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 [Fic RPG] Le Royaume Draconique 2


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SuperCarcha 
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MessageSujet: Re: [Fic RPG] Le Royaume Draconique 2[Fic RPG] Le Royaume Draconique 2 - Page 7 Empty - Ven 24 Juin - 0:27

Aaron (deuxième partie)

  Fendant la foule des citoyens évacués, qui se dirigeaient soit vers l'une des sorties de la ville, soit vers le port, cherchant en tout sens, Aaron remontait à contre-courant vers le cœur de la ville, espérant à chaque visage croisé y voir celui de sa mère. Mais peine perdue... Le Draco ne vit qu'une nuée de pokémons apeurés, effrayés par l'immense puissance du géant qui avait pénétré dans la ville. Il leva la tête, jetant un œil vers ce dernier.
  Le colosse avait atteint le palais. Il était plus grand que lui. S'arrêtant, il fit quelque chose d'étrange : s'appuyant de ses deux énormes bras sur la façade, il se baissa, comme pour regarder au travers des multiples fenêtres la perçant, comme si il cherchait quelque chose. Puis soudainement, ramenant son bras gauche en arrière, il exécuta un mouvement fauchant qui créa une large brèche sur toute la longueur du bâtiment. Voyant cela, Aaron sursauta et espéra que le Roi et Ian avaient pu se mettre à l'abri à temps.
  Autour de lui, d'autres pokémon, ayant également assisté à la scène, prirent peur et s'enfuyèrent de plus belle, ce pendant que le désespoir envahissait les esprits. Certains Gardes suivirent également le mouvement, abandonnant foi et honneur, tandis que d'autres, plus courageux, tentaient vainement de rétablir un semblant de calme dans le chaos soudainement survenu. L'un d'eux, un Elekable, aperçu Aaron, qui, toujours à contre-courant, avait repris ses recherches. Au milieu de l'affolement général, il parvint à l'intercepter :
- Eyh petit, qu'est ce que tu fais ? lui dit-il, l'urgence transparaissant dans sa voix. Tu ne vois donc pas la situation ? Dépêche-toi de rejoindre les autres évacués, vite !
- Mais... monsieur, il faut que je retrouve ma mère au plus vite ! lui répondit le Draco
- Tu finiras par la retrouver si tu évacue avec tout le monde ! Va vite vers le port ! Tu ne peux pas rester ici, tu risques de mourir !
- Non ! Quand bien même je dois risquer ma vie, il faut que je la retrouve d'abord !
Et Aaron s'en alla à toute allure, le Garde lui criant après :
- Jeune Draco, reviens ! Tu ne peux pas rester ! Reviens, Draco !
   Mais il était déjà loin. Alors qu'Aaron avançait toujours plus loin, le flot de pokémon se tarrit peu à peu, jusqu'à ce qu'il arrive dans une partie de la ville où la majorité des bâtiments étaient en ruines. La poussières emplissait l'air environnants. Non loin, le Draco entendait des bruits de batailles. Il aperçut un énorme cratère. Soudain il comprit : il s'était rapproché de la brèche ! Là où était entré le géant, suivi de son armée ! Mike était probablement en train de se battre tout près, aux côtés des maigres troupes de réserve de la ville. Un instant, Aaron pensa à aller l'aider...
   Mais tout à coup, un cri de détresse le retint. A quelque dizaines de mètres de là, un groupe de rebelles avaient enfoncé la porte d'une demeure qui avait miraculeusement survécu. Le cri qu'avait perçu Aaron venait de l'intérieur. Il y a encore des gens dedans ! pensa-t-il immédiatement. Il faut que je les aide !... mais en suis-je capable ? Les souvenirs de ses précédents combats lui revinrent en mémoire. Tous, sans exception depuis qu'il était arrivé en ville, s'étaient terminés par une défaite écrasante. Le Draco commençait à douter de sa propre force... Mais si je n'y vais pas... qu'est ce que je deviens ? Rien de moins qu'un faible, un lâche... Et si je fuis maintenant, est ce que je pourrai revoir ma mère ? Est ce que je pourrai enfin voir ma quête s'accomplir ? Les rebelles l'avaient aperçus et se dirigeaient vers lui, l'air goguenard. Le combat devenait de plus en plus inévitable à mesure que les pokémons l'encerclaient. Non. pensa Aaron. Je ne peux pas me permettre de fuir. Pas cette fois. L'image de Mike se tournant vers le géant dans la lumière du soleil levant lui revint en tête. Oui, moi aussi je peux me battre ! Moi aussi, je sais défendre ma vie ! Moi aussi... je sais défendre celle des autres !
  Alors que les rebelles s'apprêtaient à passer à l'attaque, un flash lumineux d'une grande intensité les éblouit. Un flash qui venait d'Aaron. Lorsque celui ci s'estompa, le Draco avait disparu. A la place se tenait un puissant Dracolosse. Un Dracolosse qui se tenait fièrement au milieu des ruines, droit, le regard franc et déterminé, comme le spectre d'un passé révolu depuis plus de dix ans...
  Les rebelles eurent un mouvement de recul, surpris.
- Ce fantôme... parvint à dire l'un d'eux, un Blizzaroi. Non, ce n'est pas possible, le Roi Dracolosse est mort il y a longtemps ! Et pourtant... je jurerai que c'est lui... la ressemblance est trop forte ! Qui es-tu donc ?
Le Dracolosse jeta un oeil vers ses nouvelles pattes, encore mal habitué à ce brusque changement. Puis, avec détermination, il serra ses poings et regarda le Blizzaroi droit dans les yeux.
- Je suis Aaron. lui répondit-il. Et je suis le fils du Roi Dracolosse. En son nom et en sa mémoire... je vous promet que vous ne sortirez pas vivants de cette ville !

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   Et Aaron, rassemblant son courage, se jeta sur ses adversaires. La rue se transforma alors en champs de bataille, l'ancien Draco déployant une force qu'il ne se connaissait pas, les rebelles ripostant avec hargne, chacun donnant le meilleur de lui-même pour défendre sa cause. Au bout d'un moment cependant, l'issue de la bataille se précisa. Hors d'état de nuire, les compagnons de Blizzaroi gisaient au sol, terrassés par la puissance d'Aaron. Celui-ci, essoufflé, blessé par endroits, faisait face à son dernier adversaire, dans le même état.
- Dis-moi... demanda soudainement Aaron, brisant le silence étrange qui s'était installé entre eux. Qu'est ce qui vous amène ici, vous et votre géant ? Quel est donc votre but ?
Le Blizarroi eut une expression de mépris. Son regard se chargeant de colère, il répondit :
- Notre but ? Ce n'est autre que la vengeance ! Tous les pokémons se battant à nos côtés ont une raison de se venger du Royaume, une raison de se venger de vous, dragons ! La haine habite nos cœurs pour ce que vous nous avez faits. Et toi, le fils du Roi, tu périras avec le reste de ton espèce aujourd'hui même !
  Sur ces mots, le Blizzaroi se rua sur le Dracolosse et tenta de lui donner un coup violent. Mais Aaron n'était plus là. Il s'était envolé. Rassemblant ses forces, il plongea. Et plaqua brutalement le rebelle au sol, lui écrasant le torse sous la pression de son épaule, l'achevant du même coup.
  Le Dracolosse se releva, contemplant les corps sans vie de ses adversaires. Dans un état second du fait de l'épuisement, il tourna son regard en tout sens, l'air perdu. Puis il aperçut la maison pour les occupants de laquelle il s'était battu. Péniblement, il se dirigea vers la porte enfoncée. S'appuyant contre le chambranle, il jeta un œil à l'intérieur.
  Une Dracolosse se tenait là, le regardant d'un air de défi.
- Je vous l'ai déjà dit ! s'exclama-t-elle soudainement. Il est hors de question que je quitte cette maison, Garde ! Laissez- moi donc et allez vous occuper des autres hab...
Soudainement, elle s'interrompit. Ses yeux s'agrandirent de surprise et d'émotion en voyant le visage d'Aaron. Sa bouche s'ouvrit en une expression d'étonnement alors que des mots qui auraient dû sortir ne venaient pas. Aaron, voyant cela, eut soudainement un regain d'espoir. Il essaya quelque chose :
- ... Maman ? dit-il simplement
Nouvelle expression de surprise, puis, enfin, des larmes de bonheurs se déversèrent des yeux de la Dracolosse.
- T... toi... balbutia-t-elle entre deux sanglots. Mon... fils ? Aaron ? Serait-ce bien toi ?
Aaron sourit, heureux. Ca y est... pensa-t-il Je l'ai retrouvée... ma quête touche enfin à sa fin... et bientôt... les réponses... viendront... Soudain, épuisé, l'ancien Draco perdit connaissance et s'effondra devant sa mère.




Pfiou... enfin posté --' Petit mot pour vous présenter mes excuses, sachant que j'avais promis à certains d'entre vous que ce chapitre paraîtrait le mardi de cette semaine... au final je ne le poste que maintenant... J'ai eu pas mal de difficultés à l'écrire celui là, et c'est pour cela que ça a prit autant de temps :/ Prochain chapitre (très) bientôt, du moins je l'espère ! Après, nous pourrons nous attaquer au chapitre 5 ! (ce qui ne serait pas trop tôt vu le retard énorme que nous avons déjà x') )
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MessageSujet: Re: [Fic RPG] Le Royaume Draconique 2[Fic RPG] Le Royaume Draconique 2 - Page 7 Empty - Ven 24 Juin - 12:38

Bonjour je suis un revenant ! o/

Content de revenir faire un tour et de voir ce chapitre de qualité ! ^^
Courage Carcha, t'as une vie et on comprend parfaitement que tu ais des difficultés pour écrire. ~
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MessageSujet: Re: [Fic RPG] Le Royaume Draconique 2[Fic RPG] Le Royaume Draconique 2 - Page 7 Empty - Mer 13 Juil - 11:00

Carchacrok

  C'était un bel après-midi. Le soleil, haut dans le ciel, brillait de tout ses feux. Une douce brise d'été soufflait, passant à travers le feuillage d'un arbre poussant, seul, au sommet d'une colline. A l'est, la mer s'étendait, vaste, scintillant sus la lumière de l'astre du jour. Depuis la colline, l'on pouvait voir une immense plaine parsemée de petits bosquets, son herbe ondulant sous le vent comme voulant rivaliser avec les vagues de l'océan. A l'horizon se distinguaient les murs de la capitale.
  Quelle sublime journée ! Ma tendre et chère et moi-même étions assis l'un à côté de l'autre, adossés contre l'arbre, profitant de son ombre et de ce temps radieux, de ce moment de paix qui nous permettait de prendre un peu de repos à l'écart des tumultes de la ville et du palais. Avec amusement, nous observions notre jeune fils, Ian, petit Carmache gambadant joyeusement dans les hautes herbes un peu plus bas, à la poursuite d'un quelconque petit rongeur ou insecte. Sans aucun doute à ce moment pensions nous à la même chose : bientôt, Ian aurait un petit frère, ou une petite sœur, et alors nous reviendrions à cet endroit pour les voir tout deux s'amuser... Le cadet (ou la cadette) faisant ses premiers pas sous le regard protecteur de son grand frère... Les deux courant à en perdre haleine, s'inventant des jeux... Peut-être penseront ils avoir fait la trouvaille du siècle, et, fiers, reviendraient à nous pour nous la montrer... Oui, l'avenir semblait heureux.
  Cessant un moment de regarder notre fils, je tournai la tête vers ma bien-aimée. Elizabeth, douce Carchacrok qui avait été jusque là mon meilleur soutien en tant que Roi, supportant mes peines et mes rages, se révélant aimante nuit et jour, avait délicatement posé sa tête sur mon épaule, comme s'assoupissant. Sa fine poitrine se soulevait au rythme de sa respiration et, juste en dessous, son ventre s'arrondissait, entourant le petit être que nous attendions tant. J'effleurai son front d'un doux baiser, pensant à cette vie merveilleuse que nous menions, malgré mon titre.
  Elizabeth leva alors les yeux vers moi, me souriant.
- Dis, Will... me dit-elle
- Oui, mon trésor ?
- Il faudrait peut être penser à un nom...
Pensif, je reportai mon attention sur Ian. Mon petit Carmache venait de trébucher suite à une course folle. Après une roulade, il se retrouva assis sur le derrière, l'air surpris. Nous eûmes tous deux un petit rire en voyant la scène. Après quelque secondes passées dans cette position, Ian se releva et courut de plus belle.
- Un nom... dis-je. Ma foi, je n'ai pas d'idée en ce moment... Si nous attendions ?
  Liz sourit, puis reposa sa tête sur mon épaule, observant à nouveau Ian qui se fatiguait un peu plus loin.
- Promet-moi... dit-elle
- Oui. répondis-je. Je te promet que j'y réfléchirai.
- Promet-moi...
  Mon sourire s'effaça soudain, laissant place à l'inquiétude. Liz venait de prononcer ces deux mots d'une voix si faible...
  Je me tournai vers elle. Nous étions dans notre chambre. Elle était allongée sur le lit, je me tenais à côté d'elle, debout, en lui tenant le bras. Autour de nous, l'agitation. Les soigneurs avaient fait tout leur possible. Les draps étaient maculés de sang... et je tenais notre enfant dans mon autre bras. Vivant, sorti trop tôt de l’œuf, miraculé...
- Promet-moi... dit à nouveau Elizabeth. Promet-moi de prendre soin d'eux...
Du coin de l’œil, j’aperçus quelqu'un qui n'avait pas à être là. Les soigneurs faisaient de leur mieux pour le convaincre de ne pas entrer, de ne pas regarder, de ne pas se bouleverser devant l'horreur qui l'attendait dans la pièce. Ian.
- ... et de vivre. acheva Liz. Vis, Will, vis pour nous, vis pour eux !
  Et elle rendit son dernier souffle, ce pendant que les pleurs de Ian retentissaient à la fois dans la pièce et dans mon cœur... Je fermai les yeux...
- Mais quel festin de Roi ! dit soudainement une voix aux intonations cruelles. Ssnnn... ssnnn... Ce son... si tranchant, ce son qui emplissait l'espace et annonçait la mort !
  Rouvrant les yeux, je contemplai l'arène... Au centre, Elizabeth avait posé sa tête sur le billot qui servait pour les condamnations à mort. Non ! Cela ne peut pas être ! Cela ne peut pas être réel !
  Tranchodon, le Bourreau, s'approchait en aiguisant ses lames. Ssnnn... ssnnn... faisaient-elles. Soudain, il s'empara de la tête de Liz et la releva. Mais ce n'était pas elle... c'était Altaria...
- Je suis sûr que nous allons nous régaler ! s'exclama Tranchodon.
Et, rejetant la tête en arrière, il propulsa ses lames vers la nuque d'Altaria...

  Je me réveillai en sursaut. Encore... c'était encore ce cauchemar. Le spectre de mon passé qui venait régulièrement me hanter... Le cœur battant encore, je m'assis au bord de mon lit, regardant par la fenêtre les jardins du palais, illuminés par la lumière du matin. Là-bas, dans une clairière au milieu d'un petit bois, se trouvaient des tombes. Les sépultures de chacun des membres des familles royales morts après une vie passée à servir le peuple ou le Roi lui même. S'y trouvait le corps du précédent Roi Dracolosse. S'y trouvaient ses prédécesseurs. S'y trouvaient également Elizabeth, et Altaria. Penser qu'elles pouvaient se trouver si proches de moi tout en étant si loin... me faisait mal. Pourtant, comment oublier ?
  Me décidant à sortir de la chambre, je me levai. Passai la porte, empruntai le couloir, vide à cette heure si matinale. Descendant un escalier, je poussai une autre porte, accédant à la salle du trône. Le sang battait toujours à mes oreilles, comme un écho de la terreur que j'avais ressenti suite à mon cauchemar. Boum-boum... Boum-boum... faisait-il. C'en était presque assourdissant.
  Je me tournai vers le siège si symbolique sur lequel je m'étais assis pendant plus de dix ans, repensant, obéissant à ce rituel que je m'étais imposé, à tout ce que j'avais vécu depuis que j'y avais pris place pour la première fois. Les funérailles de Dracolosse... les décrets... les plaintes, la diplomatie, la politique, les audiences en tout genre,... Elizabeth, encore, inlassablement... Ian... Altaria... La guerre civile... Tout cela passait dans ma tête alors que mon propre sang continuait de m'assourdir. Non. Je ne devais pas oublier.
  BOUM-boum... BOUM-boum... faisait il. Soudain, je me rendis compte que ce n'était pas mon sang qui battait ainsi ! Les dernières brumes du sommeil s'évaporant, je remarquai que tout les murs de la salle tremblaient au rythme de ce son... ce bruit de pas. Une ombre géante recouvrit les fenêtres de la salle du trône...
   Et ce fut un poing colossal qui en détruisit le mur sur toute sa longueur, jusqu'à m'atteindre. L'impact fut violent, je sentis mes os qui se brisaient, mon souffle qui se coupait. Le temps sembla s'arrêter, je vis les éclats des vitres brisées volant à travers la pièce, les gravats s'y mêlant. Je vis cet énorme bras qui détruisait le palais. Cet énorme poing qui venait de me percuter de plein fouet ! Je me vis, propulsé jusqu'au mur du fond, par dessus le trône. Je me vis m'écrasant sur ce mur, mon corps me criant sa souffrance !
  Je m'effondrai, perdis mes moyens. Était-ce la fin ? Mon histoire allait-elle s'achever ainsi ?  Ma vie venait-elle de défiler sous mes yeux ? Allais-je... mourir ? Comme ça ? Sans avoir rien pu faire ? Quelle sorte de destin était-ce là ?
  Rassemblant mes forces, je me redressai, m'adossai à ce qui restait de la paroi, cherchant à comprendre... Dehors, un géant semait le chaos. Partout j'entendais des cris, de l'agitation. Oui, sauvez-vous... Fuyez. Ne vous en faites pas pour moi, il est trop tard de toute façon... Je m'en vais la rejoindre, et ce n'est pas plus mal...
  Mais soudain, j'entendis quelqu'un... Quelqu'un qui entrait, m’appelait... Qui me contempla, effrayé. Courut à moi. Quelqu'un qui ne devait pas être là... Mais qui était quand même venu... Parce que j'étais son père... Qu'en tant que tel il m'aimait... Mon fils...

  Ian.

Ian

  Alors que le soleil se levait, illuminant la ville de ses rayons, le Prince Ian contemplait par l'une des fenêtres de ses appartements le paysage sur lequel elle donnait. Inexpressif, le Carchacrok était perdu dans ses pensées.
  Quand j'étais petit... pensait-il ... Maman me racontait souvent toute sorte d'histoire, que ce soit quand je lui demandais ou le soir avant de m'endormir. Oh, ce n'était pas de simples histoires. Pas de contes de fées, ni même d'histoire improvisées. Pas de "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" qui tiennent dans les récits de Maman. Non. C'était des légendes. Les légendes de notre pays, celle qui jalonnèrent son histoire, portèrent les idéaux de son peuple, expliquaient les origines de notre monde et de certaines autre choses... Des légendes remplies de dieux, d'êtres fabuleux, de héros en tout genre, ces légendes qui fondèrent notre culture, en somme. Toute notre histoire était ainsi racontée par la personne qui comptait le plus pour moi, et ainsi se faisait mon éducation.
  Je me souviens de l'une d'elle en particulier... Le jour où elle m'a été contée, je n'étais qu'un petit Griknot. Je me vois encore, courant vers elle et appelant :
- Maman, Maman ! Tu me raconte une histoire ?
Je me rappelle, elle était assise dans l'un des salons de nos appartements. Penchée sur quelque feuilles de parchemin, elle semblait concentrée dans sa lecture de ce que je compris plus tard être des rapports de différents corps de Gardes de la ville. N'importe qui à sa place, en de telles circonstances, aurait gardé son attention sur ces importants documents, après avoir dit au gosse que j'étais un bref "Pas maintenant, Ian, je suis occupée.". Elle, non. M'entendant arriver, elle se tourna vers moi, me sourit et, interrompant sa lecture pour poser ses papiers à côté d'elle, me prit dans ses bras pour me déposer sur ses genoux. J'affectionnais particulièrement ce moment où je pouvais poser ma tête contre son ventre et entendre les battements de son coeur tout en écoutant l'histoire qu'elle me racontait. Ce jour là, elle me parla d'une très vieille légende, plus vieille encore que le Royaume lui-même. La légende du Commencement.
- Tu veux une histoire ? me dit-elle de sa voix douce et claire. Alors écoute bien, mon petit, car voici l'histoire de notre monde.
  "On raconte qu'il y a très longtemps, bien plus longtemps que toute chose sur cette terre, vivait un être unique et très puissant. Ses pouvoirs étaient tels que ce qu'il était capable de faire ne semblait connaître aucune limite.
   Mais il était seul, très seul, et l'endroit, si tant est qu'il est juste de l’appeler ainsi, où il vivait n'était constitué de rien d'autre que de néant. Seul dans un vide absolu, l'être s'interrogeait. Quel était le sens de son existence ? Pourquoi était il là ?
   L'être décida qu'il était temps pour lui de faire quelque chose. Aussi, usant de ses immenses pouvoirs, créa-t-il une petite graine qu'il envoya flotter dans l'espace, afin de voir ce qu'elle allait donner.
  Et la petite graine grandit. Se couvrit de mers et de continents. Devint notre monde. Mais fut dominée par le chaos. Bouillonnante, chargée de la puissance de l'être qui l'avait créée, instable,  la graine s'enlaidit au point que l'être fut tenté de la détruire. Mais, se ravisant, il se dit que entretenir serait préférable. Mieux valait avoir un beau jardin plutôt qu'un morceau de terre desséchée.
  Tout beau jardin se doit d'avoir son jardinier. Aussi l'être lui donna-t-il naissance. Sa tâche serait de faire cesser le chaos, de séparer mers et terres, de rendre la vie possible. De maintenir l'ordre pour apporter la Paix.

  Ainsi naquit Regigigas, le géant porteur du monde, le Roi des Rois."

  Quand j'entendais ces histoires, je pensais qu'elles contenaient simplement des principes, des enseignements sur la vie et sur le rôle de tout un chacun dans notre monde. Jamais je n'aurais pensé que les créatures qu'elles décrivaient existaient vraiment.

  Ce matin là, ce que Ian regardait par la fenêtre de sa chambre n'était autre qu'un géant piétinant la ville en se dirigeant vers le palais.
   Avec un frisson, le Carchacrok se reprit. Du sang-froid ! se dit-il. Il ne faut pas que je laisse la panique m'envahir ! Il faut... donner l'alarme... évacuer... Si les dieux en personne ont décidé de s'en prendre à nous, alors il ne nous reste qu'à fuir ! Sortant des ses quartiers, Ian courut au travers des couloirs en lançant des ordres à la Garde. Bientôt, tous les pokémon présents dans le palais à cette heure furent rassemblés et évacués vers la sortie la plus proche. Ian entraperçut Aaron et Mike alors qu'il tentait de calmer la panique qui s'installait. L'air résolus, les deux draconiques fendirent la foule, sortant du palais et s'éloignant de la vue du Prince. Au moins ne devrai-je pas m'occuper de ces deux là... pensa-t-il. Il se remit à crier ses directives, cherchant à dominer la cacophonie du chaos qui régnait. Ainsi,  la majorité des pokémon  du palais réussit à sortir. Mais les choses ne faisaient que commencer...
  Tout d'abord survint le premier choc. Regigigas avait atteint le château et, de ses deux énormes bras, il s'appuyait contre sa façade. Se penchant, le colosse semblait chercher quelque chose...
  Et puis ce fut le deuxième choc. Le géant, d'un large geste faucheur, venait d'ouvrir le mur sur toute sa longueur. Le palais trembla sur ses fondations, des morceaux du plafond se détachèrent et tombèrent sur les pokémon restés à l'intérieur, rajoutant leur lot de chaos à la confusion déjà omniprésente. Les cris fusèrent de toute part, le désespoir envahit les cœurs. Sorti à temps du palais, Ian avait assisté à toute la scène. Horrifié, il se rendit compte d'une chose. Il s'est attaqué à la salle du trône ! Papa !
  Courant à en perdre haleine, le Carchacrok retourna à l'intérieur, dépassa les Gardes qui tentaient vainement de le retenir, sauta par dessus les débris, parcourut les couloirs délabrés... et arriva devant les portes de la salle. Celles-ci étaient dans un état pitoyable : l'une d'elles pendait encore à moitié sur ses gonds, l'autre avait été réduite en morceaux par la force de l'impact. A la droite de Ian s'ouvrait une large brèche, là où la main du colosse avait pénétré pour éventrer le mur du château.
  Le Prince osa un pas au delà de l'entrée. La salle n'était plus que l'ombre d'elle même : le sol était jonché de débris en tout genre, les vitraux avaient volés en éclat avant d'être emportés avec la façade, ne laissant désormais qu'un trou béant. Au fond, le trône était couché sur le côté, comme négligemment jeté là, tel le jouet d'un enfant capricieux. Et à côté du siège... un corps, adossé au mur.
- Papa ! cria Ian, accourant vers lui.
Non, pas toi, pas maintenant !
Arrivant à sa hauteur, Ian laissa le soulagement l'envahir : son père respirait encore. Il était sérieusement blessé, mais il vivait.
  Le Roi laissa échapper un râle. Crachant du sang, il peina à trouver le souffle nécessaire pour parler :
- Ian... dit-il. Tu n'aurais pas dû... venir ici. Enfuis toi... avec le peuple, il est encore temps...
Le Prince s'inquiéta devant l'aggravation de l'état de son père.
- Ne dis plus rien, Papa. Je vais te porter, nous allons partir d'ici ensemble...
- Inutile... je ne sens plus mes jambes... mon ventre... me brûle... et... respirer m'est difficile.
A ces mots, Ian sentit les larmes lui monter aux yeux. Non... c'est impossible. Pourquoi ? Pourquoi toi ? D'une voix faible, le Roi reprit :
- Écoutes-moi, Ian... Je n'en ai plus pour longtemps... Une fois que je... ne serai plus là... il n'y aura plus personne pour guider le peuple... Aussi... tu dois prendre la relève...
Avec effort, le Carchacrok tendit le bras jusqu'à son cou. Au bout d'une chaîne en argent, y pendait une pierre ronde multicolore. Saisissant le collier, il l'enleva et le plaça dans la patte de son fils.
- Deviens le Roi... Ian... Fais-le pour eux... fais-le pour nous...
Et sur ces derniers mots, Will rendit son dernier soupir. Lentement, doucement, comme s'il s'endormait.
  Étreignant la gemme et la patte de son père qui la lui avait donné, Ian ne se retint plus : il pleura. Un torrent de larmes se déversa de ses yeux ce pendant que le géant, dehors, continuait de semer le chaos. Fais-le pour nous. Les derniers mots de son père résonnèrent dans sa tête, évoquant soudainement un flot de souvenirs, les souvenirs de ses parents réunis. Il les revoyait encore, heureux, sa mère qui venait le border le soir quand il était enfant, son père le regardant avec fierté lorsqu'il récitait ses leçons. Les deux souriant, le jour où il avait pu poser sa tête contre le ventre de sa mère afin d'entendre les battements de cœur de son petit frère.
   Et soudainement, quelque mots lui revinrent en mémoire. Des mots qui furent prononcés par son cadet, alors que Ian était tout juste devenu un Carchacrok :
- Dis, Ian...
- Oui, petit frère ?

Il se souvenait encore de son expression, ce petit Griknot qui cherchait à comprendre quelque chose, les yeux emplis de tristesse.

- Elle était comment... Maman ?

   Ian n'en pouvait plus. Soudainement, il hurla, laissant éclater sa rage. Sa douleur. Sa colère face à ce destin qui se permettait de jouer avec leur vie, ce destin si cruel qui leur avait privé de leur mère, puis de leur père. Sa colère contre ce colosse, ce dieu des temps anciens, qui était venu dans l'unique but de tout détruire. Vengeance... Il était temps de mettre un terme à tout ça !
   Soudainement, un flot éblouissant de lumière bleutée jaillit de la pierre, enveloppant Ian. Regigigas, aveuglé, se retourna. Lorsque la lumière se dissipa, l'ancien Prince avait changé. Il était plus grand, plus intimidant. Des piques avaient jaillis de son torse, tandis que ses griffes étaient devenues de redoutables faux. Les larmes encore aux yeux, il regardait le géant, la fureur se lisant dans toute son expression.
  Vengeance...
   D'un pas tranquille, Ian se dirigea lentement vers Regigigas, qui s'était immobilisé et le fixait des ses six yeux. Alors qu'il marchait, de nouvelles pensées affluaient dans l'esprit du Carchacrok. Ça y est... j'ai enfin méga-évolué... Enfin, je pourrai rendre mes parents fiers et monter sur le trône. Devenir un Roi digne des mes prédécesseurs. Désormais, plus rien ne me retient... Quelle était cette devise déjà ? La devise du peuple dragon...
   Soudain, Ian parla à haute voix, récitant ce qui ressemblait à une prière :
- Je suis le ciel.
Je suis la force.
Je suis la gloire, je suis l'honneur.
Je suis le pouvoir, je suis la miséricorde.
Je suis la peur, je suis l'espoir.
Je suis la bonté et la cruauté.
Je suis l'amour et la violence.
Je suis le courage et la témérité.
Je suis la richesse et la pauvreté.
Je suis la puissance et la faiblesse.
Je suis la colère et la joie.
Je suis la terre, l'eau, le feu et l'air.
Je suis l'équilibre.

Ian s'arrêta, à l'endroit où le mur avait été emporté. Au bord du vide, son regard s’emplit de défi à l'intention de Regigigas.
- Je suis... UN DRAGON ! Prépare-toi, Roi des Rois. Car je viens contester ton titre !
Le géant recula d'un pas en levant légèrement ses poings, prêt au combat. Ian se mit dans la même position, présentant ses lames.
- Affronte-moi, REGIGIGAS !




Long, très long, trop long @~@ Suite et fin du chapitre 4 bientôt !


Dernière édition par SuperCarcha le Mer 9 Nov - 9:47, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Fic RPG] Le Royaume Draconique 2[Fic RPG] Le Royaume Draconique 2 - Page 7 Empty - Mar 19 Juil - 9:32

BOUUUUM ! *Q*

Ouais, là on approche du dénouement, et plus ça va, plus c'est bien. :3
Il me tarde de lire ce combat final quand même, t'as intérêt à envoyer du lourd ! (oui je te menace :p)

C'est vrai que ce chapitre est long, mais je t'avouerai que j'ai pas vu le temps passer et que le lire n'a pas été un ennui.

Continue Carcha, tu tiens le bon bout. o/
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MessageSujet: Re: [Fic RPG] Le Royaume Draconique 2[Fic RPG] Le Royaume Draconique 2 - Page 7 Empty - Jeu 25 Aoû - 2:04

Neko-Suke

  Le sarcophage se referma avec fracas, enfermant Paul avec ses ombres. Figé d'effroi, Neko-Suke ne put rien faire d'autre que de crier le nom de son ami ce pendant qu'il disparaissait sous ses yeux.
  Un long silence s'installa alors que les derniers échos du bruit provoqué par le cercueil finissaient de résonner dans la salle. Reprenant ses esprits, l'Archéodong rampa péniblement vers celui-ci, son sang argenté gouttant toujours de sa plaie grande ouverte à son flanc, laissant une traînée brillante derrière lui. Arrivé devant le sarcophage, il leva ses bras et commença à le cogner.
- Paul ! Paul ! Répond-moi, tu m'entend ? Paul ! Relâche-le saloperie ! cria-t-il
Dans un ultime effort, Neko-Suke rassembla ses forces pour porter un dernier coup. Le sarcophage renvoya un son creux qui alla se répercuter sur les murs de la salle. Mais il ne réagit pas. Le sinistre coffre restait immobile. Le sourire gravé sur la tête lui donnait l'air de se moquer du Mercenaire.
  A bout de souffle, l'Archéodong glissa contre le cercueil avant de s'écrouler à terre. Il sentait ses forces le quitter à mesure que son sang s'écoulait. Le regard vide, il se retourna sur le dos ce pendant que sa vie lui échappait. Ca y est... se dit-il. C'est la fin. Je vais mourir ici... Quelle ironie : Paul était venu me chercher, moi qui me battait seul, et au final nous disparaissons tout les deux après avoir vaincu notre ennemi. Pathétique... Ses yeux se voilèrent, les ténèbres l'entourèrent peu à peu alors que les souvenirs commençaient à défiler dans sa tête. Sa vie quand il était enfant. Lui, heureux, vivant avec sa famille dans leur maison des Bas-Quartiers de la capitale. Puis... la guerre civile. Son chez-lui effondré. Ses parents enterré sous les décombres. Le désespoir, l'errance au travers des ruelles, à la recherche d'un endroit où se cacher, où être en sécurité. Le Garde et les enfants... Les Malfrats...
  Son évolution. Sa détermination à se battre. Lui sauvant le petit groupe, leur permettant de gagner le palais en sécurité. Puis, la fin de la guerre. Le soleil qui se levait, lueur d'espoir sur l'horizon alors que les héros de cette si sombre et pourtant si courte période étaient récompensés. Puis, son engagement chez les Mercenaires. Il fut accepté facilement. En même temps que lui s'engagea un Ténéfix. Partageant la même chambre, ils furent amenés à faire connaissance. Peu à peu, naturellement, leur amitié se tissa. Le jour où il s'en rendit compte, Neko-Suke sut que "chez lui" s'était déplacé vers cet endroit. Vers l'Ordre des Mercenaires.
  Et tout cela... m'amène ici. Vers cet endroit sombre et effrayant, la mort me guettant au pied de ce salopard de sarcophage. Le destin est bien cruel. Mais je ne regrette rien. Je me suis battu, fièrement et avec honneur, pour protéger le Royaume. Pour protéger ceux qui me sont cher. Quand bien même ce géant est désormais lâché sur le monde, je sais que je n'aurai pas fait cela en vain. Je me suis battu... en Mercenaire. Le noir se fit plus envahissant, obscurcissant sa vision. Sa tête et son corps se firent lourd tandis que des voix au loin (tellement loin...) retentissaient, privées de sens.
Quelle importance... je m'en vais. Paul, attend-moi, d'accord ? J'arrive...

  Neko-Suke ouvrit les yeux. Il sentait une brise légère souffler. Un vent rafraîchissant qui venait lui caresser le flanc ce pendant qu'une lumière illuminait l'intérieur de l'endroit où il se trouvait.
  Reprenant lentement ses esprits, il examina les alentours. Un toit de toile le surplombait. D'autres pokémon, blessés, étaient installé à ses côtés. Le sol était de bois et bougeait en tout sens, comme si il se déplaçait. Jetant un œil au dehors, le Mercenaire s'aperçut que c'était bien le cas. Il était très probablement dans une carriole.
  L'Archéodong s'aperçut vite qu'on lui avait soigné sa blessure. Un large bandage lui recouvrait la taille, fermant sa plaie et stoppant son hémorragie. Je suis... en vie ? réussit-il à penser, les idées encore embrouillées. Alors qu'il commençait à bouger, ses compagnons d'infortune s'agitèrent.
- Oh bon sang ! dit l'un d'eux. Il s'est réveillé !
- Que quelqu'un prévienne un soigneur ! dit un autre
Et bientôt, ce fut un Mélodelfe, accompagné d'un Mercenaire Arcanin, qui rendirent visite à Neko-Suke. Pendant que le Mélodelfe vérifiait l'état de la blessure et changeait les bandages, l'Archéodong demanda à son camarade ce qu'il s'était passé :
- Après la sortie du géant, nous étions sur le point de nous replier vers la capitale quand nous avons reçu l'ordre du général d'aller chercher les autres Mercenaires partis en mission dans les ruines, si tant est qu'ils étaient encore vivant. lui répondit l'Arcanin. Mais nous n'avons trouvé que toi... Tu étais sérieusement blessé et déjà inconscient, nous sommes arrivés in extremis. Je t'ai alors porté sur mon dos comme je pouvais et ramené vers le camp. Tu as eu beaucoup de chance.
- Et Paul ? demanda Neko. Est ce que vous avez pu le libérer, ou est-il toujours là bas ?
- Paul ? répondit l'Arcanin, intrigué. Qui ça, le Ténéfix ?
- Oui, lui même. Je venais de tuer le chef des rebelles... quand il est arrivé. Il était venu me ramener. Seulement, les portes de la salle se sont refermées sur nous et nous nous sommes retrouvé face à un autre adversaire... Le sarcophage, au fond, est rempli de... d'espèces d'ombres... Bon sang, je n'ai rien pu faire. Elles ont attrapés Paul avant de l'enfermer à l'intérieur !
Le Mercenaire le regarda avec étonnement et consternation.
- Neko-Suke... reprit-il. Tu es bien sûr de ce que tu dis ?
- Oui, je te jure que c'est la vérité. Crois-moi, je n'ai rien rêvé de tout cela, c'était bien réel !
- Je te crois... Mais je te demandais ça parce que si c'est vrai, nous ne pouvons rien faire pour Paul...
L'Archéodong leva vers lui des yeux rempli d'incompréhension. Non... ce n'est pas possible... Il doit y avoir un moyen...
- Pour... pourquoi ?
- Neko-Suke... ce sarcophage était habité par un Tutankafer...
- Et... et alors ? demanda l'Archéodong, qui avait peur de déjà comprendre.
- ... Quand un Tutankafer enferme une proie, il ne la laisse plus ressortir, et il n'y a aucun moyen de la lui extirper. Je suis désolé, Neko-Suke. Paul est condamné.
  Neko-Suke baissa les yeux, le regard éteint. Un silence s'installa dans la carriole toujours en mouvement, uniquement brisé par les grincement qu'elle produisait en bringuebalant en tout sens. Le Mélodelfe, finissant son travail de soigneur, se releva et quitta le véhicule après avoir jeté un dernier coup d’œil peiné à l'Archéodong.
- Quoiqu'il en soit... dit soudainement l'Arcanin, gêné. Le général veut te voir. Si tu veux, je peux t'aider à te déplacer...
- Oui... oui, d'accord... Merci.

   Quelques instants plus tard, Neko-Suke, soutenu par l'Arcanin, faisait son rapport au commandant de l'armée du Royaume, un Trioxhydre. Il lui raconta ses péripéties au sein des ruines, sa rencontre avec le colosse, lui assistant au rituel qui le réveilla, ses affrontements, la mort de ses camarades et celle, définitive, du chef des rebelles.
  Le général prit la parole :
- Je vois. Toute mes condoléances à l'Ordre des Mercenaires pour ses valeureux guerriers tombés au combat. Ils ne seront pas morts en vain. Et tu les as vengé comme il se doit. Félicitations aussi pour avoir accompli ta mission. A présent, une menace de moins parcourt cette terre. Tu peux disposer. Vas te reposer, tu l'auras bien mérité.
Mais une menace de plus est apparue... pensa Neko-Suke
- Permission de poser une question, Général ? dit-il soudainement.
- Accordée.
- Qu'allons nous faire à présent ?
Un silence se fit pendant que le dragon prenait un air pensif.
- Je ne sais pas. dit-il enfin. Avec ce géant, Regigigas, tel est son nom, en route pour la capitale, nos options sont limitées. Rester ici ou s'en aller est inutile. Entretenir tout le monde dans de telles conditions est impossible. Nous ne pouvons que retourner en ville, ce que nous faisons actuellement, mais là bas, la mort nous attend. Alors que faire ? Si tu as une idée, jeune Archéodong, tu peux m'en faire part...
Repensant à son rêve, Neko-Suke ouvrit la bouche... avant de la refermer. Non... il est trop tard pour lui parler de ça. Au mieux, je passerai pour un imbécile, au pire pour un fou si je lui racontais.
- Je ne sais rien de plus que vous, mon Général. dit-il finalement. Je n'ai que la conviction que nous devons rentrer à la capitale au plus vite. Quand bien même nous y mourrons, au moins aura-t-on eu une dernière fois l'occasion de se battre pour protéger le Royaume.
Le Trioxhydre sourit tristement.
- Oui, tu as raison. C'est notre devoir.
Sur ces mots, le Mercenaire s'inclina et prit congé.

 Durant toute la journée, l'armée du Royaume fit route vers la capitale, suivant les traces laissées par Regigigas. Les regards étaient bas, pas un seul mot ne sortait de la bouche des guerriers pendant qu'ils avançaient, le moral général était mauvais. Au cours du voyage, plusieurs d'entre eux eurent même l'audace de déserter... mais personne ne dit rien. Quoi de plus étonnant, se disaient-ils tous, que de vouloir sauver sa peau plutôt que de la perdre pour une cause que l'on savait perdue ? Mais malgré cette sombre pensée, les autres continuaient de marcher.
  Le soir vint, puis la nuit tomba. Épuisés, ce fut avec un certain soulagement que les guerriers accueillirent l'ordre de s'arrêter et d'établir le camp. Des éclaireurs furent envoyés en avant. Le géant et sa troupe faisaient pareil. Personne n'osait penser à ce qui risquait d'arriver pendant la nuit, ni à ce qui les attendait une fois arrivé en ville le lendemain au petit matin. L'important était de se reposer, de reprendre des forces. De prier une dernière fois les dieux.
  Le matin arriva vite. Tout le monde se réveilla au son du cor, alors que les premiers rayons du soleil n'étaient pas encore apparus. A nouveau, des éclaireurs furent envoyés au devant, ce pendant que l'armée levait le camp et reprenait sa marche. Lorsque les éclaireurs revinrent, ils rapportèrent que le géant et sa troupe s'étaient également remis en marche. Probablement n'étaient-ils pas loin de la capitale. Il n'était plus temps de traîner.
  Forçant l'allure, l'armée du Royaume arriva en vue de la ville alors que le soleil se levait. Tous retinrent leur souffle devant le spectacle qui les attendait : le géant était déjà entré dans la ville, perçant les murailles, piétinant les habitations, atteignant le palais et en détruisant la façade.
  Portant son regard sur cette brèche, Neko-Suke aperçut soudainement un flash lumineux bleuté. Le Roi est là-bas ! pensa-t-il immédiatement. Et il a décidé de se battre, cela ne fait aucun doute ! Le Général Trioxhydre l'avait vu également. Ni une ni deux, il hurla :
- En avant, Guerriers du Royaume ! Battez-vous ! Battez-vous pour vous, battez-vous pour vos familles, vos amis, pour tous ceux qui vont sont chers ! Battez-vous pour le Roi, pour le Royaume, jusqu'à votre dernier souffle ! Ne laissez pas ces enfoirés détruire tout ce que vous avez connu, battez-vous ! En avant !
  Et, poussant en chœur un hurlement qui dut s'entendre jusqu'au château, les guerriers se ruèrent jusqu'à l'endroit où les murailles avaient été percées. Neko les suivit, ne pensant plus à son rêve, et plongea dans la bataille qui faisait déjà rage à l'intérieur de la ville entre les forces citadines et l'armée du colosse. Pris de deux côtés, la troupe de rebelles semblait en bien mauvaise posture. Certain de la victoire, l'Archéodong s'autorisa un regard vers le palais.
  Le Roi avait bel et bien méga-évolué. Au bord de la brèche qui s'ouvrait dans le mur, il défiait Regigigas. Soudain, exécutant un bond prodigieux, il se retrouva au dessus de lui. Tournoyant telle une toupie, il porta un formidable coup au géant en retombant dans son dos. Entaillé de haut en bas, Regigigas se plia de douleur... avant de réagir avec promptitude, se retournant et abattant son poing vers le sol. Le Roi sauta pour esquiver, mais le colosse avait apparemment prévu ce mouvement : rapidement, il avança son autre bras et se saisit du Carchacrok en plein vol. Neko-Suke, voyant cela, accourut en espérant ne pas arriver trop tard.
  Le Roi se débattait, mais la poigne du colosse était telle qu'il semblait impossible de s'en extirper. En se rapprochant, le Mercenaire remarqua un fait étrange : le Carchacrok semblait avoir rajeunit. Mais... ce n'est pas le Roi... C'est le Prince Ian ! Il a réussi à méga-évoluer ? Soudain, une voix grave retentit dans les airs et dans les esprits, profonde et vibrante.

Misérable... toi qui rampe à la surface du sol, tu oses me défier ? Tu n'es rien... Pitoyable, éphémère, pauvre mortel. Tu dis vouloir contester mon titre ? Dans ce cas, il ne te reste qu'une chose à faire...

Meurs.


Et tout à coup, le colosse serra. Lentement, calmement. Un craquement sinistre sonna dans l'air du matin, et Ian hurla.
  Soudainement, plusieurs ondes de choc éclatèrent aux pieds du géant, le déstabilisant. Luttant pour retrouver son équilibre, lourd, Regigigas lâcha le Carchacrok qui tomba au sol. Neko-Suke arriva auprès de lui. Il poussa un soupir de soulagement : le Prince était en vie et se relevait péniblement. Le soutenant, le Mercenaire parvint à l'amener à l'écart.
- Sire, tout va bien ? lui dit-il
- Quelques côtes cassées, j'en ai bien peur... répondit Ian, le visage tordu par la douleur. Diantre, Regigigas est vraiment fort ! Tu es arrivé à temps, jeune Archéodong.
- Il faut garder courage, Sire. Quoi qu'il en coûte, nous devons abattre ce géant. Il en va de notre avenir à tous.
- Bien entendu. Je ne comptais pas laisser ce salopard s'en tirer à si bon compte...
- Vous ne pourrez pas le vaincre seul, Sire. Nous devons le battre... ensemble, c'est notre seule option.
Le Prince lui jeta un coup d’œil intrigué. Son regard se fit soudainement plus éteint, comme si d'anciens souvenirs lui revenaient en mémoire. Avisant l'arrivée d'autres Mercenaires derrière Neko-Suke, il se reprit et reporta son regard sur Regigigas, qui se redressait à peine.
- Oui, tu as raison. Nous y arriverons.

http://replay.pokemonshowdown.com/pokestrat-smogontriples-1236

  La bataille qui s'ensuivit fut grandiose. Montant sur les toits des habitations alentours, les guerriers se servirent de ce qu'ils pouvaient pour attaquer le géant. Toujours soutenu par Neko-Suke, Ian criait ses ordres aux Mercenaires, réagissant avec vivacité à chaque rebondissements du combat. Des lianes fusèrent. D'abord sans effet, elles entravèrent peu à peu les mouvements du colosse ce pendant que les guerriers faisaient pleuvoir les attaques à distance. Peu à peu, Regigigas s'affaiblissait, la plaie dans son dos saignant plus abondamment, s'épuisant de plus en plus à chaque coups reçu, à chaque liane brisée. Lorsque le géant fut affaibli au point de tituber sur place, ce qui se produisit au bout d'une heure de combat intense, Ian repoussa Neko-Suke, prit son élan, sauta vers le colosse, avant de lui porter un dernier formidable coup qui le mit à genoux.
  Essoufflé par l'effort, Ian se tenait devant le géant abattu qui, les deux mains posées au sol, se laissait entraver.
  - Tu as perdu, Roi des Rois. dit soudainement Ian. Les grains de sable auront eu raison de toi.
Et, sur ces énigmatiques paroles, il lui tourna le dos, ce pendant que Regigigas, le titan porteur du monde, s'effondrait avec fracas.




Quoi ? Comment ça il manque la partie avec Paul ? Mais bien sûr qu'elle manque ! Je fais durer le suspens héhé [Fic RPG] Le Royaume Draconique 2 - Page 7 3313589440
Promis, vous l'aurez demain ^^ (enfin, ce soir plutôt, vu l'heure...)


Dernière édition par SuperCarcha le Mer 9 Nov - 9:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Fic RPG] Le Royaume Draconique 2[Fic RPG] Le Royaume Draconique 2 - Page 7 Empty - Jeu 25 Aoû - 3:11

Super chapitre et assez bien mené même si on savait que Ian l'emporterait. Hâte de voir la fin !
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MessageSujet: Re: [Fic RPG] Le Royaume Draconique 2[Fic RPG] Le Royaume Draconique 2 - Page 7 Empty - Jeu 1 Sep - 15:26

Paul le Ténéfix

  Tout se passa très vite : s'ouvrant, le sarcophage attira violemment Paul à lui à l'aide de l'ombre. La dernière chose que le Ténéfix entendit fut le cri de son ami... avant que le cercueil ne se referme, l'emprisonnant sans doute pour l'éternité. A l'intérieur, les mains sombres ressurgirent de toute part, s'en prenant à la moindre part de son corps de spectre, tirant follement, le déchirant, le détruisant. Paul était consumé par la douleur. A mesure que ses forces le quittaient, à mesure que son corps s'effilochait, le Mercenaire sentait son existence même diminuer. Les mains s'en prenaient à lui tout entier, y compris à son âme. Il voulut pousser un hurlement... mais il ne pût pas. Il n'avait déjà plus de gorge. Paul sombra.

  Le Ténéfix rouvrit les yeux. Des ténèbres d'une profondeur insondable l'entouraient. Perdu dans ce vide absolu, son petit corps de spectre allongé sur le dos, Paul flottait. Ses pensées encore confuses suite au choc qu'il avait subi, le Mercenaire tenta de rassembler ses esprits. Peu à peu, les souvenirs des précédents événements lui revinrent en mémoire. Le sarcophage. Les ombres. Son avarice prenant forme sous ses yeux. Son combat. Puis, son "enlèvement". Il se souvenait très clairement d'avoir été enfermé dans le cercueil. Celui ci était particulièrement étroit, et les mains de la créature qui l'habitait surgissaient de toute part, s'en prenant à lui dans l'intention nette de le détruire. Qu s'est-il passé ? réussit-il à penser. Où suis-je ? Dans l'espoir d'apercevoir quelque chose qui l'aiderait à se situer, Paul examina les alentours. Mais peines perdues. Le noir l'entourait, vide.
  Soudain, du coin de l'oeil, le Ténéfix vit un cercle de lumières... se situant en dessous de lui. Avec effroi, il s'aperçut alors qu'il ne flottait pas. Il tombait. Réussissant à se retourner en plein air, il regarda les lumières qui se rapprochaient de plus en plus. Peu à peu, il distingua plus de détails : le cercle éclairait une cour au sol de pierre. Des gradins en faisaient le pourtour. Et, recouvrant ceux-ci, une masse sombre semblait en mouvement. Se préparant à un rude atterrissage, Paul se couvrit le visage de ses bras...
  Mais sa chute s'arrêta brusquement à quelque centimètres du sol. Le Ténéfix resta ainsi suspendu en l'air pendant quelques instants, avant d'être "lâché", rencontrant la pierre de la cour sans trop de mal. Quelques rires se firent soudainement entendre... puis ils devinrent plus nombreux. S'y ajoutèrent des cris, des hurlements sadiques. Et bientôt, ce fut une véritable cacophonie qui emplit les airs, assourdissant le Mercenaire. Se relevant, celui-ci jeta un oeil aux alentours... pour se rendre compte que ce qu'il prenait pour une masse informe n'était rien d'autre qu'une foule de pokémons spectres aux formes diverses. Une sorte de folie semblait les habiter : criant, riant, sautant de joie, s'agitant, une expression perfide peinte sur le visage, aucun d'eux ne tenait en place.
  Alors que le chaos atteignait son apogée, une ombre gigantesque vint recouvrir le sol de la cour. Paul se retourna. Derrière lui, les gradins s'ouvraient, laissant un espace au travers duquel l'on pouvait voir les ténèbres emplissant ce monde mystérieux. A cet endroit était apparu un Noctunoir d'une taille colossale, projetant son ombre sur la place. Deux choses se produisirent. Premièrement, l'air se fit brusquement plus lourd, pesant sur les épaules de Paul. Très vite, cette pression s'accentua, forçant le Mercenaire à s'agenouiller. Deuxièmement, la foule de spectres se tut soudainement. Le calme revint aussi rapidement qu'il avait disparu.
  Une fois que le silence fut établi, le Noctunoir, dans un geste d'orateur, leva ses bras et s'adressa à la foule. Sa voix aux accents mielleux fit vibre l'air ambiant :
- Mes frères, bien aimées âmes perdues ! Bienvenue ! Bienvenue en ce funeste jour qui vit mourir des centaines de pokémons, pour notre plus grand plaisir !
Les spectres fous s'agitèrent à nouveau. En un instant, le chaos revint à nouveau dans les gradins. Puis, d'un geste, Noctunoir réimposa le silence.
- Nous voici donc à nouveau réunis devant cette fois une âme que nous avons déjà vue. L'âme d'un Zoroark, voleur de son vivant. Bienvenue, Paul, dans la Cour des Âmes. Ce lieu ne t'est pas inconnu, je me trompe ?
Toujours agenouillé, le Ténéfix se demanda ce que son interlocuteur voulait dire. Puis soudainement, la lumière se fit dans son esprit. Mais bien sûr... cette Cour... j'y suis déjà venu. Ce tribunal a pour but de juger les âmes des morts, décidant si oui ou non elles ont le droit au repos éternel. Je n'y ai pas coupé en tant que Zoroark. Comment ai-je pu  oublier une chose pareille ? Le choc de la réincarnation, peut être ?
- La dernière fois, notre jugement était clair. reprit le Noctunoir. Condamné par les vivants à la mort pour les crimes que tu as commis, nous t'avions condamné à retourner à la vie afin que tu puisses expier tes péchés. Raconte nous donc, Paul, qu'as tu fait de ta seconde vie en tant que spectre ?
Le Ténéfix se releva avec difficulté, la pression du Noctunoir devenant plus supportable. S'attendant à un interrogatoire sérieux, il répondit à celui qu'il savait être son Juge.
- J'ai cherché à expier mes péchés. dit-il. Je me suis engagé chez les Mercenaires, un noble Ordre dont le but n'était autre que celui de protéger le peuple et de promouvoir la paix. J'ai servi dedans un certain temps, avant d'accompagner mes camarades sur les sentiers de la guerre, alors qu''une menace mettait en péril le Royaume. Je suis mort après la bataille, broyé par un Tutankafer après un combat durant lequel je défendis la vie de mon ami.
Oui je suis bel et bien mort... Il faut bien que je l'admette. Pardonne moi, Neko-Suke. Pardonne moi de ne pas avoir su rester plus longtemps...
- C'est admirable ! s'exclama le Noctunoir. Une vie passée à servir, avant de mourir par un noble sacrifice ! Avec ceci, tes péchés ont été expiés. J'espère que tu es content de toi ?
Dans les gradins, les spectres commencèrent à s'agiter de nouveau.
- Quoi qu'il en soit, nous, nous sommes très content de toi. Ton âme, épurée, va pouvoir enfin goûter au repos éternel... enfin, ça c'est la version officielle.
Paul sursauta. Version officielle ? Qu'a-t-il voulu dire ? Soudainement, une phrase que le Juge avait prononcée lui revint en mémoire. "Bienvenue en ce funeste jour qui vit mourir des centaines de pokémons, pour notre plus grand plaisir !" Qu'est ce que cela signifie ? Alors que Paul, commençant à comprendre, sentait la peur l'envahir, le Noctunoir reprit la parole :
- Mes amis, mes frères, vous avez là devant vous une âme chargée d'expériences diverses, emplie de noblesse après avoir vécu une vie de criminel. Sans plus attendre, je vous prierai à présent de passer...
Levant ses énormes mains, une lueur gourmande dans l'oeil, le Noctunoir fit retentir un claquement de doigt sonore.
-... à table ! finit-il
Et, au comble de l'excitation, la horde de spectres fous sorti des gradins pour se jeter sur Paul.

http://replay.pokemonshowdown.com/pokestrat-anythinggoes-2374

  Avec horreur, Paul vit les spectres sauter en bas des gradins par centaines dans un flot furieux. La panique l'envahit au fur et à mesure que la nuée le cernait. Bientôt, le premier d'entre eux arriva à sa hauteur et, sans hésiter une seule seconde, l'attaqua. Se jetant sur le côté, le Mercenaire esquiva, ce pendant qu'un deuxième spectre l'attaquait de derrière. L'apercevant du coin de l'oeil, il pu esquiver de justesse ce deuxième coup. Prenant son élan, Paul décida de tenter quelque chose : sautant dans les airs, il atterrit sur la tête de l'un des spectres, qui, surprit, ne sut comment réagir. Tous ceux qui l'entouraient alors se jetèrent sur Paul, qui sauta une nouvelle fois, esquivant cette nouvelle massive. Le spectre sur lequel il avait atterri se la prit de plein fouet. La scène qui s'ensuivit fut particulièrement atroce : la victime fut déchirée par des dizaines de griffes, ses lambeaux s'éparpillant à travers la foule, son sang éclaboussant l'espace avant de s'évaporer. L'attention générale se détourna alors de Paul pour se porter vers le carnage qui avait débuté et qui s'étendait à présent vers une mêlée chaotique, offrant un peu de répis au Mercenaire.
  Tu comptes fuir encore longtemps ?
  Paul sursauta. Une voix s'était soudainement fait entendre, claire et distincte malgré la cacophonie qui régnait.
  Tu es pathétique... continua-t-elle. Arrête donc de fuir, il faut te battre. Où est donc passé le Mercenaire qu'il y avait en toi ?
Qui es tu ? lui demanda Paul en pensée, comprenant que cette voix ne venait pas de l'extérieur de lui-même.
Devine... lui répondit la voix. Tu n'as vraiment pas d'idée ?
  Et soudain, Paul comprit. Avarice... Comment se fait il que tu es encore là ?
Mais je serai toujours là, Paul... Tant que tu existeras, j'existerai aussi. Je suis une partie de toi même, tu ne peux pas vivre sans moi.
Très bien, d'accord. admit Paul. Je suppose que tu as un plan, puisque tu me dis de me battre ?
En effet.
Et quel est-il ?
Libère-moi.
  Paul se figea. Alors que le massacre devant lui prenait de l'ampleur, ce pendant que le Noctunoir vociférait dans le vide, il leva une main devant ses yeux, et l'ouvrit. Il tenait toujours l'émeraude de son avarice.
Tu sais ce qu'il te reste à faire. dit-elle. Libère-moi, battons-nous ensemble et sortons de ce trou pourri. Fais moi confiance. Avec ma force, nous battrons ces enfoirés.
Paul frissonna. Libérer Avarice... Quelles conséquences cela pourrait-il avoir ? Mais je suppose que je n'ai pas trop le choix. C'est ça... ou disparaître à jamais, l'âme dévorée. Alors, pensant à ce sentiment, il pressa la gemme... et un flash lumineux survint, l'entourant, illuminant la Cour. La horde et Noctunoir furent éblouis. Lorsque le flot de lumière se dissipa, Paul avait méga évolué.
  Posant la pointe de son lourd cristal au sol, le Ténéfix expira longuement, avant d'arborer un cruel sourire. Cette sensation... pensa-t-il Je me sens... tellement fort ! Oui, plus rien ne peut m'arrêter !
- Aaah ! s'exclama-t-il à haute voix. Ça fait un bien fou !
  Se reprenant, la foule des spectres se rua vers lui. Oui... venez... je vous attend ! Empoignant son rubis, Paul chargea vers eux. Sans ménagement, il se mit à frapper frénétiquement, fendant sans peine la horde, se frayant un chemin. Le Ténéfix parti soudainement d'un rire sadique. Vos âmes... vos corps... fragiles... vous êtes fragiles... je fais de vous ce que je veux ! Je tiens vos vies entre mes mains ! Tous ! VOUS M'APPARTENEZ !
  Paul s'arrêta. Un grand vide était apparu autour de lui. Les spectres, commençant à prendre peur, s'étaient prudemment écartés. Le Ténéfix promena lentement son regard autour de lui, son cristal sous le bras, son sourire toujours présent. Conscient qu'il inspirait la peur, il se tourna vers le Noctunoir. Celui-ci était visiblement en colère. Furieux, il propulsa son poing vers Paul.
Tu es trop lent.
Mais le Mercenaire sauta, esquivant aisément. Le Juge tenta alors de le saisir.
Tu es pathétique.
Mais Paul lui taillada la main avec son cristal, la déchirant sans effort. Noctunoir hurla. L'attrapant, Paul monta sur son bras.
Tu es fragile.
Montant vers sa tête avec vivacité, il s'apprêta à lui porter un coup fatal...
Tellement faible !
Levant son rubis, il l'enfonça profondément dans l'oeil de Noctunoir.
Et tellement vulnérable !
Retirant son cristal, Paul sauta au sol, afin de mieux contempler son oeuvre. Le Juge avait une plaie béante dans l'oeil. Son sang noir s'en écoulait. Tentant d'arrêter l'hémorragie, il se le tenait tant bien que mal avec la main qu'il lui restait. Puis soudainement, il se tordit de douleur. Se plia en arrière, la bouche sur son ventre s'ouvrant dans une expression de souffrance, s'ouvrant de plus en plus, jusqu'à prendre un angle inimaginable. Transgressant toute logique, la bouche se retourna sur elle même, faisant s'inverser le corps tout entier de Noctunoir par le même coup, le mettant lui même tout entier dedans. Puis elle se referma avec violence... avant de se contracter et de disparaître dans une explosion tonitruante, répandant les lambeaux de son corps sur la Cour.
  Un phénomène étrange se produisit alors : là où s'était tenu Noctunoir quelques instants auparavant, une fissure déchira l'air et s'ouvrit, semblant mener vers un autre monde encore plus bizarre et ténébreux, si tant est que cela était possible. En résulta une forte aspiration. Tous les pokémons présent sur la place furent irrésistiblement tirés au travers. Paul y comprit.
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MessageSujet: Re: [Fic RPG] Le Royaume Draconique 2[Fic RPG] Le Royaume Draconique 2 - Page 7 Empty - Mar 6 Sep - 10:30

Paul le Teddiursa

 Le palais tremblait sur ses fondations. Des morceaux du plafond se détachaient et tombaient au sol, entraînant leur lot de poussières. Quelques pokémons, encore à l'intérieur, blessés, tentaient tant bien que mal de se diriger vers la sortie. Parmi eux se trouvaient deux enfants. Un Griknot et un Teddiursa. Le Teddiursa, répondant au nom de Paul, portait le Griknot sur son dos, qui semblait incapable de marcher. Tous deux étaient dans un piteux état : recouverts de crasse, du sang se mêlant à la poussière aux endroits où ils avaient été blessés, l'œil hagard, visiblement confus face à cette situation inhabituelle, les enfants faisaient peine à voir.
- Tiens bon, Roland, on est plus très loin de la sortie... dit soudainement le Teddiursa au milieu du chaos ambiant
- J'ai mal... répondit le Griknot d'une voix faible
 Une nouvelle secousse se produisit, faisant tomber de nouveaux débris du plafond. Inquiet, Paul jeta un regard aux alentours, conscient que le palais était en train de s'effondrer. Dehors, il le savait, un géant se tenait devant celui-ci. Il avait ouvert une brèche dans le mur de la salle du trône et fait des dégâts une heure durant. Paul ne savait pas où exactement, toujours est-il que les secousses avaient continués pendant cette durée.
  Au petit matin, alors qu'il venait tout juste d'être réveillé en sursaut par le premier impact, l'ourson était sorti de sa chambre et s'était aperçu que le palais tout entier s'agitait. Il avait alors pu retrouver son petit frère adoptif, lui aussi sorti et visiblement perdu et ensemble, ils s'étaient mis à la recherche d'un endroit où s'abriter, en attendant que les choses se calment. Leur premier réflexe fut d'aller retrouver leur père adoptif. Mais en arrivant dans la salle du trône, seule l'horreur les attendait : la salle avait été dévastée, une longue et large brèche s'ouvrait dans le mur de droite, les gravats et les éclats des vitraux, désormais absents, jonchaient le sol. Au fond, le trône avait été renversé... et un corps sans vie s'étendait à son côté. Le corps de leur père. Roland avait alors accouru, l'avait pris dans ses petits bras, pleurant toute les larmes qu'il pouvait verser. Paul était abattu. Contemplant le cadavre du Carchacrok, il songea que cela faisait la troisième fois qu'il se retrouvait orphelin. Jusqu'où le destin le plongerait-il dans la solitude ?
  Pleurant lui aussi, il avait alors jeté un regard vers ce qui se passait au dehors. Le colosse, responsable de ce malheur, se battait avec les troupes de la ville. A leur tête, Ian, qui avait méga-évolué. Courageux grand frère... pensa Paul. On ne sera pas une gêne pour toi ! Bats-toi, Ian, venge papa ! Enjoignant alors son petit frère de le suivre, le tirant de force alors qu'il hurlait toujours de chagrin, il lui avait expliqué qu'il ne fallait pas rester là, que Ian se battait, qu'il fallait lui faire confiance. Ils avaient alors trouvé refuge dans les sous-sols du bâtiment, où ils restèrent durant toute la durée du combat, ponctué de tremblements divers. Les larmes des deux enfants, à force de couler, se tarirent peu à peu avant qu'ils ne s'emmurent dans le silence, se soutenant mutuellement dans leur peine. Mais rester là était une erreur : alors qu'au dehors, le combat s'achevait, un éboulement se produisit dans les sous-sols. Les deux bambins purent y réchapper de justesse, mais Roland fut gravement blessé. Désormais incapable de marcher, Paul dut le porter sur son dos le temps de trouver la sortie du palais.
  Toujours avançant avec peine, enchaînant un pas après l'autre avec difficulté, Paul ressentit un regain d'espoir en apercevant la lumière du matin à travers le nuage de poussière qui envahissait le couloir.
- Tiens bon Roland, sois fort, on doit rejoindre Ian et les autres ! dit-il après une quinte de toux. Il nous attendent dehors, j'en suis sûr !
Le petit Griknot acquiesça faiblement. Paul toussa encore, redressa Roland sur son dos et reprit courageusement sa marche. Lentement, la lumière se précisait, grandissait, puis finalement devint l'entrée du château.
  Sortant du palais avec soulagement, l'ourson s'en éloigna de quelque pas, avant de contempler la scène qui l'attendait au dehors. Devant le château était allongée une forme énorme. Regigigas, le colosse qui avait saccagé la ville et le palais, qui avait tué le Roi, avait été vaincu. L'entouraient les troupes du Royaume. Parmi elles, nombreux étaient les blessés, léger ou grave. Quelques groupe, à l'écart, commençaient déjà à rassembler les corps des guerriers qui avaient péris durant la bataille, donnant leur vie pour le Royaume. Le combat devait avoir été des plus titanesques.
  Mais malgré les morts et les plaintes des blessés, il y en avait aussi qui se réjouissaient. Des cris de victoire et de joie retentissaient dans toute la ville, ce pendant que l'annonce de cette nouvelle victoire du Royaume se propageait. Les sourires apparurent bientôt sur tout les visages, l'espoir était revenu. Oui, il y avait eu des morts. Oui, la ville était détruite, et il faudrait probablement des mois pour tout reconstruire. Mais on reconstruirait. On avait à présent l'avenir devant nous, il fallait vivre cette Paix pleinement, pour ceux qui avaient donnés leur vie pour l'avoir. Telles étaient les pensées de chacun des guerriers. Beaucoup d'entre eux regardaient le soleil levant, qui une heure encore auparavant révélait le malheur incarné dans une forme gigantesque, et qui à présent leur semblait une lueur d'espoir.
  Au milieu des réjouissances, Paul aperçut Ian, qui semblait en piteux état, soutenu par un Mercenaire Archéodong. Le Carchacrok, toujours méga-évolué, tournait le dos à Regigigas en souriant lui aussi. Tournant la tête, il aperçut Paul et Roland. L'ourson se précipita aussitôt vers lui, aussi vite qu'il put. Ian, perdant son sourire, s'inquièta de leur état :
- Paul, Roland ! Vous allez bien ? Où étiez vous donc ?
- Moi ça va, Ian. répondit Paul. Nous nous étions cachés dans les sous-sols... mais il y a eu un éboulement et Roland... je crois qu'il a quelque chose de cassé.
Roland se mit à pleurer à chaudes larmes, alors que Ian le prenait dans ses bras, soulageant Paul de son poids.
- Ian... dit le petit Griknot entre deux sanglots. Papa... papa, il est...
Il ne put pas en dire plus. Les larmes emportèrent ses paroles.
  Le Carchacrok prit un air peiné.
- Oui, Roland, il n'est plus là. dit-il. Je suis désolé... je n'ai rien pu faire. Lorsque je suis arrivé, il était déjà trop tard. Mais il faut être fort, Roland. Papa est parti, mais il sera toujours là, à nos côtés, je le sais. Il veille sur nous à présent, depuis là-haut. Qu'est ce qu'il dirait si il te voyait comme ça, à te laisser aller, hein ?
Roland leva les yeux vers lui, la peine s'y lisant encore.
- Il faut être fort, Roland. continua Ian. Il faut continuer, aller de l'avant. Et puis, moi je suis toujours là. Paul aussi. Tu n'es pas tout seul. Alors sèche tes larmes, et fais moi un beau sourire, d'accord ? Oui, voilà comme ça !
Le petit Griknot avait en effet souri, les larmes toujours aux yeux. Puis il reposa sa tête contre le torse de Ian et se remit à pleurer, doucement cette fois-ci, comme si il voulait être discret. Paul sourit également, avant de s'essuyer les yeux d'un revers de la patte. Il savait que les paroles de Ian, leur grand frère, pouvaient s'appliquer à lui aussi.
 
  Neko-Suke s'était tenu en retrait pendant ce temps, contemplant la scène non sans un certain émoi. Le Roi était mort, c'était confirmé, mais la relève était assurée. Le Mercenaire sut que Ian ferait un bon Roi.
  Soudainement, la terre trembla. Que se passe-t-il encore ? s'inquiéta l'Archéodong. Jetant des regards autour de lui, il aperçut l'origine du séisme : Regigigas s'était mis à bouger, se redressant avec peine sur ses bras énormes. Aussitôt, Neko-Suke donna l'alerte. Les guerriers encore valides réagirent au quart de tour, essayant d'entraver le géant, l'attaquant à nouveau. Mais le colosse semblait ignorer les attaques. Ses six yeux se tournèrent alors vers Ian et les deux enfants. Dans un geste protecteur, le Carchacrok posa le Griknot au sol avant de faire barrage. Mais la main du colosse le repoussa sans ménagement, envoyant le dragon bouler un peu plus loin. Paul repoussa Roland à son tour, avant que les deux mains de Regigigas ne s'abattent de chaque côté de l'ourson.
  Neko-Suke se précipita auprès du nouveau Roi, qui se redressait avec douleur, lui offrant à nouveau son épaule. Tout les regards se tournèrent alors vers ce qui était en train de se passer. Que va-t-il faire ? se demanda le Mercenaire. Soudain, il se remémora les paroles de Branette, alors qu'elle terminait le réveil du titan :
Accomplis ma volonté, Seigneur.

Protège mon enfant.


Et tout à coup, l'Archéodong comprit. L'histoire de Paul ne lui était pas inconnue, il savait qu'il avait été adopté. Le but de Regigigas n'était donc pas la destruction du Royaume... depuis le début, il voulait...
  Une voix grave résonna soudain dans les airs et dans les esprits, alors que le dieu des temps anciens, le porteur du monde, s'exprimait une dernière fois :

Il n'y a plus rien à protéger. Ma tâche s'achève ici.

Et soudainement, alors que le palais s'effondrait enfin avec fracas, Regigigas et Paul furent environnés d'une lumière qui éblouit tout le monde. Le flot de lumière fut tel qu'on aurait dit qu'un soleil était soudainement né devant les décombres du château. Lorsqu'elle se dissipa, Regigigas avait disparu... et un grand et fort Ursaring se tenait là où s'était tenu Paul quelques instants auparavant.
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MessageSujet: Re: [Fic RPG] Le Royaume Draconique 2[Fic RPG] Le Royaume Draconique 2 - Page 7 Empty - Dim 9 Oct - 12:30

Chapitre 5 : Enfants de la guerre


Lynks et Tranchodon

   Tranchodon attendait. Contemplant son oeuvre, il patientait, laissant ses pensées vagabonder, sachant pertinemment que sa proie n'allait pas tarder à arriver. J'ai préparé quelque chose de spécial pour toi, petit Noctali. pensait-il. Lorsque tu verras ça, tes émotions feront trembler ton corps et imprégneront tes membres, leur donnant un autre goût... Viens, viens vite, je t'attend. Ce repas sera le plus somptueux que j'aie jamais fait !

  Alors que le Drakkarmin, accompagné de son escouade de Gardes, l'emmenait, Lynks, sonné, contemplait d'un regard perdu le soleil levant. Ses pensées s'entrecroisaient confusément dans sa tête ce pendant qu'il était ballotté sur l'épaule du dragon. Tout en regardant la lumière du matin illuminer les toits de la ville au fur et à mesure qu'il montait vers le palais et sa prison, il pensait à Ewen, son voyage, à tout ce qu'il avait vécu depuis son arrivée en ville et avant, le tout sans ordre précis. Ewen... je suis venu ici pour te libérer... Aurais-je échoué ? Serais-je arrivé trop tard ? Il revoyait encore l'expression hautaine de la Pyroli, son dégoût, son dédain envers lui. Il revoyait sa beauté, sa force de caractère, sa détermination. Ewen l'avait séduite pour cela. Alors même qu'il en tombait éperdument amoureux, il savait pourtant que jamais il n'aurait les mêmes sentiments en retour. Elle était trop haute. Trop inaccessible. Elle était une princesse dans cette forêt, et lui un paysan. Et elle lui faisait bien sentir.
  Des souvenirs de leur vie dans la forêt lui revenaient en mémoire. Ils étaient encore des enfants, simples Evolis, lorsqu'ils s'étaient vus pour la première fois. Accompagnés de leur parents respectifs, ils avaient prévus de passer un moment dans un verger afin de se nourrir. Alors qu'il cueillait des baies dans un buisson, Lynks vit les fourrés s'agiter. Se rapprochant pour voir ce qui se passait, il sentit une odeur appartenant à un pokémon de la même espèce que lui... avant de tomber nez-à-nez avec Ewen. Leurs têtes étaient si proches que leur museaux auraient presque pu se toucher. Lynks en ressentit immédiatement une vive gêne et recula en bredouillant des excuses, laissant passer l'Evoli femelle qui ne lui jeta qu'un bref regard intrigué accompagné d'un sourire amusé avant de s'éloigner. Plus tard, Lynks entendit ses parents l’appeler. Accourant, il les découvrit en grande conversation avec une autre famille... dont faisait partie Ewen. Les parents présentèrent leurs enfants, et Lynks connut son nom. Décidant de faire un premier pas, il prit la parole, timidement :
- Bonjour, Ewen...
Ce fut leur première rencontre, et le premier jour d'une vie quasi-commune au sein de la forêt.
  Les années passèrent, les enfants grandirent. Lynks devint plus rusé et bagarreur, s'affirmant au sein de la communauté des pokémons sauvages, se construisant son territoire, et devint un Noctali. Ewen s'affirma elle aussi à sa façon, devenant plus hautaine, renforçant son caractère, et devint une magnifique Pyroli. Son entente avec Lynks ne dura que le temps de l'enfance, avant qu'elle ne commence à s'en méfier au moment où Lynks comprenait qu'il était amoureux. Elle se cacha derrière des accusations de perversité (peut-être pour dissimuler ses propres sentiments, qu'en savait Lynks ?) et repoussa ses avances l'une après l'autre. Les saisons s'enchaînèrent, tous deux traversèrent des événements tristes et joyeux. La perte des parents, d'abords, certains dévorés, d'autres par maladie ou vieillesse. Le renouvellement de la nature après un hiver particulièrement rude. La fuite pure et simple lors des confrontations avec les prédateurs, ou les combats pour la défense de leur territoire. Dans tout ces moments, Lynks avait été là pour Ewen, lui montrant son affection, sa sollicitude. Et, bien que la Pyroli ne se départait pas de son caractère, il se jurait d'être encore là à l'avenir. Lynks s'était fait le chevalier servant de sa princesse inaccessible.
  Combien de fois, Ewen ? pensait-il, alors qu'il sentait, inexorablement, le palais s'approcher. Combien de fois t'ai je dit "Je t'aime" ? Combien de fois ai-je été à tes côtés ? Cette fois-là, alors que les chasseurs nous attaquaient, je t'ai dit de fuir. Je protégeais tes arrières, tu aurais pu rester en vie, en liberté dans la forêt. Mais tu as choisi de rester. Combien d'autres fois es-tu restée d'ailleurs ? Combien de fois as-tu accepté mon aide, ma présence, alors que je te dégoûtais ? Serais-ce possible... que tu m'aie aimé ? L'ombre de la prison tomba soudainement sur le groupe. Ils approchaient de l'endroit où était Ewen. Les portes s'ouvrirent, les Gardes entrèrent. Patience, Ewen... J'arrive. Je suis là. Je vais te ramener. Nous allons retourner en forêt, nous allons vivre comme avant. Poussant d'autres portes, le groupe entra dans une grande salle sombre. Sans ménagement, le Drakkarmin jeta Lynks au sol. Je suis venu te ramener, Ewen. Où es-tu ? Lynks leva la tête. Où es-tu, ma bien aim...
   Son regard se posa sur le fond de la salle. Là-bas, sur un trône improvisé, appuyé sur l'un des accoudoirs, se tenait Tranchodon. Dans sa patte avant droite... il tenait une tête. La tête d'une Pyroli, le visage figé de souffrance, un filet de sang séché encore présent au coin de sa gueule. La tête d'Ewen.

  Tranchodon admirait d'un regard hautain le Noctali que le Garde lui présenta. La bête semblait perdue, sonnée, sans doute à cause des coups qu'on lui aurait administré. Le dragon sourit quand Lynks leva la tête, pour découvrir sa petite mise en scène. Il jubila intérieurement quand son expression passa de la perdition à une horreur sans nom, qui laissa bientôt place à une haine profonde. Oui, oui, laisse tes yeux s'agrandir de désespoir, laisse ton esprit se perdre dans les méandres de la colère ! Regarde ta vie qui s'écroule, laisse les larmes venir, laisse-moi me délecter de ce spectacle ! Ta chair... n'en sera que plus savoureuse ! Le Noctali, les yeux fous, se leva péniblement. Ses pattes tremblaient (de peur ? de rage, peut-être ?) et il peinait à rester debout. Tranchodon, plus assuré, sentit l'excitation monter en lui et, posant la tête de sa précédente proie sur l'accoudoir de son siège de telle façon à ce que ses yeux fixe le pokémon sauvage, il se leva à son tour.

 Ewen...
Ewen !

Lorsqu'il posa ses yeux sur Tranchodon, sur ce qu'il tenait dans sa patte, l'horreur et le désespoir envahirent l'esprit de Lynks. Ewen ! Non ! Ewen ! A mesure que le nom de sa bien-aimée tournait dans sa tête, la folie le guettait, chaque seconde plus présente. Puis, les larmes vinrent. La colère, enfin, arriva, sa colère contre ce prédateur qui le considérait avec une joie mal cachée. Sa colère contre celui qui avait tué Ewen... et se délectait de ce meurtre, de la souffrance qu'il provoquait volontairement. Les yeux agrandis par tout ces sentiments, Lynks le Noctali se leva, tremblant, alors que Tranchodon faisait de même. Ewen... Ewen... Je jure que... je jure... DE TE VENGER !
- EWEEEEEN ! hurla-t-il en se jetant sur le dragon.

  Alors que les deux adversaires, la proie et le prédateur, renouvelaient leur combat millénaire au sein de la prison, enchaînant les coups, donnant toute leur force dans le but de mettre à mort leur ennemi, la terre trembla. Les Gardes sortirent, laissant leur chef seul avec le Noctali, pour ensuite voir un géant qui s'attaquait au palais. Regigigas était arrivé. Et bientôt, un autre combat eu lieu simultanément à celui qui se déroulait à l'intérieur de la prison. Ce dernier sorti des esprits des Gardes, qui allèrent prêter main-forte au nouveau Roi. Par la suite, peut-être certains d'entre eux s'en souvinrent et en parlèrent, mais jamais personne ne fut en mesure de dire comment il s'était déroulé. Ce combat, comme tout les autres opposant proie et prédateur depuis des siècles et des siècles en une guerre éternelle, resta secret, presque sans importance. Pour Lynks en revanche, la guerre continuait, avec ses idéaux à défendre, sa vie et sa vengeance. Lui, le pokémon sauvage, était né pour cela. Se battre, et survivre. Se battre pour sa liberté, pour sa vie. Se battre pour celles des autres, ceux qui comptaient pour lui.
  Sentir bouillir mon sang, la chaleur de la flamme qui s'allume en moi, la flamme du combat et de mes idéaux ! La flamme du souvenir, la flamme de mon amour ! Sentir brûler ma vie ! Mon existence ! Me jeter tout entier dans la bataille, consacrer toute mon énergie pour la victoire ! Ewen, d'où tu es, regardes-moi ! Car je n'aurai de cesse de combattre en criant ton nom, ce nom de notre amour perdu, de ta vie si prématurément éteinte ! Regardes-moi porter une dernière fois mon amour pour toi, te déclarer cette Flamme qui brûle en moi, qui me consume, me carbonise ! Ewen !
  Dans la prison, la guerre continuait... Les deux adversaires échangeaient coups sur coups, Tranchodon tailladant et griffant, ses lames et ses griffes nimbées d'une aura rouge sang, Lynks bondissant agilement, donnant coups de pattes sur coups de pattes, ses anneaux brillants intensément et illuminant la salle. Désormais seuls, tout deux déployaient toute leur énergie dans ce combat intense, extrême. Si quelqu'un d'autre avait été présent, sans doute aurait-il cru que deux quelconques dieux aux immenses pouvoirs se battaient à mort en cet endroit, tellement l'énergie libérée par les deux êtres était phénoménale. Un ange noir et brillant venant des profondeurs de la forêt, contre l'incarnation de la Mort elle-même, telle était l'impression qu'ils devaient faire en ce moment.
  Pivotant sur lui-même, Tranchodon donna un coup sauvage de ses défenses, de bas en haut, laissant une traînée rouge dans l'air semblable au sillage d'un feu ardent. Lynks esquiva, bondissant en arrière telle une petite lune qui aurait pris vie, puis riposta. Le dragon contra d'un violent coup de queue qui projeta le pokémon sauvage sur l'un des murs, laissant lui-même sur son passage le sillage ardent de la lumière de ses anneaux. L'impact fut écrasant, les parois tremblèrent. Mais Lynks tint bon. Se redressant, il vit son adversaire charger vers lui, lame en avant, et esquiva à nouveau, alors que le Bourreau administrait sa Guillotine dans le vide, laissant une large crevasse dans la pierre, désormais réduite à l'état d'un magma brûlant, là où il s'était tenu une demi-seconde auparavant. Avec vivacité, le dragon retira sa lame, se retourna vers sa proie, qui tentait de lui donner un nouveau coups, et contra à nouveau l'attaque. Le combat reprenait, semblable à une boucle éternelle. Aucun des deux adversaires ne semblait s'épuiser. Leur esprit entièrement tourné vers la bataille, ils étaient ailleurs, comme pris dans une espèce de transe qui les garderait prisonnier de leur passion jusqu'à la fin des temps. Leurs yeux brillaient, laissant eux aussi leur propre sillage de lumière dans l'air.
  Tranchodon sauta. Pivotant dans les airs, son aura l'accompagnant, il retenta une Guillotine vers le sol. Bondissant de côté, Lynks esquiva à nouveau. La lame du Bourreau s'abattit sur les dalles, chauffant la pierre tel un volcan. Une large fissure s'ouvrit, traversant la salle de part en part. D'autres fissures apparurent sur les murs, serpentant jusqu'au plafond, qui se mit à se craqueler également. Des cris retentirent à travers la prison alors qu'elle se mettait à trembler. Ceux des criminels captifs, qui avaient fait, de force, leur logis des cellules se trouvant dans les étages au-dessus. Et alors, dans un chaos et un fracas indescriptible, la prison s'effondra. Les débris tombèrent autour des deux combattants, comme si la main d'un dieu invisible les protégeait, les défendant de mourir écrasé sous les décombres avant que leur combat soit terminé. Au dehors, le palais s'effondrait également. La poussière, la lumière du soleil et la puanteur de la mort envahirent l'espace.
  Un calme étrange s'installa. Une brise légère dissipa lentement le nuage de poussière, révélant ce qui se passait au milieu des décombres. Les auras des deux adversaires s'étaient dissipées également. Hors d'haleine, Lynks contemplait son ennemi. Tranchodon était à genoux, des plaies s'ouvrant sur son ventre, à son cou et à ses jambes. Le Noctali avait profité du bref instant pendant lequel le Bourreau se redressait pour porter les coups qui lui assureraient la victoire. Lui aussi blessé de toute part, le pokémon sauvage tenait péniblement debout, reprenant son souffle, attendant de voir si son adversaire allait se redresser à nouveau. Mais Tranchodon n'avait plus cette force. Il prit la parole, ses mots brisant le silence étrange qui s'était imposé entre eux, et deux mots terribles traversèrent l'air :
- Achève-moi.
Lynks frissonna de surprise. Avait-il bien entendu ?
- Achève-moi. reprit le dragon. Tu as gagné. Je me suis trompé sur ton compte, il est temps que j'en paie le prix. Alors tues-moi, Lynks, maintenant, met fin à mon existence et venge ta bien-aimée.
Lynks se redressa. Sa réponse tarda un peu à venir, mais lorsqu'elle vint, elle laissa le dragon pantois :
- Non.
- Pourquoi ? s'exclama le Bourreau, au comble de la surprise. Pourquoi ne pas me tuer, moi ton ennemi, moi ton prédateur, moi celui qui a dévasté ta vie ? Sois raisonnable, tues-moi !
Lynks se rapprocha, jusqu'à venir tout près de celui qui avait pris Ewen. Lorsqu'il reparla, son souffle vint caresser la tête de son ennemi, lui communiquant sa haine :
- Non, je ne le ferai pas. La mort serait un bien trop doux avenir pour toi, dragon. Je ne suis pas comme toi, je ne suis pas un assassin, ni même quelqu'un qui prend une vie au nom d'une soit-disante justice. Non, je ne te tuerai pas. Je veux que tu vives. Je veux que tu souffres. Que tu portes les marques de notre combat pendant des années. Que tu portes l'humiliation de ta défaite jusqu'à ta mort. Je veux que tu te souviennes de moi, que la rancœur et la haine t'anime et te brûle jusqu'à la folie. Je veux que tu traverse un enfer pavé de honte et de douleur. Je veux que tu regrette chaque jour les morts que tu as donné, qu'elles viennent te hanter jusqu'à la toute-fin. Vis, Tranchodon, et souffres comme tu m'as fait souffrir.
   Sur ces mots, Lynks se retourna. Se dirigeant vers un point dans les décombres, il y ramassa une petite chose ronde et poussiéreuse, portant encore des marques de sang. La tête d'Ewen, dont le visage semblait avoir recouvert une certaine sérénité.
  S'éloignant d'un pas calme, le Noctali s'en alla. Pour ne plus jamais revenir.
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MessageSujet: Re: [Fic RPG] Le Royaume Draconique 2[Fic RPG] Le Royaume Draconique 2 - Page 7 Empty - Mar 8 Nov - 14:38

Paul le Ténéfix


  Traversant la faille, Paul pénétra dans un autre monde obscur. La foule de spectre survivants qui était encore dans la Cour des Âmes vint à sa suite,  aspirée par la même force mystérieuse qui avait attiré le Ténéfix. Cette fois, pas de gravité : tous se mirent à flotter, tournoyer, propulsés par l'inertie. L'ancien Mercenaire ne faisait pas exception. Empoignant son rubis géant tel une bouée de sauvetage, il attendit que cesse ce tournoiement interminable dont il était victime. Ironique, il pensa qu'il n'était pas loin de concevoir ce qu'était la nausée, sensation oubliée depuis plus de dix ans. Malgré la situation dans laquelle il était, son esprit était calme. Il était conscient que ce n'était pas normal, que n'importe qui à sa place, n'ayant aucun contrôle sur ce qui l'entourait, sur ses mouvements, aurait cédé à la panique. Il ne savait pas ce qui lui permettait de rester dans cet état d'esprit, si c'était son habituel sang-froid, sa quasi-absence de sentiments en tant que spectre dans le monde des vivants, ...
   Ou sa folie.
   Peu à peu cependant, le Ténéfix se stabilisa. Le tournoiement ralentit et Paul en profita pour se jucher sur son cristal, dans l'espoir de voir plus clair dans ce qu'il se passait autour de lui. La faille, encore ouverte, laissait passer la lumière de la Cour des Âmes, éclairant faiblement le ténébreux espace où les spectres étaient entrés de force. Ceux-ci étaient dispersés en un nuage qui entourait Paul et qui s'étendait de plus en plus, victime de l'inertie. Leurs cris retentissaient à travers l'espace vide, dénués de sens, teintés de folie. Le Mercenaire les voyait, se débattant, s'agitant sans but précis, mû par leur absence de raison.
  Soudainement, la faille se referma, et l'espace fut envahit de profondes ténèbres, privé de la lumière de la Cour des Âmes. Pendant un instant, Paul ne vit rien. Puis, ses yeux s'accoutumant malgré tout peu à peu, quelque chose se situant en dessous de lui attira son attention. Une masse sombre, difficilement discernable, semblait en mouvement plus bas. Le Ténéfix s'aperçut bientôt qu'elle se rapprochait lentement. Et, avec effroi, il regarda la mort l'entourer.
  Avec une vitesse stupéfiante, la forme sombre déploya une série de gigantesques tentacules qui vinrent cerner l'ancien Mercenaire de toute part. Cependant, il ne revécut pas ce qu'il avait vécu à l'intérieur du sarcophage, au sein des ruines. Cette fois, les tentacules s'en prirent au nuage de spectres. Là où ils passaient, leurs victimes furent déchirées, saisies violemment avant d'éclater sous la pression d'une force phénoménale, avant que leurs restes ne soit attirés vers la forme quand les tentacules meurtriers se rétractaient. Lorsque cela arrivait, d'horribles bruits de mastication et de déglutition se faisaient entendre. Impuissant, Paul regardait tout cela se dérouler sous ses yeux, conscient qu'un prédateur d'un genre qu'il n'avait jamais connu se tapissait dans les ténèbres de cet endroit.
  Le prédateur se décida finalement à tendre un tentacule vers lui. Orné d'une griffe rouge sang, nimbé d'une aura sombre, le membre se dirigea vers Paul à toute vitesse. Le voyant arriver, le Ténéfix se ressaisit et, s'emparant de son cristal, il s'en servit pour repousser la monstruosité de toute ses forces. Pas de ça avec moi ! pensa-t-il. Pas question que je me laisse dévorer ! Je me battrai jusqu'au bout ! L'impact fut puissant, Paul fut propulsé au loin, alors que le tentacule reculait, comme hésitant et surpris d'une telle résistance. Le Mercenaire se stabilisa, prêt au combat. De là où il était, il vit les membres revenir vers leur propriétaire. Pas un seul spectre ne restait. Tous avaient disparus, dévorés par cette entité qui faisait à présent face au Ténéfix survivant. Soudain, une voix s'éleva, profonde et vibrante, chargée de menace :
- Qui es-tu donc, misérable âme égarée, pour t'opposer ainsi à ton ultime juge ?
- Je suis Paul le Ténéfix, voleur de mon vivant, Mercenaire lors de ma seconde vie. Je suis venu ici en quête de réponses. Je suis venu ici en quête de paix. Je n'y ai trouvé que la folie et une forme de mort plus terrible encore que celle que j'ai déjà eut à traverser par deux fois. Quelle est donc la signification de tout ça ? Toi qui te prétend Juge, n'es tu pas censé peser le vécu de chacun afin de décider si il mérite la paix éternelle ou la damnation ? Répond moi !
La voix partit d'un rire moqueur.
- Que tu es naïf... Crois tu donc que la fonction du Juge se résume à ça ? Il est vrai qu'il existe une chose que vous nommez "paix éternelle" et à laquelle peuvent accéder les âmes dont le corps est mort sans trop de tourments. Malheureusement, pour les autres, cela ne se passe pas comme ça. Toi qui a été condamné par les vivants, puis exécuté devant tous, tu as connu par deux fois déjà la Cour des Âmes. Cette Cour t'offre la possibilité de revenir à la vie sous forme de spectre si elle estime que tu as des ... "péchés" à expier. En vérité, elle ne fait qu'opérer un tri. Car une âme torturée ne peut ni espérer revenir à la vie de façon normale, ni goûter à la paix éternelle. Tel un corps meurtris qui se verrait privé de ses moyens, l'âme, tel un second corps, se voit privée de sa capacité à se renouveler. Un corps de spectre ? Soit, mais cette seconde chance ne peut être accordée qu'une fois. Comment crois tu alors qu'il faut se débarrasser des âmes devenues inutiles ?
Un silence se fit, comme si le monstre attendait une réponse de la part de Paul. Puis il reprit :
- Il faut les dévorer. Et je suis celui qui assume ce rôle. Mon nom est Giratina, dieu de la Mort ! Prépare-toi, Paul, le jour où ton existence sera définitivement effacée de ce monde est arrivé !
Et sur ces mots, Giratina, le Dévoreur d'Âmes, se rua vers le Ténéfix.
- Je suis prêt. dit celui-ci avec une froide détermination.

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  Avec avidité, six tentacules noirs se ruèrent vers le Ténéfix. Promptement, Paul riposta à nouveau de son rubis. Heurtant l'un des membres, il fut à nouveau propulsé à travers le sombre espace. Les cinq autres ne saisirent que du vide. Giratina, agacé, tenta de limiter ses mouvements en le cernant de toute part. Très vite, les tentacules formèrent une gigantesque cage autour de l'ancien Mercenaire, et les griffes rouges jaillirent de six côtés différents. Mais Paul n'avait pas dit son dernier mot : s'emparant agilement de celle qui arriva le plus vite, il tira avec l'énergie du désespoir et se propulsa en avant, vers la tête du dieu. Pointant son rubis, il se prépara à exécuter l'estoc qui mettrait, espérait-il, un terme à ce combat.
  Soudain, le tentacule qu'il avait saisi se courba, puis le percuta violemment. Un autre vint, d'une pichenette colossale, le débarrasser de son cristal, avant qu'un troisième ne se saisisse de Paul, l'entourant de ses anneaux.
- Cesse de résister ! ordonna Giratina. C'est inutile, tu ne fais que retarder ton inéluctable fin, misérable âme mortelle ! Tu n'as plus ta place en ce monde, tu dois être être effacé ! Laisse-toi donc faire, et cesse de t'accrocher à cette illusion qu'est la paix éternelle.
Une illusion ?pensa Paul, alors que Giratina ouvrait la gueule pour l'y jeter.La paix éternelle, rien de plus qu'une illusion ? Je ne peux pas le croire ! Je ne veux pas le croire ! Au fond de moi, je suis sûr qu'elle existe, qu'elle est possible pour tous les pokémon qui sont mort aujourd'hui comme hier et avant ! Pour tous ceux qui mourront encore ! Pour tous ceux qui se sont battus et qui se battront pour leur idéal, comme moi je l'ai fait ! Moi, Paul le Ténéfix, je fais le serment... Giratina le lança dans sa gueule ouverte, puis la referma avec un fracas assourdissant. Un bruit glauque de déglutition s'ensuivit, puis le dieu poussa un soupir d'aise avant de se retourner, entamant sa descente dans les profondeurs ténébreuses de ce monde.
  Soudain, ses yeux s'agrandirent de surprise. Puis il se tordit de douleur, poussant un cri suraigu inarticulé. Et une voix, qui n'était pas la sienne, retentit dans l'obscurité alors que du corps du dieu jaillissait une lumière éblouissante.
Je fais le serment... DE CREER CETTE PAIX !
La lumière s'intensifia. Giratina, consumé par la douleur, se plia en arrière. L'intense éclat qui illuminait son monde lui sortait des yeux, de la gueule, de multiples blessures qui s'ouvraient les unes après les autres et le meurtrissaient. Et finalement, dans un flamboiement de son aura sombre, la lumière sortit, sous la forme d'un petit être cornu aux yeux adamantins, eux mêmes dégageant une aura blanche ressemblant à une flamme flottant au vent. Son aura brillante illumina le monde de Giratina et supplanta les ténèbres, le rendant aussi blanc qu'il était noir.
Toujours nimbé de son aura brillante, Paul contempla son adversaire, dont il avait si brutalement pris la place. Giratina, saignant de toute part, dérivait, son corps serpentin figé dans la douleur. Dans son regard se lisait la souffrance et la faiblesse. Lorsqu'il le porta sur Paul, son oeil se ferma à demi, éblouis par l'éclat du nouveau dieu qui se tenait devant lui.
- Pourquoi ? dit-il dans un souffle. Pourquoi t'obstiner ? Tu veux instaurer une paix éternelle. Vains que tout cela... elle est impossible, tu le sauras bientôt...
- Tu penses qu'elle est impossible parce que tu n'y crois pas. lui répondit Paul. Tout espoir t'a quitté depuis longtemps, tu es privé de rêve et de désir. Comment peux tu alors croire en quelque chose d'aussi merveilleux ? Moi, j'ai de l'espoir. J'ai eu et j'ai encore des rêves, des objectifs. Je sais aussi que j'ai, là en bas, des amis qui pensent à moi avec peine parce qu'ils pensent qu'ils ne me reverront jamais, parce qu'ils pensent que je repose à présent dans l'au delà. A mon tour de penser à eux. J'assurerai leur avenir en ce monde, je leur donnerai la paix éternelle. Je ne fais pas ça uniquement pour mes amis. Je fais ça aussi pour tout ceux qui connaissent et qui connaîtront la mort. Veiller sur eux... j'en fais à présent mon devoir. Et tel est ce que tu aurais dû faire !
Giratina s'étouffa de surprise avant de se reprendre. Détournant les yeux avant de les fermer, il poussa un soupir avant de reprendre la parole.
- Tu as intérêt à tenir ta parole, Dieu de la Mort. Si tu échoues, je reviendrai... et tu seras forcé d'admettre que tu avais tort devant moi. A ce moment, je reprendrai ma place et t'effacerai. N'oublie pas cela.
- Je n'oublierai pas. J'y arriverai.
Et, après un dernier regard où se lisait peut-être la reconnaissance, Giratina disparut, ne laissant derrière lui que quelque volute de son sang flottant dans l'air.
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MessageSujet: Re: [Fic RPG] Le Royaume Draconique 2[Fic RPG] Le Royaume Draconique 2 - Page 7 Empty - Lun 21 Nov - 15:54

Ian

- Vous ne pourrez pas le vaincre seul, Sire. Nous devons le battre... ensemble, c'est notre seule option.
  Alors que Neko-suke prononçait ces paroles, un bref sentiment de colère traversa le Prince Ian. Pas question ! se disait-il. De quel droit ce Mercenaire me parle-t-il sur ce ton ? Regigigas a tué mon père et je me dois de le venger ! Il est à moi ! Je dois... Ses pensées furent brusquement interrompues lorsque ses yeux croisèrent ceux de l'Archéodong. A l'intérieur se lisait la détermination, mais aussi la confiance, mêlée à un brin de supplication. Le regard d'un guerrier ayant foi en son souverain. Dès que Ian le comprit, toute colère en lui se dissipa, alors qu'un nouveau flot de souvenirs jaillissait...
  La mer... Une plage de sable fin... s'étendant jusqu'à l'horizon, semblant infinie, longeant les imposantes falaises de la côte. Le soleil levant teintait d'or brillant les flots calmes et majestueux et colorait le ciel des couleurs pastel de l'aube. Au nord, l'on pouvait distinguer les tours du châteaux et les murs de la ville.
  Sur la plage se tenait un jeune Carmache. Debout près de l'eau, il la regardait aller et venir à ses pieds, les touchant parfois, les chatouillant de son contact froid. Redressant la tête, il sourit en en contemplant le soleil, songeant avec joie à quel point son monde était beau. A quelque pas de là, son père, un fier Carchacrok, l'attendait.
- Allons, Ian, viens donc par ici.  l'interpella-t-il. Il y a une chose que j'aimerais te montrer.
  Tout sourire, le bambin se détourna de la scène qu'il contemplait et accourut vers son père. Lorsqu'il fut à sa hauteur, celui-ci reprit la parole :
- Avant toute chose, Ian, j'aimerais te poser une question. Que représente le sable, pour toi ?
Baissant les yeux vers le sol, le petit Carmache considéra l'objet de la question. Se penchant, il plongea une griffe dedans avant de la retirer, laissant les grains s'écouler en minces filets.
- C'est chaud. C'est brillant. Et on peut faire des châteaux avec ! répondit-il enfin en adressant un sourire amusé au Carchacrock.
  Souriant lui aussi, le dragon reprit :
- Tu as parfaitement raison. Sais-tu aussi que le sable provient de la désintégration de roches telles que celles qui nous font face ? dit-il en désignant les falaises. Cela signifie que le sable provient d'un désassemblage d'un édifice, et que la personne qui en est capable peut le reconstruire avec ce même matériau, en lui donnant une forme plus belle, plus noble, plus structurée. Ainsi, d'une forme aussi quelconque que celle d'un rocher, l'on obtient les flèches gracieuses d'un château. Et cela avec rien de plus que des grains de sable, tellement minuscules et insignifiants. Ne trouves tu pas cela merveilleux ?
Il fit une pause, regardant son enfant acquiescer avec force.
- De fait, reprit-il, il va de soi que, prit isolément, un grain de sable se révèle aussi inutile qu'il est petit. Il appartient donc au constructeur qui l'utilise de les unir entre eux, afin de donner naissance à son chef-d'oeuvre. À présent, regarde !
  Saisissant une pierre multicolore attachée au bout d'une chaîne en argent passée autour de son cou, le Carchacrok méga-évolua dans un intense flot de lumière bleutée. Rejetant ses nouvelles faux en arrière, il donna un puissant coup dans le vide devant lui, créant une bourrasque de vent. Soulevés, une multitude de grains de sable se mirent alors à entourer le Carchacrok. Fasciné, le petit Carmache les contempla s'aglutiner sur le tranchant de ses faux, sur les piques de son torse, sur les cornes de sa tête, et tourbillonner autour de lui comme formant un écran protecteur. Puis, la magie se dissipa en même temps que le vent, et les grains de sable retombèrent au sol.
- Apprend, Ian. dit soudainement le Roi. Apprend que je suis, et que tu seras, une personne détenant ce pouvoir, le pouvoir d'unir les grains de sable pour leur donner une forme fabuleuse. C'est au Roi lui-même qu'il appartient d'unir les grains que sont ses sujets et de construire avec eux notre Utopie. Ensemble, ton peuple et toi pouvez réaliser n'importe quoi. Ensemble, vous parviendrez à triompher de toute les épreuves, de tous vos ennemis. Tout dépendra de ce que tu construiras avec lui. Retiens bien ceci, mon fils, car tel est le rôle du Roi.

  Tout cela remonte à si longtemps...
pensait Ian. Et maintenant que tu n'es plus là, Père, qui est ce Roi dont tu me parlais ? M'as tu légué, en partant, ce fantastique pouvoir que tu me décrivais ? Serai-je à même d'unir mon peuple ?
  Il contempla les guerriers qui lui faisaient face. Les Mercenaires... des soldats qui avaient voués leur vie à la protection du Royaume, ainsi nommés car le seul prix qu'ils exigeaient... était une paix durable. En tant que tel, ce noble Ordre était l'incarnation même de la volonté de leur souverain. Le Roi Ian les observa tour à tour, captant dans leur regard la même lueur que celle qu'il avait vu dans les yeux de Neko-suke. L'Archéodong lui offrit son épaule, et il s'appuya dessus avant de se relever.
- Oui, tu as raison. Nous y arriverons. dit le nouveau Roi.
Oui, Père. Ensemble, nous triompherons.

  Contemplant les ruines du palais, Ian ressassait ces souvenirs alors que la nouvelle de la victoire se répandait et que tous les guerriers encore debout se réjouissaient, félicitant et adulant au passage Paul pour son évolution spectaculaire, produite par la volonté de Regigigas. Oubliant momentanément la douleur qui le traversait, Roland souriait tristement dans les bras de son grand-frère.
  Au bout d'un moment, s'accoutumant peu à peu à son nouveau corps, Paul se mit un peu à l'écart, laissant les autres à leur joie et contemplant l'horizon d'un air grave. Sortant de ses pensées, Ian se tourna vers lui avant de marcher dans sa direction à pas lents.
- Eh bien Paul, pourquoi ne te réjouis-tu pas toi aussi, le béni du dieu ? lui demanda-t-il, arrivé à sa hauteur.
Paul ne se départit pas de son air sérieux.
- Ian... commença-t-il d'une voix grave et profonde que le dragon ne lui connaissait pas.
  Soudain, un son long, monotone et vibrant traversa l'air. Les guerriers ne l'entendirent d'abord pas, trop absorbés par les préparatifs de la fête qui aurait bientôt lieu. Puis le son retentit à nouveau, et les réjouissances disparurent progressivement. Lorsqu'il leur parvint une troisième fois, tout le monde s'était tu et regardait vers l'horizon avec anxiété, là d'où provenait ce son. Le son d'un cor.
   Au nord, l'horizon était couvert d'une vaste ligne sombre en mouvement. Une armée arrivait, venue sans aucun doute d'un pays voisin.
-... je crois qu'il est encore trop tôt pour se réjouir, mon frère. termina l'Ursaring.

Neko-Suke

  Tout le monde resta sans voix. Tous les guerriers, Neko-Suke y comprit, présents sur la place du château regardaient, dans une expression d'émerveillement mêlée de stupéfaction, ce qu'il venait de se produire devant eux. Paul, ce petit Teddiursa à l'air si faible et si chétif habituellement, avait soudainement évolué en un puissant Ursaring. Devant leurs yeux ébahis, la Lumière avait entouré Regigigas et l'ourson, tel un soleil, avant qu'elle ne se dissipe, leur révélant la scène. Le colosse, qui semblait avoir provoqué cette évolution par sa propre volonté, avait disparu, ne laissant plus aucune trace de son passage, sinon les dégâts qu'il avait provoqué pendant plus d'une heure.
  Puis, brisant le silence qui s'était installé, les vivats éclatèrent. Tout le monde applaudit l'heureux élu, le félicitant avec force, se laissant envahir par de réjouissances nouvelles et des projets de fête. En quelques instants, la peur qui avait surgi lorsque le géant s'était remis à bouger s'effaça, laissant place à la joie la plus explosive.
   Mais pour quelle raison cette joie devait elle durer ?
   Soudainement, un son long, grave et monocorde traversa les airs. D'abord, personne ne le perçut, le bruit de leur voix le couvrant. Puis le son revint une deuxième fois, plus proche, plus long. Les sourires s'évanouirent, les regards se tournèrent vers le nord, d'où le son était provenu. Les visages pâlirent, ce pendant que le désespoir revenait. Le son sonna une troisième fois.
  Ce son... était le son d'un cor. Sur l'horizon, une large masse en mouvement se précisait, levant des étendards qui n'appartenaient pas au Royaume. Une armée. Une gigantesque armée, les forces d'un pays voisin qui, conscient de la faiblesse du Royaume après les crises qu'il avait traversé, avait bien l'intention de faire main basse sur ses terres. Neko-Suke jeta un regard vers le Roi et son frère adoptif. Tout deux arboraient un air grave et résigné. L'Archéodong, après avoir demandé à quelques-uns de ses compagnons de le suivre, se dirigea vers eux.
- Majesté... commença-t-il.
Le Carchacrok tourna son regard vers lui. Roland, dans ses bras, fixait l'horizon avec une crainte grandissante qui faisait peine à voir. Le Mercenaire étudia l'expression de son Roi pendant un bref instant : il semblait ailleurs, comme si son esprit déraillait. C'est compréhensible... Le combat contre Regigigas l'a déjà profondément affaibli, et voici qu'un nouvel ennemi arrive. pensa Neko-Suke Le Roi doit être en train de voir son Royaume tomber, en dépit de ses efforts pour le maintenir debout. De fait, on ne peut plus se tromper : c'est à la fin du Royaume tel qu'on l'a toujours connu que nous assistons. Aujourd'hui, le Royaume va connaître son ultime défaite.
- Majesté, vous devez fuir. dit-il au Roi. Partez loin d'ici, avec le peuple. Nous autres soldats nous chargerons de les retenir. Ne discutez pas, Majesté, je vous en conjure ! rajouta-t-il en voyant que Ian allait refuser obstinément malgré son état critique. Le peuple a besoin de vous, d'un Roi qui saura le mener et rebâtir le Royaume avec lui !
  Ian s'étouffa de surprise en entendant ces mots. Puis il baissa la tête, résigné. Paul prit la parole.
- Très bien. Dans ce cas, je t'accompagnerai, Ian. Nous devons partir avec ceux qui n'ont pas su embarquer dans les navires, et ne laisser personne derrière nous. Si nous restons ici, nous ne survivrons pas, et tout ce que notre Père aura bâti sera perdu en vain.
- Oui, Paul... tu as raison. dit Ian d'une voix affaiblie, avant de se redresser, reprenant contenance. Mercenaires, nous comptons sur vous. Tâchez de montrer à nos ennemis ce que valent les guerriers du Royaume ! Ne montrez aucune pitié, aucune faiblesse, battez vous jusqu'à ce que mort s'ensuive !
Et tous les guerriers présents sur la place, regardant leur Roi avec fierté, avec foi, se redressèrent, plaquant avec force leur poing sur leur coeur, en signe de respect. Le général Trioxhydre, présent lui aussi, s'envola, et de toute la puissance de sa voix hurla :
- Guerriers du Royaume ! Formez les rangs ! Embrassez une dernière fois vos femmes et vos enfants, car vous ne les verrez plus jamais ! Mais gardez en tête que c'est pour eux que vous vous battrez aujourd'hui, une dernière fois, pour leur assurer un avenir radieux ! En avant, sus à l'ennemi ! Pas de quartier ! Montrez leur ce que vous valez ! Pour le Royaume !
Et, alors que ces mots résonnaient encore dans l'air, une apparition se fit devant tous. De quelque part au sein de la ville, un dragon s'envola, tournoya un instant dans les airs, se posa sur les murs. Un Dracolosse en tout point semblable, d'autant qu'en pouvait juger les plus âgés des soldats, au précédent Roi. Le Dracolosse resta un moment perché, jeta un regard vers ce qui restait de l'armée du Royaume, puis s'envola de nouveau, dans l'intention nette d'engager la bataille.
  Cette simple vision emplit de courage les cœurs les plus désespérés. Alors, les guerriers reprirent le slogan. Neko reprit le slogan. Et, d'un seul mouvement, d'un seul cri, l'armée du Royaume se dirigea hors les murs de la ville, certaine que pendant ce temps là, tout ceux qui restaient s’enfuyaient vers un lieu plus sûr, les uns à bord des navires, les autres par la terre ferme, vers le sud. Et la dernière bataille du Royaume commença.
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MessageSujet: Re: [Fic RPG] Le Royaume Draconique 2[Fic RPG] Le Royaume Draconique 2 - Page 7 Empty - Dim 25 Déc - 12:11

Aaron

  Aaron ouvrit les yeux, reprenant conscience. Les clignant à plusieurs reprises,  il examina l'endroit où il était. Il ne se trouvait plus au seuil de la maison, où il se rappelait s'être effondré. Couché sur des draps de bonne qualité,  il était dans une petite chambre. Meublée avec goût,  la pièce possédait une armoire aux pieds et portes finement sculptées, une commode de même style sur laquelle était posé un somptueux miroir et un lit, sur lequel était allongé le Dracolosse, au pied et à la tête dans lesquels avait été gravés de gracieux motifs floraux. Au miroir était pendu un curieux collier en or qui attira brièvement l'attention d'Aaron, avant qu'il ne se rende compte de la présence d'une compresse humide étendue sur son front. Il l'enleva tout en se redressant, la contemplant un instant en se demandant comment il était arrivé en cet endroit. Puis la mémoire lui revint. Maman...
    Se levant, il déposa la compresse sur la commode et sortit de la chambre, débouchant sur un couloir. Depuis son arrivée en ville, Aaron avait dormi dans plusieurs endroits différents : d'abord à la belle étoile,  campant à l'extérieur de la ville avec les autres ouvriers avec lesquels il avait été embauché pour les grands travaux, les auberges de la capitale n'ayant plus de chambre disponible. Puis, contraint et forcé, dans une cave, ligoté par des Pokémon qui le traitaient comme un objet. Enfin, dans une chambre du palais, luxueuse, confortable, en sécurité. Pourtant, la maison de sa mère lui semblait à cet instant le meilleur endroit. Des murs de bois peint qui l'entouraient se dégageait une certaine chaleur, qu'il n'avait trouvé nulle part ailleurs, pas même dans l'atmosphère luxueuse du palais. Dans ce couloir, aucun bruit, aucune agitation, rien qu'un silence tranquille qu'aucun Garde ne viendrait perturber de ses pas. La fenêtre qui perçait la façade au bout d'une série de porte menant à d'autres pièces diffusait la douce lueur du soleil levant à l'intérieur,  qu'aucune torche ne saurait égaler. Examinant les murs, Aaron contempla un instant les motifs qui y avaient été peints : les gracieux motifs floraux qu'il avait déjà pu observer s'y retrouvaient,  accompagnés de scènes de vies sauvages au milieu de forêts. L'ensemble avait été sans nul doute réalisé par un grand artiste. Pourtant, les dessins restaient discrets, sans empiéter sur l'atmosphère tranquille et chaleureuse des lieux. Cette atmosphère... pensa Aaron, c'est sans doute ce que l'on ressent quand on se sait chez soi. Oui... c'est ça. Je suis revenu à la maison... là où je suis né.
  Tournant à droite, le Dracolosse longea les murs et descendit un escalier aboutissant au rez de chaussée. Il arriva dans une grande pièce meublée de deux tables, l'une dans ce qui semblait être une salle à manger, l'autre dans une partie dédiée au salon, de quelques chaises et d'armoires, probablement servant à ranger une vaisselle délicate. Foulant un somptueux tapis étendu au sol, Aaron se dirigea vers le salon. Ses yeux s'étaient fixés sur une Dracolosse à la taille fine, assise devant une tasse et une théière remplies d'un breuvage encore fumant. Le regard perdu dans le lointain, elle regardait par la fenêtre d'un air absent. La vue que celle ci offrait montrait les décombres de la maison voisine, laissant l'occasion pour l'observateur qui y regarderait de contempler le ciel, encore plein des couleurs claires de l'aube.
   Marchant vers la Dracolosse à pas lents, Aaron prononça encore ce mot, qui à lui seul achevait sa quête,  ce mot comme empreint de magie pour lequel il était venu, traversant la mer, jusqu'en ville.
- Maman...
Sortant de ses pensées,  la Dracolosse se retourna et lui sourit.
- Aaron... dit-elle d'une voix douce. Viens, assieds toi.
Il prit une chaise et s'assit en face d'elle. Sans ajouter un mot, sa mère lui servit calmement une tasse du breuvage contenu dans la théière. La portant à ses lèvres,  Aaron en but une gorgée,  laissant sa saveur lui emplir le palais. Du thé... reconnut il.
- Maman... répéta-t-il en reposant sa tasse. Si je suis venu ici... je te cherchais pour...
Il s'interrompit, ne sachant pas trop comment formuler sa phrase. La Dracolosse prit alors la parole.
- Oui, je sais. dit-elle calmement d'un air triste. Tu dois sans doute te poser beaucoup de questions. Comment es-tu arrivé dans les îles où tu as vécu,  par exemple. Ou plutôt... pourquoi je t'ai abandonné. Comment ton père et moi nous sommes rencontrés, qui était il, si tu ne le sais pas encore, comment es tu venu au monde... Autant de questions qu'un enfant qui se trouve longuement séparés de ses parents est en droit de se poser.
- Je sais qui était mon père... C'était... le Roi Dracolosse, n'est ce pas ?
Sa mère sourit tristement.
- Oui. reprit-elle. C'est du moins par ce nom que le peuple le connaissait. Par tradition, un Roi ne révèle jamais son nom au peuple,  ce afin de ne pas mélanger intimité et pouvoir, et de pleinement incarner son rôle en délaissant son identité individuelle. Le Roi a cette lourde responsabilité sur les épaules que de s'abandonner tout entier à sa fonction. Ce qui fait que pour le peuple, le Roi s'appelle simplement le Roi, Sa Majesté, ou Sire,... il n'a pas d'autre nom.
"Je voyais les choses de la même façon,  menant ma vie ordinaire parmi tant d'autres citoyens. Je n'avais même jamais vu son visage. Je savais juste qu'en tant que Roi, il était la personne la plus puissante du pays, l'incarnation de l'ordre et de la paix. Je le craignais tout en l'admirant pour cela. Vint pourtant un jour où me fut donnée l'occasion de le voir, et de très près. C'était un jour de marché,  il y avait beaucoup de monde sur la place où je m'étais rendue pour faire quelques achats. Pour une raison dont je ne me rappelle plus très bien, il était descendu du château,  et se trouvait là accompagné d'une escouade de Gardes criant à la foule de faire place. Le hasard voulu que je sois sur son chemin au mauvais moment... une bousculade de la part d'un de ces rustres, et me voilà étendue à terre, le contenu de mon panier renversé. Je tremblais de honte, de peur et de colère, et, en proie à la confusion de mes émotions,  je n'osais réagir... Quand soudain, le Roi lui même fit un geste. Il écarta ses gardes,  se pencha vers moi et me tendit la patte, m'aidant à me relever, et cela avec une infinie douceur. Il me demanda :
- Est ce que... tout va bien ?
Sa galanterie me toucha, et j'osai alors le regarder, bredouillant que je n'avais rien. Son visage était marqué d'une inquiétude sincère,  mais ce n'est pas ce qui attira le plus mon attention sur lui. Tout d'abord,  je remarquai vite que, indépendamment de son statut, il me ressemblait. C'était un Dracolosse, tout comme moi. Son attitude laissait transparaître toute la noblesse de notre espèce,  magnifiée comme jamais par la couronne qu'il portait sur la tête. La force dont faisait preuve son bras en me soutenant était d'une incroyable intensité,  tout en se montrant extrêmement délicate. Je me souviens aussi avoir plongé mes yeux dans les siens... c'était comme plonger dans la mer. Ses yeux étaient d'un bleu si pur qu'on aurait cru y discerner l'éclat du ciel. Et lui même était tellement beau que j'en oubliais momentanément son statut de Roi. Je devais avoir l'air bien idiote à le contempler de cette manière...
- Vous m'en voyez soulagé. avait-il dit. Veuillez accepter mes plus plates excuses pour le comportement indigne de mes Gardes.
Et sur ces mots, il s'inclina légèrement avant de repartir, déposant au passage un furtif baiser sur ma patte avant,  sous les regards et murmures stupéfaits de la foule. J'avoue que moi même je ne restai pas indifférente.  J'avais été complètement charmée. Un véritable coup de foudre ! Mais j'avais peu d'espoir de le revoir encore, je le savais... Nous appartenions à deux mondes différents. Tôt ou tard, il annoncerait ses fiançailles avec une fille de la noblesse draconique, et je ne pourrais que regarder de loin. Tu t'en doutes à présent,  ce n'est pas ainsi que les choses se sont déroulées. Alors que, le soir venu, je repensais à notre rencontre, me laissant aller à désespérer,  quelqu'un toqua à ma porte. C'était le Garde qui m'avait bousculée plus tôt dans la journée, un Libégon,  provoquant ce qu'on pourrait appeler le destin. Il était porteur d'un bouquet de magnifiques fleurs rouges, accompagné d'une lettre. Dès qu'il me vit, il me tendit le bouquet et s'agenouilla devant moi, face contre terre.
- Veuillez me pardonner pour mon comportement indigne de cet après midi ! s'exclama-t-il d'un ton suppliant. Pour ma punition, j'ai été démis de mes fonctions au palais et rattaché à votre service ! Demandez moi ce que vous voudrez, je suis à présent à vos ordres !
Sidérée,  je laissais entrer mon nouveau servant et lui donnai la chambre d'amis, avant d'ouvrir la lettre qui m'avait été apportée avec le bouquet. Ce n'était ni plus ni moins qu'une lettre me complimentant pour tout ce que j'avais de beau, des yeux aux ailes, laissant ainsi une "impression indélébile" dans l'esprit de mon correspondant. La lettre était signée d'un nom, suivi d'un titre. Cette signature était une véritable invitation à elle seule, et lorsque je le comprit, l'espoir revint en moi. En bas de la lettre avait été écrit "Raksha le Dracolosse, Roi du Royaume Draconique". Un bouquet de fleurs, une lettre d'amour, un serviteur... et un nom. C'étaient de somptueux cadeaux.
"Le lendemain, j'écrivis ma réponse et chargeai Libégon de la faire parvenir au Roi. Le surlendemain soir, lui et moi dînions ensemble, profitant de l'occasion pour mieux nous connaître. Et ainsi, de jour en jour, notre amour se tissa. Nous nous étions rencontrés dans la rue, par hasard, et nous avons fini par nous aimer sincèrement, allant jusqu'à nous embrasser avec passion.  La vie fait parfois bien les choses.
"Tout allait si bien... notre amour était de plus en plus profond, et nous commencions à envisager de nous marier... Mais il arriva un soir, ou plutôt devrais-je dire, une nuit, cette nuit pendant laquelle tu as été conçu... où il m'annonça qu'il allait partir en guerre. Il fit ce qu'il put pour me rassurer, qu'il reviendrait, qu'il me ferait parvenir de ses nouvelles,  qu'à son retour, nous nous maririons et que nous continuerions à nous aimer... Il m'offrit un collier d'or fin dans lequel avait été gravé un portrait de nous deux avant de s'en aller. Je ne pouvais rien faire contre son départ et je le savais. Son rôle de Roi était aussi d'être présent aux côtés de ses guerriers, pour les commander et se battre avec eux et assurer un avenir radieux pour le peuple, lui apporter la paix qu'il incarnait, au risque de perdre la vie.  C'est ainsi que commença cette effroyable guerre... et pendant que ton père se battait, toi, tu es né,  ici, dans cette maison. Un mignon petit Minidraco sortit de l'oeuf et vit le jour, et je lui donnai le nom d'Aaron, conformément au désir de mon bien aimé. Il voulait un nom qui reflète la force, la maîtrise de soi, qui soit empreint de l'autorité d'un Roi ! Comme il devait être fier d'avoir eu un fils...
"Et puis vint ce jour... ce jour où Libégon,  qui assurait la correspondance, m'annonça sa mort... et l'identité de celui qui prendrai sa place. Sur le moment, j'ai eu tellement peur. Le Général Will avait une très mauvaise réputation. On le voyait comme un être sanguinaire, facilement en proie à des émotions extrêmes telle que la colère ou l'envie de meurtre. Mais je n'étais nullement étonnée du choix du Roi. Comme je n'étais pas mariée avec lui, tu n'avais aucun droit sur le trône, et de plus, tu étais beaucoup trop jeune. De plus, Will était celui qu'il considérait comme son ami le plus cher, il était son confident le plus proche. Mais peut être le peuple ne voyait il pas les choses de la même façon.  Peut être voulait il que le fils du Roi Dracolosse, fût il bâtard, monte sur le trône,  succédant ainsi à son père. J'ai eu tellement peur, Aaron, tellement peur... que Will aie peur, peur pour son titre nouvellement acquis. J'ai eu peur qu'il ne vienne en personne, une nuit, éliminer toute trace de risque. J'ai eu peur pour ta vie, que cet être si sanguinaire pouvait prendre si aisément.
"Alors, un matin, très tôt,  je montai à bord d'un navire marchand qui voguerai vers les îles de l'est. Avec toi dans mes bras, blotti bien au chaud dans un petit panier. Une fois arrivée,  je déposai le panier après t'avoir une dernière fois serrée dans mes bras devant la porte d'une maison, où vivait une famille d'Altaria. J'espérais que l'on prendrais soin de toi, alors je déposai une lettre le demandant humblement à tes côtés. Là,  je te savais en sécurité... et c'était tout ce qui comptais, devais je ne plus jamais te revoir...
Elle s'interrompit, sa voix se brisant, retenant ses larmes.
- Et maintenant, te voilà ! Mon fils... je n'ose y croire... souffla-t-elle dans un sanglot. Maintenant, tu sais tout. Me pardonneras tu un jour de t'avoir ainsi abandonné au destin ?
Aaron resta un moment silencieux. Il avait écouté calmement du début à la fin. Puis, doucement, il tendit la patte et pris celle de sa mère dans sa main.
- Oui... dit-il. Je te pardonne, maman. Tu n'as fait que ce que tu croyais être bon pour moi, tu as été... une bonne mère. Quelle est celle qui voudrait garder son enfant près du danger ? Seule une personne dépourvue d'amour en serait capable...
Les larmes coulant sur ses joues, la mère d'Aaron sourit tristement, serrant la patte de son fils avec vigueur.
- Oui... oui, tu as raison... Merci, Aaron... Mais, parles moi un peu de toi... Quelle a été ta vie jusqu'à aujourd'hui ?
Aaron se redressa légèrement,  cherchant ses mots, rassemblant ses souvenirs. Il y avait tant à dire ! La vie sur l'île,  les amis qu'il s'était fait, les liens qu'il avait tissé avec sa famille adoptive si aimante,...
- Eh bien... dit-il, hésitant. Par où commencer...
Mais il ne put en rajouter plus. Soudain, dehors, un son long et grave se fit entendre. Puis il se répéta. Au moment où Aaron et sa mère sortaient pour voir ce qu'il en était, le son résonna une troisième fois, plus fort, plus long. Ce son était le son d'un cor, sonnant depuis l'extérieur de la ville. Aaron savait ce qu'il signifiait. Il savait aussi qu'un choix s'imposait à lui. Rester ou s'enfuir.
Alors, de nouveaux souvenirs lui revinrent en tête. Ceux du palais. Ceux du Roi et de son fils. Ceux du récit, par le Carchacrok et sa mère,  de la vie de son père. Pendant un instant, il se rappela pourquoi il était venu. Mais au final...se dit il soudainement ... ne reste-t-il pas une question essentielle à laquelle je me dois de répondre ? Suis je vraiment venu ici uniquement pour retrouver mes parents ? Ou plutôt pour savoir... qui je suis ?
Une voix tonna soudainement à travers la ville, transportant des paroles enjoignant tout guerriers à se battre. Entendant cela, le Dracolosse prit une décision.
- Maman... dit-il soudainement, le regard fixé vers le ciel. Nous devons reporter ce récit à plus tard. Il y a... quelqu'un que je dois honorer.
Consternée,  sa mère retint une exclamation de  surprise.
- Tu n'y penses pas ! s'exclama-t-elle. Pourquoi te battre ? Tu risques de perdre la vie ! Et nous venons à peine de nous retrouver ! Reste avec moi je t'en prie !
Souriant, Aaron baissa la tête avant de reprendre la parole.
- Je ne peux pas. Il est temps pour moi de faire ce pour quoi je suis né. Maman, enfuis toi. Monte à bord d'un navire, il doit être encore temps. Rends toi sur les îles de l'est,  là où j'ai vécu. Pépé Altaria saura tout aussi bien que moi te raconter ma vie.
Et sur ces derniers mots, il s'envola, ignorant les cris de sa mère l' enjoignant à revenir. Tournoyant un peu dans les airs, il contempla l'horizon. Se perchant sur les murailles, il identifia rapidement d'où provenait le son du cor.
Une vaste armée se massait face à la lumière du soleil levant.
Alors voilà... se dit-il. Voilà notre ennemi. Celui qui vient dans le but de réduire à néant nos rêves et nos espoirs, notre paix et notre ordre, celui qui vient réduire en esclavage notre peuple et détruire nos maisons. Calmement, il jeta un regard derrière lui, déterminé. Les restes de l'armée du Royaume étaient rassemblés devant les décombres du château,  offrant un bien pitoyable spectacle. Tous les guerriers présents avaient les yeux fixés sur lui.
Aaron sentit ces regards. Il sentit leur force, leur intensité. Il sentit la détermination des guerriers monter, et comme si elle passait à travers lui, la sienne devint plus forte. Alors, Aaron s'envola... et se dirigea droit vers l'horizon.  Vers l'ennemi.
Oui. pensait-il. Je sais qui je suis. Je suis né pour me battre, pour protéger les autres. Je suis un guerrier dans l'âme, un dragon du Royaume parmi mes camarades. Je suis un gardien de la paix et de l'ordre. Et en tant que tel, je les incarne. Mais par dessus tout... regardes moi bien depuis là-haut, père.  Veille sur moi, prête moi ta force. Je saurai te faire honneur, car je suis celui en qui tu as placé tout tes espoirs, tout ton bonheur. Je suis celui qui incarnait pour toi un avenir radieux, ton héritier et ton élève, ton amour et ta fierté. Je suis la chair de ta chair, le sang de ton sang. Je suis ton fils.
Je suis ton fils, à toi, le Roi !
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[Fic RPG] Le Royaume Draconique 2

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