- Merci:
A Libra le correcteur fantôme!
Chapitre 9 : Que le spectacle continue !
Henry et Edith se trouvaient à Illumis. Ils s’étaient séparés des Stones pour être plus efficaces dans leur recherche. La ville des lumières est très grande et, sans adresse exacte, les investigations sont difficiles. Après plusieurs heures, c’est au Firmament, un restaurant assez chic, qu’ils glanèrent leur premier indice. D’après la serveuse, Frederick Hamers et sa fille Estelle passaient de temps en temps pour diner. D’après elle, ils vivaient au Crésus, le grand et prestigieux hôtel 5 étoiles. Impossible de le rater, il était bien visible.
A la réception du Crésus, Edith et Henry demandèrent à parler à Mr Hamers. D’abord réticent à leur parler, le maitre d’hôtel finit par leur dire que Frederick était parti au travail, en emmenant sa fille comme il en avait l’habitude. Un généreux pourboire permit d’en apprendre plus sur ce lieu de travail : Une grande usine, concurrente directe de la centrale électrique, qui se trouvait sur le chemin pour aller à Romant-sous-bois.
Le duo tenta de contacter Ludwig et Eden, mais ceux-ci ne répondaient pas. Ils leur laissèrent un message et se dirigèrent vers l’Usine.
L’Usine de raffinerie appartenait au Groupe Lysandre. On y traite différents combustibles et énergies fossiles, tels que le pétrole et différents gaz. Bien que les grands patrons souhaitent un avenir plus écologique, il faut avouer que l’Usine produit tout de même énormément d’énergie à Kalos. Ils sont les seconds sur le marché après la Centrale électrique.
Frederick Hamers a été engagé pour y travailler il y a un peu plus de deux ans. Quittant Sinnoh, sa région natale, avec sa fille, ils laissent derrière eux la tombe de Marguerite, son épouse, décédée alors qu’Estelle n’avait que deux ans, dans un bête accident. Le travail de Frederick était de trouver un moyen de rendre plus propres les énergies fossiles. Mais même s’il avait trouvé quelques systèmes et procédés intéressant, cela n’avait pas abouti à quelque chose de concluant. Il s’occupe aussi de gérer le raffinement du pétrole et a toute une équipe à ses ordres.
Comme tous les matins, Estelle l’accompagne à son travail. Elle s’occupe comme elle le peut, jouant avec les Pokémons de son père ou ceux des ouvriers. Elle était vite devenue la mascotte de l’Usine.
L’ingénieur était en train de contrôler des compteurs en bâillant quand un de ses ouvriers l’interpella.
- Mr Hamers ! cria-t-il. Il y a un homme et une jeune fille qui souhaiteraient vous parler.
- Ils vous ont donné un nom ? demanda Frederick.
- Non, ils ont juste dit qu’ils venaient de la part du clan ou je sais pas quoi.
-
Le Clan ? Cela faisait des années que Frederick n’en avait plus entendu parler. Il hésita un instant puis s’adressa à l’ouvrier.
- Conduit-les jusqu’à mon bureau.
Pingoléon faisait les 100 pas au centre de la piste du chapiteau en attendant Xatu. Il réfléchissait. Il repensait aux dires du Directeur. Le Cirque, c’était fini. Pourtant, Pingoléon ne pouvait s’y résoudre. Il avait consacré toute sa vie au Cirque Madyapno. Il avait obéit aux ordres du Directeur pendant plus de 26 ans. Il avait appris à parler uniquement dans le but de présenter le spectacle. On l’avait formé pour cela, et c’était son destin, sa vie.
Il n’en veut pas au Directeur. Sans lui, il aurait continué à être maltraité par cet homme dont il n’avait que de vagues souvenirs. Il n’aurait jamais connu le plaisir du Cirque, les sourires des enfants et parents qui s’émerveillent, les éclats de rires. Il n’aurait jamais connu les autres membres de la Troupe, pour qui il se consacrait corps et âme.
Malgré tout, il ne savait pas quoi penser du reste. Le Directeur lui avait demandé bien des fois de faire des actes horribles. Mais c’était lui le patron. Aussi, Pingoléon avait toujours exécuté les ordres. Et puis, depuis des années, il sait que le Directeur n’a que de bonnes intentions pour les membres de la Troupe. Il voulait un monde où le rejet n’existerait plus, où les humains ne seraient plus les maîtres du monde, où tous les monstres et déformés auraient une place.
Pingoléon n’était pas un monstre. Il n’avait rien de particulier comme Estom, Dodrio ou le Colosse. Mais il avait été rejeté, comme bien d’autres membres de la Troupe. Et le Directeur leur avait tendu la main, leur offrant une véritable vie.
Et pourtant… Pingoléon doutait.
Xatu enfin entra dans le chapiteau. Mr Loyal lui avait demandé de repérer le dernier enfant. Le mentaliste avait finit par y arriver et, maintenant, ils allaient se rendre sur place.
Une fois la Téléportation terminée, Pingoléon et Xatu faisaient face à l’Usine de Raffinerie Lysandre.
- Attends-moi ici, Xatu, dit Pingoléon. Je ne serai pas bien long.
En marchant vers l’entrée tout en Aiguisant ses ailes tranchantes, Pingoléon finit par prendre sa décision. Le Cirque était le berceau de son âme. Tant que le sang coulerait dans ses veines, le spectacle devait continuer. Et il allait en mettre plein la vue.
Henry et Edith se trouvaient dans le bureau de l’ingénieur, qui leur faisait d’ailleurs face. Sa fille, Estelle, jouait dans un coin avec Smogo et Hariyama.
- Tu as bien grandi depuis la dernière fois, Edith, dit Frederick. Comment va ta grand-mère ?
- La Sage ne se porte pas trop mal, même si nous venons d’essuyer une attaque qui aura eu raison de son Ectoplasma, répondit Edith.
- Une attaque ? Comment ça ?
- Cela concerne notre venue, Mr Hamers, intervint Henry. Vous êtes en danger.
- En danger ? Et pourquoi cela ?
- C’est assez compliqué… des gens veulent kidnapper votre fille pour réaliser un rituel et invoquer Giratina.
- … Heu… Vous vous payez ma tête là ?
Frederick ne semblait pas convaincu et montrait un visage malveillant envers Henry et Edith qui, pensait-il, voulaient lui faire une farce. Edith commença à raconter toute l’histoire, agrémentée de détails d’Henry. L’ingénieur écoutait, perplexe. Lorsque la jeune fille eut terminé, il soupira.
- Vous m’excuserez, mais je n’ai aucune preuve de ce que vous me racontez là et, je dois bien l’avouer, je ne crois pas un traitre mot de ce que vous venez de déblatérer.
- Pourtant, je vous jure que c’est la stricte vérité ! s’écria Henry. Ma fille aussi a été kidnappée, et nous voulons sauver la vôtre !
- Je peux assurer sa protection seul.
- Non, vous ne pouvez pas, dit Edith. Le Mackogneur a tué une dizaine d’entre nous !
- Et ce n’était pas le seul, il y a aussi un Dodrio, un Coudlangue, un Pingoléon, un Scalproie et bien d’autres !
- Ça suffit, je vous répète que …
Un ouvrier ouvrit subitement la porte, interrompant Frederick. Il était en sueur et haletait, comme s’il avait beaucoup couru.
- Franssen ? Qu’est-ce qu’il y a encore ?
- Mr Hamers, un Pokémon s’est introduit dans l’usine. Il tue tout le monde sur son passage !
Frederick Hamers le regarda, blanc comme un linge, la bouche grande ouverte. Il tourna la tête vers Henry et Edith.
- Vous nous croyez maintenant ? demanda Henry.
- Je … oui …
- Vous savez de quel pokémon il s’agit, monsieur ? demanda Edith.
- Un Pingoléon. Il a déjà tué Rencken et son Coatox.
- Merde, c’est celui qui parle… dit Henry. On y va ?
- Attendez, dit Edith. Il veut Estelle, c’est sûr. Mais peut-être que, comme au QG, il ne s’agit que d’une diversion.
- Tu penses ?
- Je ne sais pas, mais il faut au moins que quelqu’un reste avec elle. Je peux m’en occuper.
- Et moi, je pars à la recherche de Pingoléon, décida Henry.
- Je viens avec vous, lança Frederick. On ne s’introduit pas comme ça dans mon usine, encore moins pour tuer mes hommes. Franssen, vous venez aussi.
- Bien monsieur.
Frederick se tourna vers sa fille. La petite n’avait que 9 ans.
- Estelle ? Tu vas suivre la gentille dame qui est là, dit-il en désignant Edith. Je prends Smogo et Hariyama et nous te rejoignons juste après, d’accord ? Tu la conduis jusqu’à la salle de stockage, et vous restez cachées.
- Oui, papa !
Puis il se releva et adressa un signe de tête à l’ouvrier et Henry.
- On y va.
Les trois hommes se lancèrent à la poursuite de Mr Loyal, accompagnés du Smogo et de l’Haryama, ainsi que de Grodoudou, Cisayox et le Nosferalto de l’ouvrier. Edith, elle, invoqua son Togekiss pour les suivre, prit la main d’Estelle et, sous ses indications, emprunta le chemin opposé pour se cacher.
Sans aucune difficulté, Pingoléon trancha en deux le corps du quatrième humain qu’il rencontrait dans cette usine. Il avait aussi tué deux pokémon, un Coatox et un Magmar, sans aucun souci. Il continuait d’avancer, décidé à fouiller de fond en comble le bâtiment. Comme à son habitude, il aiguisait ses puissantes ailes, tout en provoquant de petites étincelles.
Lorsqu’il entra dans une nouvelle salle, il tomba nez à nez avec Franssen, l’ouvrier qu’il avait vu déguerpir alors qu’il venait de pourfendre le Coatox. Son Nosferalto se précipita vers Mr Loyal. Mal lui en pris, d’un simple mouvement, Pingoléon le priva de son aile droite. Le Pokémon s’écrasa par terre, gémissant.
- Nosferalto ! Merde, Mr Hamers ! cria l’ouvrier en tournant la tête vers l’arrière. Il est ici!
- La ferme! dit Pingoléon en se précipitant vers l’ouvrier.
Celui-ci voulu fuir, mais son agresseur était bien trop rapide. Deux secondes plus tard, la tête de Franssen roulait par terre, sa dernière expression d’horreur et d’angoisse figée à jamais.
A terre, Nosferalto souffrait le martyr, les yeux fermés. Pingoléon le regarda un instant avant de se diriger vers lui.
- Ne t’en fais pas. C’est finit.
-
Il l’acheva d’un coup de Griffe Acier. Le corps déchiqueté et méconnaissable du pokémon ne bougeait plus. La douleur était terminée.
D’un seul coup, Pingoléon se sentit projeté en avant, poussé par une force intouchable. Il se retourna et vit Grodoudou, qui portait son masque d’Arlequin.
- Grodoudou ? Tu n’es donc pas morte ?
Il voulu s’approcher un peu plus de la Chanteuse. Il la pensait morte, mais la voir en vie lui procurait beaucoup de bonheur. Mais lorsqu’elle réutilisa Mégaphone pour le repousser de quelques mètres, il comprit que tout n’était pas si rose.
- Tu nous as trahis ? dit Pingoléon, sans bouger, le visage sévère.
Grodoudou jeta son masque, affichant un regard de défis sur son visage déformé au Vitriol.
- Je vois… Dans ce cas, j’espère que tu comprendras.
Il avança lentement vers la Chanteuse. Celle-ci lança Mégaphone, mais Mr Loyal résistait, cette fois, et il continua à avancer. Comprenant qu’elle était dans de beaux draps, Grodoudou fit volte face en prenant la poudre d’escampette.
Pingoléon la suivait, en marchant. Il entra après elle dans une salle pleine de tuyaux et de cuves fermées. Au fond de la salle, Grodoudou venait de rejoindre Henry et Frederick. La chanteuse retourna dans sa pokéball et Mr Loyal s’arrêta, reconnaissant l’un de ses opposants.
- Décidément, vous êtes toujours en travers de notre route.
- Oui, dit Henry. Après ce que vous avez fait à ma fille et mon frère, je ne peux pas laisser passer ça.
- Je comprends, dit Pingoléon en fermant les yeux. Votre détermination est admirable. Mais bien sotte. Laissez-moi la jeune fille et je pars sur le champ.
- Vous ne toucherez pas un cheveu d’Estelle ! fulmina Frederick.
- Deux pères luttant pour leurs filles… susurra Pingoléon. Je fais rarement dans le dramatique, mais soit. J’espère que ma prestation sera à la hauteur.
Sur ces mots, il se précipita, les ailes en position de ciseaux. Mais Cisayox et Hariyama, qui s’étaient cachés derrière des cuves, l’interceptèrent à plusieurs mètres des deux pères.
Pingoléon se dégagea vite et entama le combat. Cisayox était rapide et un formidable combat d’escrime commença entre eux. Hariyama était moins agile mais capable d’asséner des coups puissants. Aussi, Cisayox tentait de pousser Mr Loyal vers le sumo pour qu’il puisse lui aussi attaquer. Pingoléon, cependant, esquivait les coups de ses deux adversaires. Il toucha à l’épaule le Pokémon Combat, qui se mit à saigner. Mais lorsqu’il touchait Cisayox, sa dure carapace résistait. En effet, prévoyant qu’il allait se battre, Cisayox avait usé de Mur de Fer en restant caché. Ceci rendait la tâche de Pingoléon bien plus compliquée. Au cours du combat, Pingoléon trancha quelques tuyaux, desquels sortait du gaz. Au bout de plusieurs minutes, il s’éloigna des deux autres combattants pour reprendre son souffle. Cisayox et Hariyama, eux aussi, semblaient épuisés.
- Rend-toi, Pingoléon, dit Henry. Nous sommes plus que toi et tu es épuisé.
- Cela fait longtemps que je ne m’étais pas battu comme ça ! dit Mr Loyal en éclatant de rire. Mais je ne suis pas encore fini, loin de là !
- Même si tu bats Hariyama et Cisayox, nous avons d’autres pokémons en réserve, lança Frederick. Nous ne te laisserons pas la vie sauve si tu persistes.
- Savez-vous ce qui fait qu’un spectacle est de qualité ? demanda Pingoléon.
Puis, sans prévenir, il trancha un grand tuyau et, d’un coup de pied, dirigea la sortie du gaz dans leur direction.
- C’est l’effet de surprise !
En aiguisant ses lames avec force, Pingoléon créa une étincelle. Le gaz pris feu et toucha une énorme cuve. Henry, Frederick et leurs Pokémons eurent juste le temps de se retourner en criant. L’explosion fut retentissante.
Pingoléon se trouvait derrière l’explosion et avait utilisé ses ailes pour se protéger. Il n’en ressortait qu’avec des blessures légères. Les autres avaient eu moins de chance.
Hariyama et Cisayox gisaient à terre. Un énorme bloc du plafond avait écrasé la tête du sumo. L’insecte, lui, était inconscient, sous une grande quantité de gravats. Du côté de leurs dresseurs, Frederick arborait une position très improbable, comme si tous les os de son corps s’étaient disloqués. Impossible de dire s’il était encore en vie. Henry, lui, était assis contre un mur et se tenait le bas-ventre avec une expression de douleur intense. Un morceau de tuyau projeté par l’explosion s’était enfoncé dans son corps. Le reste de la salle était prise par les flammes.
- Quel dommage, dit Pingoléon. Vous aurez été un bon adversaire. Henry, c’est ça ?
- Je … ‘foiré … cracha Henry, sans bouger.
- Bon, je vais vous laisser, avant que les flammes ne provoquent une nouvelle explosion. Bonne chance.
Et sans rien ajouter, Mr Loyal passa à côté d’Henry, dégagea des débris qui gênaient le passage, puis sortit de la salle.
Edith et Estelle étaient dans la sale de stockage du pétrole. Elles avaient fermé la porte à clé. De grands barils de pétrole se trouvaient partout. La petite fille questionnait Estelle sur les pokémon qu’elle possédait et elle semblait fan de Togekiss. Lorsqu’elles entendirent les bruits de l’explosion, elles cessèrent de papoter. Puis, après un moment de silence, la petite reprit.
- Il se passe quoi ?
- Ne t’inquiète pas, ton papa et mon ami vont s’occuper de régler le problème, dit Edith.
- Oui, mais il se passe quoi ?
- C’est juste un méchant bonhomme qui veut t’attraper, mais on ne le laissera pas faire.
- Promis ?
- Promis juré !
- Et pourquoi on veut m’attraper ? Comme un pokémon, me mettre dans une ball ?
- Heu … je ne pense pas…
Soudain la porte vola en éclat. Pingoléon se tenait juste derrière. En apercevant Edith et Estelle, au fond de la salle, il poussa une exclamation de victoire.
- Mesdemoiselles, je vous demanderai de vous rendre sans faire d’histoire.
- On ne se rendra pas ! cria Edith. Togekiss ! Vitesse extrême !
-
Togekiss s’élança vers Mr Loyal avec une rapidité étonnante. Mais les réflexes de Pingoléon aussi étaient stupéfiants, et le corps de Togekiss fut coupé en 4 parts, tel un vulgaire gâteau.
Estelle hurla de peur et serra Edith dans ses bras, détournant le regard. La jeune fille elle-même poussa un cri de terreur et des larmes commencèrent à couler. Le spectacle n’était pas beau à voir. Pingoléon écarta les morceaux du pokémon, mais il restait une mare de sang à ses pieds.
- Je le répète. Rendez-vous.
- N… NON ! cria Edith en essayant de retenir ses larmes et son hoquet. Jamais ! Vous entendez ? JAMAIS !
- Très bien, dans ce cas, mademoiselle, je vais vous envoyer rejoindre votre ami.
Il commença à marcher dans leur direction. A ses mots, Edith cessa de pleurer, regardant Pingoléon. Puis elle comprit le sens des paroles de Mr Loyal.
- Tu … tu as … ?
Le visage déterminé de Pingoléon ne changea pas d’une ride, et pourtant, dans son regard, Edith vit ce qu’elle voulait savoir.
- CONNARD !!!
Elle invoqua Pyrax, Scorvol et Branette et hurla ses ordres. En restant en retrait, les trois Pokémons lançaient des attaques à distance. Mais Pingoléon, toujours vif, les esquivait, heureusement sans s’approcher d’avantage. Ce fut une pluie d’attaques diverses qui ne le toucha que très peu, pourtant. Après un moment, ils cessèrent et Pingoléon regarda Edith avec un visage sévère.
- Et bien, c’est tout ?
Edith pleurait et elle tomba à genoux.
- Je …je ne te laisserais pas la toucher… Moi vivante… jamais …
- Ça c’est bien parlé, Edith, lança une voix.
Surpris, Pingoléon se retourna, trop tard. L’attaque Tonnerre d’Elektek le frappa de plein fouet. Pingoléon, à son tour, posa un genou à terre, fixant Henry, Grodoudou, Emolga, Caninos Elektek et le Smogo de Frederick.
- Toi ? Mais comment peux-tu tenir debout ?
- Caninos et Grodoudou m’ont aidé à stopper l’hémorragie et à cautériser. Encore un coup ?
Emolga et Elektek lancèrent à nouveau leur attaque électrique. Pingoléon hurla sous la douleur. Mais dés qu’ils eurent terminé, il se releva habillement et s’élança vers eux, ses lames tranchantes prêtes à décapiter le premier venu.
C’était sans compter Smogo, qui lança Buée Noire. Pingoléon frappa dans le vide, aveuglé par le brouillard. Pire, ses Aiguisage étaient annulés par la Buée. Il ne voyait pas où étaient ses adversaires. De nouveau, il subit une attaque électrique. Venant d’où ? Il n’en avait aucune idée. Puis ce fut une attaque Tranche-nuit du Scorvol, puis Mégaphone, puis un double Lance-flamme, et encore des attaques électriques. Enfin, il dissipa la buée avec ses ailes et constata qu’il était encerclé, acculé vers les barils de pétrole. Il haletait, ayant du mal à reprendre son souffle. Puis une série de nouvelles attaques arriva, commandées par Edith et Henry. Pingoléon ne chercha même pas à les éviter. La violence des chocs l’envoya contre les barils qui déversèrent leur contenu sur Mr Loyal. Imbibé d’essence, il se releva fièrement et regarda se adversaires. Pyrax et Caninos étaient prêts à attaquer.
- C’est finit, maintenant, dit Henry. Tu es plein de produits inflammables. Et nous pouvons y mettre le feu facilement.
- Tu as perdu, dit Edith.
- Il faut que je vous avoue quelque chose, dit Pingoléon.
Il regardait Henry et Edith avec des étincelles dans les yeux. Ce n’était pas du tout le même regard qu’avait eu Dodrio, Estom ou Mackogneur jusqu’ici. Ce n’était pas de la rage, ni de la colère, ni même de la folie. On aurait dit… de la fierté. Il souriait paisiblement.
-
Avoir été votre adversaire aura été un moment délicieux, Henry. Un honneur même ! Et je peux dire, après tout ce temps, au seuil de la mort, à quel point j’ai des regrets. On nous a forcés à tant de choses… Mais il y a une chose dont je suis fier. C’est le Cirque, le spectacle. Mais il est temps de faire tomber les rideaux. Le Cirque, c’est terminé. Pingoléon aiguisa une dernière fois ses lames, provoquant lui-même l’étincelle qui embrasa son corps. En feu, Pingoléon jeta un dernier regard vers Henry. Les larmes qui coulaient à ses yeux étaient directement évaporée par les flammes.
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S’en est fini de moi, cette fois. Adieu. Je peux mourir maintenant…Debout, droit et fier, Pingoléon se laissa consumer par les flammes. Henry et Edith restèrent un instant sans rien dire, puis rappelèrent leurs Pokémons. Edith prit Estelle par la main, et ils sortirent, sans remarquer la présence de Xatu, qui avait assisté à la dernière représentation de Mr Loyal.
Le Directeur venait d’écouter le récit du Mentaliste. Caché sous ses vêtements, il était impossible pour Xatu de dire si la mort de Pingoléon l’affectait.
-
C’est dommage… Vraiment dommage… finit-il par dire
. Mais en ce qui concerne la dernière partie de la mission ? Avais-je raison ? Avant d’aller trouver Pingoléon pour partir, le Directeur avait en effet confié une dernière mission au mentaliste. Le Directeur se posait une question concernant les dresseurs qui leur mettaient des bâtons dans les roues. Xatu hocha la tête, affirmant l’hypothèse du Directeur.
-
Parfait ! Dans ce cas, je pense que la mission s’est assez bien déroulée ! Tu sais, Xatu, quand je repense à Pingoléon… Je me dis qu’il a fait du beau boulot.