descendante, mais en ai-je une preuve? Pas sûr.

"Voilà, bon ben ton bracelet est comme neuf, la Gemme Sésame est intacte, enfile-le pour voir" Elle me tendit mon Méga-bracelet, neuf, je l'enfile. Soudainement, un bruit sourd retentit dans la rue, suivi d'un grognement bien familier: c'était Mysdibule.

"MRGRGRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRR! Foutu trottoir!" Je me précipitais dehors et, dès qu'elle me vit, se rua sur moi, me projetant au sol.

"Qu'est ce que tu fais là toi? T'es pas censée être avec les autres?" lui demandais-je, tout en la caressant.

"Non, l'autre grande perche, j'peux plus la supporter. Elle me saoule, toujours à me réprimander "Fais pas-ci, gnagnagna! Tiens-toi correctement, blablabla". Heureusement que je me suis suis barrée, sinon j'aurais eu encore à supporter ça. Alors je t'ai suivi, c'est pas dur, y avait du sang par terre, je savais que c'était le tien... Tu peux m'attacher ça s'il te plaît?" C'est bien du Mysdibule tout craché, passer du coq à l'âne, avec aucun fil conducteur dans les propos; elle me tendit un petit harnais avec une petite pierre encochée dans une interstice. J'aurais parié que ce qu'elle me pendait devant les yeux, c'était sa méga gemme, une Mysdibulite. C'était le moment de savoir si le bracelet allait fonctionner: j'attache avec douceur le petit harnais sur la tête, comme un bandeau. "Je suis une ninja! Ou pas, mais ça pète la classe!". Aria nous regardait, un peu en retrait, mais curieuse de savoir ce qu'il allait se passer. Mais rien ne se passa.

"Bon allez! Rentrons." Nous rentrions donc chez Aria, bien que celle-ci, à en juger par son non-verbal, aurait préféré être seule avec moi.

Une odeur enivrante me mit en appétit, je ne pouvais décrire cet arôme, mais la seule chose dont je puisse être formel, c'est que ça devrait être délicieux. Aria m'observait, ça me stressait un peu: que pouvais-le lui inspirer? Mysdibule, me réclamant plus de câlins, ne m'aidait pas vraiment à réfléchir. Puis sur le chemin, j'avais l'intime conviction qu'on m'épiait, ce qui ne me rassurait guère. Ces histoires sur le fait que les hommes soient une denrée rare, sont-elles fondées? Je me permis de poser la question à Aria d'une manière détournée.

"Une question me taraude l'esprit: J'ai pas vu beaucoup de mecs dans le coin, c'est normal?"

Prise de court, mais gardant son sang-froid, elle répondit.

"Et bien... T'y vas pas avec le dos de la cuillère. Bref, ça risque de durer toute la soirée cette histoire. Et c'est ainsi que tout commença..."

Je buvais ses paroles, retenant trois-quarts de son speech en quelques mots: virus, ADN, mutation du chromosome Y, apocalypse (même si c'est le mot le plus approprié pour cette guerre, à mon sens). Cette histoire a duré tout le long du repas, que je n'ai pas pu profiter d'ailleurs, me devant de concentrer mes neurones au maximum: c'était un gratin de patates douces au fromage d'Ecrémeuh. Bon, c'était pas ce que je préfère, mais ça avait eu le mérite d'être affreusement délicieux. Malgré tout, l'avenir m'inquiète énormément (quelle ironie, me direz-vous): la vie qui était nôtre est morte, et nous voilà dans un futur post-guerre totale, sur fond de domination du "mal". Une chose est certaine: on va en chier."

Cette mission fût la plus dangereuse, mais la plus excitante qu'on ait eu l'occasion de remplir: infiltrer la base forte des rebelles pour kidnapper un mec.
Nous nous approchions de l'objectif, le but était de le kidnapper sans effusion de sang, mais le sang c'est tellement excitant... J'en frémis rien que d'y penser. D'après nos espions, la cible se trouverait à environ 10 minutes, se faufiler sera donc très facile de nuit.
Amphinobi est mon partenaire, un Pokemon rapide, discret et agile. Tout comme moi, Caterina. J'ai un peu plus de 25 ans, une longue et magnifique chevelure rousse, un joli minois aussi. Je suis également l'assassin le plus efficace de la Veuve Noire, ajoutant à mon tableau de chasse de nombreuses têtes ennemies, entre autres de nombreux chefs de ces stupides Lawbreakers. Ca me désole de ne pas pouvoir faire couler du sang, mais la chef m'a dit "Pas de massacre, juste ce jeune homme, JE LE VEUX!". La chef, c'est ma tante, la Rose sanguinaire. Je l'admire, j'aimerais devenir comme elle, aussi belle, mais également implacable, dangereuse, et redoutée. Quand je vois toutes ces gorges qui ne demandent qu'à être tranchées, ça me désespère de devoir suivre cet ordre à la lettre. D'habitude, j'avais carte blanche, mais là il fallait que ce soit minutieusement préparé, et sans bavures. Arrivée à l'objectif, guidée par le Nostenfer espion du Commandement (qui a la charge des missions d'infiltration et d'élimination de cibles importantes, pour le compte de la Veuve Noire), j'évaluais la situation avec Amphinobi, devant cette bâtisse: 2 personnes, une femme, la chef de ce patelin apparemment, et mon objectif, accompagné d'un Pokemon que je n'avais jamais vu auparavant. Tous dormaient à poings fermés, il fallait agir discrètement, et laisser une trace subtile de notre passage: un faux courrier de rançon. Le but étant de faire croire qu'on le relâche à condition qu'ils libèrent nombre de nos soldats; sauf qu'ils ne verront jamais la couleur de ce filon d'or. Un homme, par chez moi, vaut très cher; si la Rose sanguinaire en veut un, elle l'aura, quel qu'en soit le prix, humain, Pokemon ou matériel. Et puis, ça lui fera une dépense en moins à faire pour se consacrer à son garde-manger, même si je ne suis pas cannibale. Et puis, les gens font ce qu'ils veulent, je n'ai aucun scrupule. Je forçais la serrure de la porte d'entrée, fit signe à Amphinobi d'entrer en éclaireur; tout à coup, j'entendis un grognement, juste derrière moi: c'était le Pokemon de la cible. Sans crier gare, il se rua sur moi, la mâchoire derrière sa tête grande ouverte, puis la claqua violemment. J'ai eu le temps d'esquiver, sinon j'y passais. Amphinobi passa derrière l'intrus et l'assomma d'un coup de patte bien placé, le tranchant au niveau de la nuque. Je l'attachais avec une corde, en prenant soin de museler l'arme fatale que représente cette mâchoire. Aucune idée concernant l'identité de ce Pokemon, mais il a failli me tuer au premier coup. Ceci fait, je me concentrais sur ma cible, allongée dans un canapé, dormant paisiblement, tenant quelque chose à la main: je l'assommais également, sans qu'il ne se réveillât. Je le ligotais, et quelque chose tomba au moment où je le positionnais sur l'épaule: c'était une figurine. Je la ramasse, l'oriente à la lumière, et pousse un cri étouffé: c'était... ma tante! Soucieuse de savoir pourquoi une figurine à l'effigie de ma tante se trouve chez ce jeune homme, je me mis sans tarder en chemin, progressant à pas de velours, malgré la soixantaine de kilos sur mes épaules, Amphinobi devant se contenter du chien de garde, si je puis dire. Sortir de cette place forte fut chose aisée, rejoindre le point de rendez-vous, le sera tout autant. Ces gardes sont d'une inefficacité telle que c'en est risible. Le matin se lève, un épais brouillard sur fond d'une fraîcheur caractéristique de la montagne. Les deux captifs étant toujours dans les vapes, je fis signe à Amphinobi de continuer la route vers le vieux tunnel, qui servait autrefois pour le transport. On leur a mis au moins une bonne vingtaine de bornes dans la vue, ils pourraient le chercher, mais jamais ils ne le retrouveront. Les esclaves, une fois dans le circuit, ils y restent: s'ils y sortent, c'est pour mourir. Y a pas 36 solutions. Dans son cas à lui, esclave sexuel ou bien casse-dalle pour tatie, et son chien de garde, casse-dalle. J'aime vraiment pas ce tunnel, on raconte qu'il est infesté de tous les criminels au possible, je dois veiller à ma propre sécurité, et surtout ramener la marchandise à bon port, en un seul morceau. Une heure harassante de traversée et de la lumière au bout du tunnel, enfin on est passés de l'autre côté de la chaîne de montagne. Au loin, à environ 10 bornes, je vois le château de la tante, imposant et fier. On raconte que, il y a longtemps, les monarques vivaient dans de somptueux châteaux comme celui-ci: plus le château était beau et imposant, plus le monarque était puissant et respecté. Ces 10 kilomètres, grosso modo, se font en 1 heure maximum. Un rythme soutenu me permit d'atteindre ma destination: Thornicité.

"Tiens-toi tranquille, elle est dans l'avant-bras et elle va partir. Je t'ai déjà prévenu de la fermer ta sale grande gueule!"

"Dégage sale..... Mrgrgrgrgr LÂCHE-MOI ESPÈCE DE...." beugla Mysdibule, tout en essayant de se débattre comme elle pût

Une violente gifle fit taire le Pokemon, mais le gonflement de sa veine jugulaire -même sous sa peau en acier trempé, on pouvait voir les veines de Mysdibule- montrait à quel point celui-ci était très remonté. Caterina jeta le malheureux Pokemon dans sa cellule, sans délicatesse.

"Voilà ta place, saloperie" Un bruit de serrure coupa court à la conversation. Puis, le silence total, presque serein, mais une lourde atmosphère pesait dans cet endroit clôt.

"Aïe, j'ai mal" Mysdibule se releva, ressentit une sensation bizarre, comme si le sol bougeait: il faisait très sombre, une faible lueur éclairait d'un air quasi fantomatique cette cellule. "Mais c'est quoi ça? Ca bouge.... HIIIII DES RATS JE DÉTESTE CA!!!!!!!" Mais c'était trop gros pour être un rat. Mysdibule prit son courage à deux pattes, utilisant celles-ci et son nez pour tâter son environnement "Snif, snif: beurk ça pue! Snif snif, meh?" Une odeur inconnue intriguait le Pokemon, une odeur de femme peut-être, mêlée à une odeur familière.
"Ca c'est Jack, et l'autre.... Bon j'm'en fiche, Jack d'abord" Mysdibule suivit donc son nez, qui le conduit à son dresseur, à moitié conscient "Jack!"
"Hein, qui m'appelle? Mysdibule, c'est toi? Ouch ma tête, on croirait qu'elle va exploser" Mysdibule lui sauta dessus, le couvrant de bisous, Jack lui caressa la tête, reprenant peu à peu ses esprits: où peuvent-ils être? Quelles peuvent être les intentions de ses ravisseurs. Il tâta son poignet gauche: le Méga Bracelet était toujours attaché, celui-ci réagit normalement, signe que Mysdibule tenait sa Méga-Gemme.

"Jack, je sens un truc chelou, une femme est ici. J'en suis sûre: suis-moi" Jack suivit son Pokemon à quatre pattes, la progression se faisant exclusivement à l'aveugle, et doit se fier au nez du Mysdibule

Après 5 minutes de ronde, ils parvinrent à la femme, Mysdibule, toute contente, prit la parole
"Voilà Jack, c'est une femme, attends... Hmmpf, ah c'est mieux, c'est une femme, elle a deux melons au niveau de la poitrine...." Mysdibule toucha avec intérêt ces formes étranges que les hommes ne possèdent pas "Ca fait tout drôle, en plus c'est gros, wah c'est méga étrange"

"Mysdibule, arrête!" Jack se plaça près de son Pokemon, prit la main de l'inconnue, prit son pouls: elle était vivante, mais très faible. "Mysdibule, tant qu'à faire, guide-nous vers le faisceau de lumière, je vais voir si elle va bien" Puis à l'inconnue, ne sachant pas si elle pourrait lui répondre.
"Madame, je vais vous bouger, si je vous fais mal, faites le moi savoir... Et pardonnez mon Pokemon, elle est.... très curieuse"

Une progression difficile à travers cette pièce, dans le noir quasi complet, Jack put enfin voir la fameuse inconnue: elle devait avoir une vingtaine d'années, peut-être la trentaine, mais les traits sur son visage l'ont considérablement vieillie. Elle est blonde, un blond qui a terni, des nœuds dans les cheveux d'une forme particulière, un long manteau sombre (noir?) émacié, des sous-vêtements blancs mais qui ne le sont plus.

"Oh non! Ce... Ce n'est pas possible! Dites-moi que je rêve!" Il regarda avec stupeur la femme à demi-inconsciente, il la connaissait.

"Mais c'est qui? Tu la connais?" demanda Mysdibule, intéressée.

"Oui, c'est... Cynthia, la jeune championne de la ligue, celle que j'ai détrônée avant que tu ne sortes de ton oeuf."

"Ah..."

"Oui, c'est justement Gardevoir qui m'a fait gagner, en utilisant sa Méga-Gemme contre le Carchacrok de Cynthia, le type fée n'était pas trop connu à cette époque là. une aubaine contre un Pokemon de type Dragon. Une puissante attaque Mégaphone l'a mis au tapis en 2 secondes, c'était beau à voir. Elle te racontera tout ça... enfin si on arrive à s'en sortir vivant"

"Oui bah si elle datait avant ce truc là, pourquoi elle est là?" demanda Mysdibule, songeuse.

"Je n'en sais pas plus que toi... Cynthia? Cynthia?" Il se rapprocha de l'oreille droite de la jeune femme, tout en serrant ses mains contre lui

L'intéressée répondit faiblement "Qui.... est......... ce....."

"C'est Jack, comment tu vas? Ça fait un sacré bail qu'on ne s'est pas vu"

"Je... -tousse- Tu... n'aurais pas dû......... survivre ...... à ça...... Regarde..... où...... j'en....... suis -tousse de plus belle-"

"Repose-toi, je suis là" lui murmura Jack, caressant les cheveux ternes de Cynthia, comme pour lui redonner un peu d'espoir. "Encore désolé, Mysdibule est très attirée par les femmes, vous l'intriguez beaucoup, elle ne t'a pas fait mal j'espère?"

Cynthia sourit, mais se mit à tousser avec tonitruance, manquant même de s'étouffer. Jack la fit s'asseoir. "Respire lentement, lentement"

"Je..... Quelque chose... dans la gorge -tousse-" Cynthia se mit à vomir, quelque chose ressemblant à une graine gît à présent sur le sol poussiéreux et crasseux. Jack la prit dans ses mains, la soupesa, et conclut "Ca m'a l'air d'une graine, genre comme chez les végétaux -je ne suis pas botaniste-, mais elle fait facile 5 centimètres de diamètre déployée, mais elle se réduit à 1 centimètre.... Mon Dieu, c'est quoi ce délire?!" Il regarda à présent Cynthia, à a faible lueur, sa peau est lézardée de coups de scalpels et de griffures, des points d'injections, des suçons, des morsures même, d'apparence humaines. Le petit bassin n'est pas épargné non plus: plis de l’aine endoloris, ponction iliaque bilatérale, comme si quelqu'un voulait prélever de la moelle osseuse. Lorsque Jack arrivait au bas du dos, Cynthia se mit à pleurer, silencieusement, comme si quelque chose de terrible se reproduisait en ce moment-même.

"Mais... que t'est-il arrivé ma pauvre? Ne me dis pas que.... Oh mon Dieu mais c'est ignoble! Ces salopards t'ont... violée?" Les sanglots confirmèrent ce que Jack redoutait le plus: Cynthia aurait été attouchée mais de manière très barbare, inhumaine, sadique.

"Le viol, Dieu que je déteste ce mot, je dirais plutôt 'rapport consenti univoque'. -rire malsain-" fit une voix derrière eux

"AHHHHHH! J'ai peur, très peur, je veux pas mourir!" sanglotait Mysdibule, cachée derrière son dresseur

"Mais c'est quoi le..... Ouch!" Un coup violent s'abattit sur le crâne de Jack qui, l'instant d'après, se retrouva dans les airs, suffocant. Mysdibule, sentant le danger représenté par cette intruse, se précipita sur l'agresseuse et tenta en vain une attaque éclair, mais fut balayée d'un revers de main

"Toi, l'ignoble chose, tu ne m'es d'aucune utilité, ton maître est la seule personne ayant de la valeur ici, avec l'autre que j'ai, disons, eu des pourparlers très physiques, d'ailleurs je vais l'emmener aussi" Cette voix, peu humaine, quasi robotique, sadique dans l'intonation, ne laissait présager rien de bon pour Cynthia et Jack. La voix prit les deux corps à demi-conscient, sortit de la cellule, la ferma à double tour et sortit du cachot.

Jack entendit le claquement des talons de sa geôlière, ce son résonnait dans son crâne tel un marteau-piqueur, et, après 10 minutes d'un calvaire auditif, une pièce extrêmement vaste s'ouvrit devant ses yeux à demi-clos. C'était un vaste patio, le soleil l'éclairant de manière spectaculaire: au centre, un parterre de fleurs, mais des fleurs au faciès très inhabituel dans lesquelles des Rosélia gambadaient joyeusement. Au niveau des coins, des ronciers très étranges, semblant être vivants, avec nombre de Grindur et deux Noacier qui observaient le groupe d'humains avec intérêt . La femme remarqua Jack en train de regarder ses alentours

"C'est magnifique n'est-ce pas? J'ai créé cet endroit pour me ressourcer, ainsi que mes amis végétaux -elle désigna les Pokemon de type Plante-, un retour aux sources entre deux repas. C'est également ici que j'adore batifoler, si tu vois ce que je veux dire." Un sourire mauvais se dessina sur son visage: des yeux jaunes à en glacer les os, des pupilles inhabituelles, une coiffure malgré tout très soignée, le reste du corps est pour le moins étrange, les membres et le tronc sont "normaux" -huùains-, de même que la poitrine, les parties intimes ou encore le nombril, mais arrivé aux mains/pieds, on voit de suite que ce n'était pas humain, plutôt une sorte de symbiose entre un végétal et un être humain. Jack osa lui demander quelque chose

"Vous n'êtes pas totalement humaine, je me trompe?"

Un rictus se dessina sur le visage de cette femme fatale, puis un éclat de rire soudain ébranla ce calme quasi olympien.
"Tu me fais rire, petit insecte, mon espèce est Ô COMBIEN supérieure à la vôtre. Je vais te raconter mon histoire, qui signera aussi la fin de ta pitoyable existence si tu ne m'es d'aucune utilité, ce dont je doute fortement, puisque tu es un mâle. Un mâle reproducteur d'esclaves femelles, ça peut me rapporter gros, et mon influence n'en sera que renforcée, sur la vermine que vous, humains, êtes. Contrôler votre reproduction a été un défi de taille durant mon règne, mais puisque tu es là, ça va changer du tout au tout"

Le groupe continua de progresser en sortant de ce patio, pour arriver, quelques dizaines de pas après, au niveau d'une porte avec "Esclaves" en écriteau.

"Ok c'est bon je suis dans la merde" se dit Jack, très pessimiste quant à son avenir "Je vais servir de banque de sperme sur pattes, dans le but d'engraisser la plante carnivore..."

La femme, comme si elle lisait dans les pensées, le ramena à la réalité.

"Non, je vais t'amener dans mes quartiers personnels, sous ma constante surveillance. Tu ne t'échapperas pas, JAMAIS!" Elle entra dans la pièce: des dizaines de femmes enchaînées, très jolies, peu vêtues, voire pour certaines nues comme un ver, Jack ne put s'empêcher de lâcher un cri horrifié, ce qui attira l'attention du propriétaire des lieux

"Ah, c'est le mec que ta nièce a kidnappé au QG de ces misérables déchets? Excellent!" fit une voix féminine, de toute évidence aussi sadique que la femme-plante. "Cela va enfin changer de l'insémination artificielle par des donneurs tous aussi débiles les uns que les autres" La mystérieuse sadique s'approcha du groupe, se mit en face de la femme-plante et l'embrassa langoureusement sur la bouche, épisode que Jack ne pût s’empêcher de regarder avec envie et crainte à la fois, et d'attirer l'attention des deux femmes.

"Il a quoi à nous reluquer lui? Il a jamais vu 2 nanas se bécoter?" lâcha la sadique, toisant Jack du regard. "Tu sais ta copine là -elle désigna Cynthia du doigt-, c'est moi qui l'ai mise dans cet état. Ah de bons souvenirs délectables de relations non consenties, elle a dû apprécier la partie de jambes en l'air, cette garce" Elle riait de manière très désinvolte, se croyant toute permise de commettre tant d'atrocités. Jack se demandait pour combien de temps il devrait supporter ceci, mais le calvaire ne faisait que commencer

"De toute façon j'en ai rien à carrer, si je vous reluque les deux folles, c'est parce que ma vie est d'ores et déjà foutue. Foutue depuis le soir où j'ai fini en cornet de glace pendant mes vacances. Alors mater deux lesbiennes se bécoter, c'est la meilleure chose qui me soit arrivée ici bas."

Les deux tortionnaires se fixèrent, puis éclatèrent de rire.

"Pitoyable humain, avant de dessiner ton destin parmi nous, permets-moi de nous présenter -elle jeta Jack sur le lit, tel un sac de patates- elle, c'est la Rose Noire, c'est mon, comment dire..... hmmm... Elle me seconde à régner sur cette planète en maîtresse absolue. C'est un régime totalitaire en quelque sorte. Et moi, la Rose sanguinaire, mais tu connais déjà mon véritable identité si je ne m'abuse, hein sale petite immondice perverse!"

Après ces mots, elle gifla Jack d'une telle force qu'il en perdit une molaire, puis le prit par les cheveux: elle devenait méconnaissable, aveuglée par la haine. Jack vit le jour et la nuit, enfin venant d'une sadique pathologique, jour et nuit sont similaires. Elle lui tendit une figurine, un peu abîmée par le temps, ressemblant très fortement à la Rose sanguinaire.

"Ma nièce a trouvé ceci dans tes affaires, j'exige... une.... putain... d'explication... sale.... raclure!" Chaque mot prononcé faisait l'effet d'une morsure venimeuse, morsure somme toute réelle. "Si tu ne me réponds pas, je te bouffe petit à petit... commençons par le bras droit".

Elle déchira la manche du blazer de Jack, palpa le muscle deltoïde puis, sans concession, mordit dedans à pleines dents, laissant le jeune homme hurler de douleur, tandis que les canines s'enfonçaient lentement, mais surement dans la chair, puis en arracha un bon morceau, assez pour provoquer une hémorragie.

"Ce n'est que l'apéritif, hmmm, bien en chair, délicieux, mais tu es le meilleur repas auquel j'ai pu assister depuis tant d'années. Le froid a bien conservé l'arôme délicat, c'est pas ces casse-dalles sans saveur que je dois me coltiner..." Le sang continuait de couler à flots au niveau de la morsure, jack tenta de comprimer la plaie, mais un geste l'en empêcha

"Minute, dis-moi ce que je veux savoir, ensuite on te répare, et enfin je pourrai te cuisiner à souhait. Pourquoi tu possèdes cette figurine à mon effigie? Parle, misérable cloporte! Parle!" Accompagnant ces mots, la Rose sanguinaire se jeta sur Jack, le prit à la gorge, en serrant lentement mais surement vers une suffocation létale.

"Ok, ok je parle. Si ... -tousse- je devais être un espion, j'en -tousse- aïe mon bras, je n'aurai pas tenu longtemps. Voilà, -ouch putain elle m'a pas loupé la salope- la vérité. C'était en 2015, je préparais -tousse légèrement, rictus de douleur signifiant que le bras était encore très à vif, mais les endorphines commençaient à faire effet, pour le moment- mon diplôme d'état d'infirmier. En dehors de mes études, et de mon hobby de dresseur Pokemon, je jouais à un jeu en ligne, et je suis follement tombé sous le charme d'un personnage en particulier: Zyra. Dès lors, passons les détails inutiles de ma vie, une convention près de Paris -que vous avez rasée de la carte au passage à ce qui paraît- où j'ai trouvé une figurine de ce personnage. Je me suis, malgré moi, mis à la chérir, elle m'a également portée bonheur pour mes partiels, mon TFE et mes tournois Pokemon, dans lesquelles j'ai atomisé chaque adversaire, leur infligeant une violente déculottée.... -on s'en cogne de tes détails de merde; abrège petit fumier!- Hého, ça va la rouquine, elle est dans l'avant-bras, elle est prête à partir celle-là! Où en étais-je ah oui. Voilà fin. Qui l'eut crû que je rencontrerais ma muse dans le futur, et qui contrôle grosso merdo 90% de la planète, mais qu'elle veut me bouffer, violer, réduire à l'état de sous-être, que sais-je encore. Après, notre première rencontre dans ce taudis de cachot, le rire m'a immédiatement mis la puce à l'oreille, j'aurais dû m'en douter depuis le début, j'ai été aveuglé par ma naïveté, ou je devais encore penser aux nanas plutôt bien foutues que j'ai draguées chez les rebelles héhéhé..."

La Rose sanguinaire recula, desserrant son emprise, se lécha les lèvres, se ravisa puis dit enfin après un long silence hypertenseur de deux bonnes minutes "Chérie, rejoins-moi dehors, nous avons à parler. Toi -du doigt, elle pointa la poitrine de Jack- reste-là"

Elles sortirent de cette pièce de l'horreur, Jack entendit les supplications étouffées des esclaves

"Libérez-nous s'il vous plaît" pour les femmes les plus optimistes

"Achevez-moi, par pitié, j'en ai marre de servir de reproductrice!" pour celles qui ont perdu tout espoir

"Personne ne va nous sauver, nous sommes condamnées à servir de banques d'ovules pour cette pouffiasse, faisons-nous une raison" pour les plus pragmatiques.

Pendant ce temps-là, à Eternitia

"Mais bordel! Il a disparu! Punaise, ça veut dire que... La Veuve Noire peut s'infiltrer chez nous comme bon lui semble?" hurla de rage Aria "Rah mais putain, commencent sérieusement à me casser les ovaires ces fils de cons!"

Aria m'avait prévenu d'un événement gravissime, je pris donc soin de prendre avec moi les Pokemon de Jack. Sauf que le voyage risquait d'être sacrément mouvementé

"Si jamais il est arrivé malheur à Jack..." menaça Gardevoir

"Hé calme-toi chérie, on n'en sait rien. P'tet qu'il a un peu forcé sur la bouffe, tu le connais aussi bien que moi" tenta d'atténuer Azumarill, mais sans succès

"Certes, mais je régenterai sa vie, Arceus m'en est témoin! Il ne fera plus rien sans ma permission! Déjà que je devais le suivre à la trace à son boulot, son succès en temps que dresseur a attiré les pouffiasses vers lui, comme s'il était pété de thune, en plus s'il s'amuse à draguer tout ce qui a des seins, on va pas sortir de l'auberge! Peuh, que nenni, moi vivante, il ne connaîtra jamais le bonheur, hormis celui que je vais créer pour lui. Va savoir Azumarill, peut-être que môssieu a baisé l'autre pétasse, tiens!"

Je me retins de la gifler, le code d'honneur stipulant qu'on ne doit pas lever la main sur un Pokemon, sous peine d'être traduit en cour martiale, était la barrière entre mon profond respect pour Aria et la désinvolture de cette féminazie Pokemon. Mais Azumarill eut l'audace de répondre à ma place.

"Je ne te permets pas de la traiter de pétasse. Aria a bien été gentille de nous accueillir dans sa... euh.... ville. Voilà, et si Jack doit se marier, tu vas pas régenter sa vie et celle de son épouse aussi. Il a besoin d'intimité, pas d'une pot de colle nymphomane et prête à tout pour garder sa précieuse marchandise"

"Oh, tu veux jouer à ça le gros tas. Attends on va être deux" Gardevoir arma son poing gauche et le chargea en électricité, tandis qu'Azumarill se préparait à charger. Je décidais d'intervenir.

"Hého stop vous deux! J'AI DIT STOP!!!!" Tenter de s'interposer fut la pire idée que j'aie jamais eue, mais heureusement, nous étions à 50 mètres de chez Aria, peut-être qu'elle ait entendue. Mais le plus urgent était de séparer ces deux-là...

"Laisse.... moi... lui... maraver sa gueule...." grogna Gardevoir, le poing levé, prête à asséner un coup

"Non, calmez.... vous bordel! Ca va rien résoudre votre histoire à la con! Et vous autres? Ca vous dérangerait pas de venir me prêter main-forte?"

Diancie, Cupcanaille et Trousselin se regardèrent puis, à l'unisson

"Bahn soyons francs avec toi ma grande, Gardevoir a, disons-le avec de bons termes, putsché, c'est elle qui commande, et gare à celui ou celle d'entre nous qui la contredirait. Même Jack ne peut pas faire grand chose... En Tarsal, je me souviens, elle n'était pas comme ça, à croire qu'évoluer ça rend con" fit remarquer Cupcanaille, ce qu'il vient de dire portait tout son sens, mais une réplique de Gardevoir me fit frissonner

"Tu crois que t'es pas devenu plus con en évoluant, gros tas? T'as quadruplé de poids en évoluant, et encore quadruplé ton poids actuel en bouffant comme un porc. Par Arceus, ne changerai-je donc jamais cette bande de dégénérés?"

Des propos limite injurieux sortirent de la bouche d'un Pokemon aussi majestueux que sympathique qu'est un Gardevoir. Mais celle-là, c'est, pardonnez-moi, une langue de pute. Elle est ignoble avec tout le monde, elle a même osé critiqué ouvertement les goûts vestimentaires de deux de mes amies proches; pour couronner le tout, elle insulte Aria. Elle se doit d'être au courant, sait-on jamais de ce qui peut se passer dans la tête d'un Pokemon sociopathe. Le peu que je l'ai côtoyée me remplit de révulsion, alors que les autres Pokemon de Jack sont très sympathiques et agréables à vivre, surtout Diancie avec qui je me suis vite acoquinée, sur les coiffures, les parures de bijoux: j'ai beau être une soldate d'élite, je suis avant tout femme. Nous arrivâmes enfin chez Aria, peut-être saurai-je ce qui s'est passé chez elle...

"De quoi? Kidnappé? Infiltration de la Veuve Noire? Tu... tu es sérieuse?" hurlais-je

Aria fondit en larmes: ce n'est pas son genre, elle qui garde un self-control à toute épreuve... Son Lucario tentait de la rassurer sans grand succès, d'autant plus qu'il regardait d'un œil assassin Gardevoir qui lui rendit la pareille.
Je me sentais mal: je ne peux pas lui en vouloir. Ça fait quelques semaines que les espions de la Veuve Noire avait essayé en vain d'entrer dans Eternitia, sans succès car abattus sur-le-champ. Comment ont-ils pu entrer, kidnapper quelqu'un et sortir incognito, malgré les rondes de garde?

Tant de questions qui soulèvent d'autres questions, je préfère ne pas y penser

"J'ai été aveuglée par le charme qu'il dégageait, que j'en ai perdu mes réflexes, snif. Maintenant il est condamné, par ma faute, Bouhhhhhh je suis une incapable" Aria n'était vraiment pas bien niveau moral, je me lançais donc...

"Hé! C'est mon job de sauver son cul. N'essaie même pas de subtiliser mes arguments de taille pour appuyer le fait qu'il est incompétent!" me coupa Gardevoir. "Je vais le ramener, botter le cul à ces fils de pute et le dresser comme il le faut. Il ne reverra pas la lumière du jour de sitôt celui-là. Aucun contact avec d'autres femmes, hormis moi. Arceus m'en est témoin"

Moi qui pensais tomber sur un Pokemon doté d'une sagesse d'esprit, à la place je vois le vrai visage de ce Pokemon: une boîte à injures, dotée d'une androgynie et d'une tendance féminazie. Le fantasme, qu'on nous a appris sur cette espèce de Pokemon, est largement en deçà de la réalité. Dure déception.

"Ok. Tu veux aller le sauver des griffes de la Veuve Noire? Vas-y, jette-toi dans la gueule du loup, je ne te retiens pas ma chère" répondit sèchement Aria, entre deux sanglots... (to be continued)